Ce week-end des 22 et 23 juin, de nombreuses fermes wallonnes ont ouvert leurs portes au grand public. Au-delà d’une volonté de faire (re)découvrir l’agriculture, son travail, les réalités quotidiennes de nos fermes, cette activité qui attire de nombreux visiteurs est aussi l’occasion de rappeler les missions essentielles assurées par le secteur et l’attention qu’il faut impérativement lui accorder pour lui permettre de les poursuivre sereinement.

Anne Pétré

Les Fermes ouvertes sont un événement désormais incontournable de la fin du mois de juin. La FWA veut remercier très sincèrement tous les agriculteurs qui accueillent le grand public dans leurs fermes et montrent ainsi toute la diversité et toute la beauté de notre agriculture.

A la veille de ce week-end, et parce que la période est riche en rebondissements politiques puisque les partis sont en discussions préalables à la formation des gouvernements, la FWA a voulu rappeler quelques principes essentiels au travers d’un communiqué largement diffusé à la presse et parmi les parlementaires élus en mai.

A cette occasion, la Fédération Wallonne de l’Agriculture a rappelé que l’agriculture familiale wallonne assure de nombreuses missions au bénéfice de nos concitoyens et de notre société. Parmi celles-ci, la première et la plus essentielle, reste de fournir une alimentation saine, de qualité en quantité suffisante pour nourrir la population.

La FWA a insisté sur le fait que cette mission première que l’agriculteur assume s’exerce dans le respect strict et contrôlé d’une multitude de réglementations, et qu’elle est accompagnée d’un grand nombre d’externalités positives: l’entretien des paysages, la très haute qualité sanitaire de ses productions, respect de l’environnement et du bien-être animal, la préservation de nos ressources naturelles et de la biodiversité.

Le modèle agricole familial wallon, qui gère la moitié du territoire wallon, est éco-responsable : son bilan en termes de production de gaz à effet de serre (13% des GES) est nettement plus favorable que celui que présente l’agriculture mondiale (25% des GES).

Si la FWA a tenu à faire ces quelques rappels qui peuvent sembler l’évidence même pour le lecteur-agriculteur, c’est parce qu’elle veut qu’à l’occasion des nombreuses rencontres qui s’organisent dans le cadre des négociations  visant à la formation d’un gouvernement, l’agriculture soit prise en compte comme un secteur économique essentiel qui est porteur de solutions pour le futur et les enjeux cruciaux auxquels notre société fait face.

Les partis actuellement en négociation pour former une majorité envisagent de mettre en place un modèle inédit, qui implique largement les représentants de la société civile, selon un modèle de participation qui reste à préciser. Dans cette optique, la Fédération Wallonne de l’Agriculture a le devoir, au vu de sa représentativité indiscutable dans le secteur agricole, de se positionner comme l’un des acteurs qui doit participer à cette nouvelle dynamique.

Précisément parce que l’agriculture reste un pilier de notre société, tant dans l’importance des missions qu’elle assure, dans la part importante du territoire qu’elle gère, que dans sa capacité à porter des solutions d’avenir qui dépassent largement le cadre strict de la production alimentaire.

Interlocuteur légitime dans les débats de la société civile, la FWA a signifié aux élus de mai qu’elle est prête à rencontrer les familles politiques qui, comme l’ont récemment fait Elio di Rupo et Paul Magnette pour le PS, voudront la recevoir et l’intégrer comme un acteur central de la société, dans une réflexion sur l’avenir du secteur et la mise en place d’un cadre qui permettra à l’agriculture wallonne de déployer les solutions qu’elle peut apporter face aux défis du futur, notamment en termes de production alimentaire durable et d’énergies renouvelables, et de lutte contre les changements climatiques. 

Notre appel a été entendu par plusieurs groupes parlementaires qui nous ont déjà fixé rendez-vous pour les jours qui viennent et nous ne manquerons pas de nous rappeler à ceux qui omettraient de prendre contact.

A l’heure où nous écrivons ce texte, le PS et Ecolo semblent dessiner un processus consultatif dans lequel les représentants de la société civile seront entendus afin de participer à la construction d’un programme gouvernemental pour la Wallonie. Les détails des modalités de cette nouvelle forme de négociation ne sont pas encore communiqués, mais la FWA entend bien y jouer pleinement son rôle et y amener ses compétences et sa connaissance du secteur.

La FWA a fourni un travail approfondi tout au long de la campagne électorale en diffusant ses priorités pour l’agriculture au travers d’un mémorandum, et de divers textes thématiques. Elle poursuit ce travail depuis plusieurs jours en l’adaptant au nouveau mode de construction d’un programme gouvernemental qui a été suggéré par plusieurs partis.

Cette semaine, tant le comité directeur que le conseil général de la FWA, seront consultés, comme l’exigent nos statuts, afin de permettre à nos représentants d’avoir un mandat clair à porter dans les négociations qui auront lieu dans les jours qui viennent.

Au travers de tous ces contacts, la FWA entend défendre fermement les intérêts du secteur, en insistant sur la prise en compte dans toute réflexion, des trois piliers de la durabilité (économique, social, et environnemental).

Nous vous informerons de l’évolution de ces contacts dans les éditions prochaines.