Le 26 mai dernier, les résultats des élections sont tombés. En Belgique, nous votions pour des élus à tous les niveaux de pouvoir, tant européen que fédéral et régional. Au nom de la FWA, je ne peux que féliciter les nouveaux élus, leur souhaiter un excellent travail dans l’intérêt de tous!

Ce travail ne sera pas simple: les défis sont nombreux, et les solutions complexes.

Les résultats drastiquement différents en Flandre et en Wallonie ne simplifieront pas la recherche d’une solution au niveau fédéral.

Marianne Streel

La FWA sera là, déterminée, pour veiller aux intérêts de nos familles agricoles, afin de leur permettre de continuer à assurer leur mission de production d’alimentation de qualité et les services divers qu’elles assurent pour la population, tout en pouvant vivre décemment et durablement de leur métier.

Nos eurodéputés entreront directement dans le vif du sujet avec l’obligation de se préoccuper de la PAC.

La question du budget qui lui sera consacrée doit encore être tranchée et c’est cette question qui déterminera quelle force l’Europe veut octroyer à son agriculture.

Elle devra également se positionner sur la façon dont elle entend renforcer l’équité entre les agriculteurs des différents états membres et sur base de quels critères elle estimera cette équité. Pour la FWA, ce critère ne peut en aucun cas être le revenu net des agriculteurs. Il est en effet primordial de tenir compte tant des coûts de production réels que du revenu comparable dans chaque état membre. Il en va de l’avenir de l’agriculture familiale européenne.

Parmi les nombreuses questions que l’Europe devra résoudre pour préserver son agriculture, la première et la plus centrale reste celle du revenu de l’agriculteur.

Très concrètement, parmi les éléments qui permettront de s’y attaquer, il faut prioritairement définir ce qu’est un agriculteur véritable, celui qui pourra percevoir les aides de la PAC.

L’Europe doit installer pour ses agriculteurs, les conditions adéquates pour leur permettre de produire en répondant aux attentes alimentaires, environnementales et climatiques des citoyens tout en étant un secteur compétitif et durable.

Elle doit aussi au minimum prévoir un filet de sécurité permettant d’éviter les effets dramatiques de la volatilité des prix, dont on sait qu’elle peut mener des exploitants à devoir purement et simplement cesser leurs activités. Lutter contre les pratiques commerciales déloyales est aussi un enjeu crucial, de même qu’assurer une répartition équitable de la valeur ajoutée au sein des filières. Ce sont des pistes que nos élus européens devront creuser, parmi d’autres encore, pour retrouver une agriculture solide en Europe!

Notre futur ministre régional qui aura les politiques agricoles dans ses compétences aura   également à appliquer concrètement les directives européennes dans notre droit régional. La FWA défendra, à tous les niveaux de pouvoir, une PAC commune, solidaire, simple et durable, conservant son caractère économique fort de soutien au revenu des agriculteurs, afin de permettre à notre secteur d’être une solution face aux défis environnementaux et climatiques.

La FWA se positionne plus que jamais comme interlocuteur et partenaire social constructif lors des futures négociations sur tous les dossiers qui concernent l’agriculture.

La société change et l’agriculture est parfaitement consciente de la nécessité de continuer à s’adapter et à évoluer, à innover pour répondre aux enjeux alimentaires, environnementaux et climatiques mais également, avec les autres acteurs économiques wallons, aux enjeux en lien avec notre économie. Pour répondre à ces défis, notre secteur se veut avant tout acteur et porteur de solutions.

La FWA sera un interlocuteur fiable pour les nouvelles majorités qui se mettront en place. Elle sera attentive que les débats concernant notre secteur tiennent compte de la réalité des pratiques de nos exploitations et mènent à des décisions applicables, durables, réalisables et réalistes.

Notre agriculture familiale wallonne, si on désire la préserver et lui permettre d’être acteur de solutions, doit retrouver d’urgence de la compétitivité et être performante tant sur le marché wallon, européen, et que, qu’on le veuille ou non, sur le marché mondial.

La situation dans nos exploitations est plus que préoccupante! Et j’ose espérer une prise de conscience forte de l’urgence à trouver des solutions de la part de nos élus, sans idéologies ni réponses simplistes!

Il en va de l’avenir de notre secteur, de nos jeunes, mais également, pour nos concitoyens, de notre approvisionnement alimentaire, de notre environnement et du visage de nos campagnes.

La FWA insistera dans ses revendications sur:

  • l’urgence pour le revenu des agriculteurs;
  • l’urgence de trouver des solutions pour notre filière bovine;
  • l’importance de créer en Wallonie des filières à forte valeur ajoutée;
  • l’importance de la mise en place d’outils tels que les coopératives et les organisations de producteurs;
  • la nécessité de mettre en place des filières alimentaires à destination humaine, en utilisant nos matières premières;
  • la nécessité du développement d’assurances climatiques tant en cultures qu’en prairies;
  • l’urgence d’une gestion réaliste, durable et non-idéologique des dossiers tels que celui de l’usage des produits phytosanitaires ou du bien-être animal.

 

La FWA exigera également de la part des politiques, des négociations organisées en amont des décisions avec le secteur, de façon claire, transparente, avec des documents accessibles et transmis à l’avance, et surtout, en s’assurant de la réelle représentativité et de la légitimité des acteurs présents autour de la table.

La FWA rappelle également la nécessité et l’urgence d’une réelle simplification administrative qui prouve ses effets tant à l’administration que dans nos exploitations.

La FWA sera aussi attentive à la communication faite sur notre secteur, ses pratiques et ses produits.

Nous la voulons juste, basée sur la réalité et sur des chiffres et des études correspondant aux réelles spécificités de notre agriculture familiale wallonne, qui est fortement liée au sol et qui répond à de nombreuses législations. Le respect de ces législations est contrôlé et les sanctions financières en cas de manquements sont lourdes. Nous n’acceptons plus les amalgames avec d’autres régions du monde, ni idéologies, ni idées courtes! Nous réclamons que nos spécificités soient évaluées, reconnues et valorisées lors des prises de positions politiques concernant notre secteur!

C’est donc encore plus forte, plus déterminée et plus ferme que jamais que la FWA entamera cette nouvelle législature, dans un esprit de collaboration et de construction d’un avenir plus serein pour notre agriculture, en nous appuyant sur les compétences de nos équipes et de nos élus, dans l’intérêt des agriculteurs!