La situation de notre agriculture est très difficile. Tous les secteurs, toutes les spéculations connaissent des difficultés sévères, un manque de revenu et une crise de confiance. Dans ce contexte, en novembre dernier, la Fédération Wallonne a exigé un plan de sauvetage urgent pour le secteur de l’élevage, comme elle l’a encore rappelé lors de son assemblée annuelle. Le travail de sensibilisation et de conviction de la FWA a porté ses fruits : un plan d’urgence va être mis en place dès maintenant.

Anne Pétré

Pour le secteur bovin et son plan de sauvetage, la Fédération Wallonne de l’Agriculture a rédigé et remis une note revendicative aux Ministres Collin, Borsus et Ducarme afin de proposer des mesures très concrètes visant à promouvoir cette spéculation en grandes difficultés.

Parmi ces revendications, la FWA a relevé la nécessité de mieux segmenter l’offre pour retrouver un équilibre sur le marché. A cet égard, l’IGP  constituera un précieux atout.

La FWA estime qu’il faut aussi sensibiliser nos transformateurs belges afin qu’ils favorisent nos productions. Dans le même temps, nous devons impérativement travailler à la relance de nos exportations autant vers les pays tiers que dans l’espace européen, et pour ce faire, notamment créer un label et assouplir les réglementations liées aux abattages rituels. 

Sur notre marché intérieur, il faut renforcer la position de notre viande belge via une promotion plus intense. Il est urgent de reconstruire une image pour notre viande auprès du consommateur. Dans la même idée, nous devons lutter contre les préjugés et les fausses informations qui circulent sur nos élevages, entre autre en ce qui concerne leur impact climatique. Les chiffres à cet égard sont très favorables à notre modèle familial et lié à l’herbe, et il faut le faire savoir !

Puisqu’une part significative de la viande est aussi consommée via l’Horeca, nous devons travailler à reconquérir ce secteur économique, et convaincre nos restaurateurs de donner à notre production locale toute la place qu’elle mérite dans les menus de nos restaurants. Enfin, les coopératives de producteurs doivent pouvoir bénéficier d’un soutien adapté pour pouvoir développer leur activité.

 

Ces revendications de la FWA ont été, ces dernières semaines, relayées avec insistance au travers de diverses rencontres politiques: lors de la réunion en Agrofront avec le Ministre Ducarme, lors des diverses rencontres avec les Ministres Collin et Borsus et les visites de terrain qui ont eu lieu ces dernières semaines (marché de Ciney, exploitations agricoles en BW et en Hainaut…). Lors de ces diverses rencontres, chacun des Ministres s’est montré très à l’écoute, et conscient des difficultés du secteur et du risque réel de disparition d’un grand nombre d’exploitations d’élevage.

C’est le Ministre président Borsus qui a tout récemment annoncé la volonté de tous les ministres concernés, tant au gouvernement wallon que fédéral, de mettre en œuvre un plan concret. Le détail de ces mesures n’est pas encore connu, mas il apparaît qu’il devrait largement s’inspirer des revendications émises par la FWA.

L’agriculture, tous secteurs confondus, outre ses difficultés économiques, est régulièrement attaquée sur ses pratiques, la qualité de ses produits… Pourtant, le cadre légal dans lequel notre secteur fonctionne, les contrôles sévères et réguliers dont nous sommes l’objet dans nos fermes, sont une garantie dont peu d’agricultures dans le monde peuvent se prévaloir.

Chacun dans nos exploitations, collectivement dans nos organisations, avec la collaboration des organes dont c’est la mission, comme l’Apaq-W, nous devons communiquer avec transparence, avec insistance et avec enthousiasme sur nos méthodes de travail et la très grande qualité des productions qui sortent chaque jour de nos fermes.

Au sein de la FWA, nous avons évidemment un travail de fond à réaliser à cet égard. Comme vous pourrez le lire dans les pages de cette édition, la FWA a lancé une démarche innovante, le Pacte wallon de solutions, qui vise à aider les exploitations à renforcer encore leur durabilité dans le domaine de l’usage des produits phytopharmaceutiques. Dans ce même dossier, les projets «Transition à travers champs» et Duraphyto sont aussi de nature à la fois à renforcer notre durabilité et à améliorer notre image.

Dès que nous le pouvons, nous rappelons dans les médias que notre secteur agricole peut être fier de son travail, de la qualité de ses produits. A l’occasion de la publication du rapport Greenpeace, et de notre réaction par communiqué, nous avons pu à de multiples reprises développer nos arguments dans les médias. Les réseaux sociaux sont aussi l’un des outils que nous devons utiliser. A ce sujet, nous vous invitons à rejoindre la page Facebook de la Fédération Wallonne de l’Agriculture qui vous permettra non seulement d’être informés du travail de la FWA, mais aussi de participer à diffuser une communication positive sur notre secteur, par le partage de nos publications. Depuis peu, nous avons aussi retravaillé et relancé la page www.jesuisagriculteur.be qui rappelle quelques vérités toujours bonnes à dire  sur notre élevage et propose la signature d’une motion de soutien. N’hésitez pas à la diffuser autour de vous ! 

Au travers de notre travail, et via notre communication, nous voulons continuer à mettre en valeur les qualités et les richesses de notre profession, tout en ramenant la réflexion vers le bon sens agronomique, économique, environnemental.

Enfin, nous avons décidé d’inviter les adolescents du secondaire et les étudiants à venir à la rencontre de notre agriculture et de ceux qui en ont fait leur métier. Via les établissements scolaires et les associations, nous leur proposerons deux journées de visites en ferme, de dialogue avec des agriculteurs et des scientifiques, durant les congés de Pâques. L’objectif de cette invitation est de leur montrer les réalités de notre métier, de leur expliquer que l’agriculture familiale que nous pratiquons en Wallonie est victime du changement climatique et SURTOUT, qu’elle est source de solutions et prête à continuer à évoluer comme elle l’a toujours fait pour renforcer encore sa durabilité.