Ce mardi matin,  le Gouvernement wallon en formation a dévoilé sa déclaration de politique régionale au travers d’un document très complet. La Fédération Wallonne de l’Agriculture l’a parcourue afin d’en tirer une première analyse.

 

Avant toute chose, nous voulons souligner que les agriculteurs sont tout à fait conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans notre société, en particulier face aux défis sociaux, environnementaux, climatiques qui s’imposent aujourd’hui dans toutes nos réflexions. C’est donc dans un état d’esprit positif et avec la ferme intention d’apporter sa contribution au projet de société proposé par le futur gouvernement, que la FWA a abordé l’analyse de la note.

Une première constatation s’impose à la lecture de celle-ci: les douze priorités définies par la FWA  sont très majoritairement présentes.

Une double interrogation liée à l’aspect budgétaire du projet gouvernemental, subsiste toutefois. La déclaration de politique régionale ne chiffre pas les mesures proposées, et l’on peut donc légitimement s’inquiéter de leur financement dans le contexte économique difficile que connaît la Wallonie. Ensuite, si la note est nettement orientée sur la notion de développement durable, elle suggère le report du retour à l’équilibre budgétaire à l’exercice 2024, ce qui pourrait faire porter le poids des mesures proposées sur les épaules des générations futures.

On retrouve dans la déclaration  l’idée de soutenir un modèle familial d’agriculture, un concept que la FWA porte depuis toujours, tout comme la notion d’accompagnement des agriculteurs dans leur transition vers encore plus de durabilité, également très présente dans le projet gouvernemental. 

Dans cette même optique, la note évoque à plusieurs reprises la volonté d’assurer une consultation constante des secteurs concernés. A plusieurs occasions, la FWA a déjà rappelé que toute politique en cours ou toute nouvelle mesure doit être constamment évaluée. Cette notion de monitoring constant est aussi inscrite très clairement dans la note gouvernementale. Pour la FWA, il est en effet essentiel de s’assurer que les politiques mises en œuvre sont réalistes, efficaces et applicables, et qu’elles bénéficient de l’adhésion des acteurs des secteurs économiques.

Les négociateurs écrivent aussi très explicitement que leur intention est de rester dans le cadre fixé par l’Union européenne. Dans une région où l’on a très souvent poussé les exigences plus loin que ce qui était imposé dans les autres pays de l’Union, notamment en matière agricole et environnementale, c’est donc un positionnement rassurant.

C’est avec satisfaction que la FWA constate que le travail approfondi qu’elle a réalisé pour la mise en œuvre d’un modèle d’assurances climatiques ne sera pas perdu, puisqu’il s’agit d’une proposition que l’on retrouve dans le programme gouvernemental. 

Au-delà de ces constats positifs, la note du futur gouvernement éveille cependant quelques craintes. Tout d’abord, il faudra rester très attentif à sa mise en œuvre concrète. La FWA s’y engage dès à présent.

Certains des chapitres de la note, qui ne concernent pas directement notre secteur, pourraient néanmoins avoir des impacts agricoles indirects comme la production d’énergie verte, belle opportunité pour notre secteur, ou le développement de la biodiversité… Ainsi, des projets concrets comme la plantation de 4000 kilomètres de haie, la désignation de 1000 hectares supplémentaires de réserves naturelles chaque année, ou l’extension des périmètres de Natura 2000, devront être examinés au travers d’une vision agricole.

Les prochaines semaines seront déterminantes dans l’agenda politique wallon. La FWA veut, comme elle l’a toujours fait, se positionner comme une force légitime de concertation et de propositions, et offrira sa pleine collaboration au futur ministre de l’agriculture wallon, dont elle espère qu’il sera fort et qu’il connaîtra et respectera notre agriculture dans toute sa riche diversité.