Jeu de dames

Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, qui se tient annuellement le 8 mars, nous avons tendu le micro à celles qui oeuvrent quotidiennement en faveur de notre agriculture familiale wallonne au sein de notre Fédération et de l'Union des Agricultrices Wallonnes (UAW). 

Retrouvez le portrait tant professionnel qu'humain de 7 femmes d'exception, mises à l'honneur pour l'occasion. 

  • Marianne Streel, Présidente de la FWA et agricultrice 
  • Isabelle Jaumotte, directrice de la Direction Conseil Analyse et Politique (CAP) à la FWA
  • Emilie Bosquée, Directrice des Relations Publiques et du Réseau de la FWA
  • Virginie Binamé, Directrice Financière de la FWA et directrice de Fiscalifwa Group
  • Olivia Leruth, Responsable Politique et Presse de la FWA
  • Caroline Van Wilder, Directrice des Ressources Humaines à la FWA
  • Caroline Jaspart, Présidente de l'Union des Agricultrices Wallonnes (UAW)

Marianne Streel, Présidente de la FWA et agricultrice

Marianne StreelEst-il encore nécessaire de vous la présenter ? La première à qui nous avons tendu le micro n'est autre que Marianne Streel

Côté personnel

Née à Rocourt le 2 aout 1967, jour où son papa avait décidé de réparer la toiture de l'exploitation familiale, notre interlocutrice aux 3 seconds prénoms (Florentine Philippe Marie), nous raconte amusée qu'elle n'a pas de surnom - à sa connaissance - mais que ses enfants l'appellent parfois "Madame Thatcher" pour l'embêter affectueusement. 

À la question de connaître ses fonctions, notre dame répond fièrement : "Je suis Présidente de la FWA et je gère mon exploitation agricole !". Nous nous devons de l'ajouter, Marianne Streel est la première femme à occuper le poste de Présidente de la Fédération. 

Plus jeune, notre Présidente admirait beaucoup sa tante, la soeur de sa maman, qui était infirmière de bloc opératoire, car : "elle me paraissait parfaite, de par son métier d'infirmière qui la levait tôt le matin et donc son éthique de travail mais aussi son apparence toujours irréprochable malgré le lever au chant du coq. J'adorais dormir dans sa chambre quand j'allais chez mes grands-parents en étant plus jeune."

Son premier lien avec l'agriculture ? Elle est tombée dedans en étant petite, comme dirait un célèbre personnage de bande dessinée : "Mon premier lien avec l’agriculture, c’est d’être née dedans ! Mon papa est mon premier lien avec l’agriculture, étant agriculteur." C'est donc tout naturellement que Marianne Streel nous répond à la question "avez-vous un animal totem ?" : "Non ! mais je dois dire que je trouve les vaches merveilleuses. Quelle que soit la couleur de leur robe, j’adore les vaches ! C’est réellement vrai. Le regard des vaches, je ne peux pas l'expliquer mais je trouve que cela en fait un très bel animal" nous confie cette amoureuse de l'agriculture qui nous a également révélé ses aspects préférés du milieu qu'elle chérit tant. "Ce que je préfère dans l’agriculture, c'est le lien avec la nature, les saisons et l’évolution de la production tant végétale qu’animale, de la graine à la récolte et du veau au taureau." Revivre à chaque fois l’évolution des plantes ou de l’animal sont des choses qui animent notre interlocutrice. Et de poursuivre : "ce que j’aime vraiment beaucoup, c'est que tous les jours de la vie sont différents en agriculture, tant les cycles animaux que végétaux, notre vie aussi en tant qu'agriculteurs. J’adore cette diversité !" 

Si ses casquettes professionnelles sont multiples, notre Présidente a également des talents cachés, en art floral notamment : "À 40 ans j’ai pris des cours d’art floral et j’en ai donné également." Mais aussi, souligne Marianne : "Bien que je sois disponible pratiquement 24h sur 24 et 7 jours sur 7, je peux aussi me couper totalement du monde avec un bon livre ou de la musique avec un rayon de soleil". Notre Présidente nous glisse également que sa madeleine de Proust est "l’os à moelle au four ! avec grande modération. On mangeait cela aux apéritifs du dimanche sur une tartine grillée à la place des chips, préparation de ma maman !"

Côté professionnel 

Bien que baignée dans l'agriculture dès son plus jeune âge, Marianne Streel a tout d'abord entamé sa carrière professionnelle dans une étude notariale avant de retourner à ses racines : "J’ai décidé de travailler dans l’agriculture à partir de mon premier mariage, mon mari est devenu agriculteur et quand il est décédé, j’ai décidé de reprendre son exploitation car c’était dans mon sang, étant du milieu. C’était aussi une façon d’avoir l’impression de continuer notre projet et de faire vivre Michel malgré qu’il ne soit plus là. C’est un choix que je n’ai jamais regretté. Mes grands-parents, oncles et tantes étaient tous agriculteurs et travaillaient en association avec mon papa, je considère que le métier faisait partie de moi dès le départ. Ca fait partie de nous en tant qu’enfants d’agriculteurs. C’est aussi un beau métier, de par son lien unique avec la nature."

"Mon travail dans l’agriculture c’est, malheureusement et depuis que j’ai du quitter les bâtiments de ferme et me séparer du matériel, prendre les décisions et m'occuper du côté administratif", regrette quelque peu notre interlocutrice avant de poursuivre : "c’est aussi avec Gilles mon mari, voir ce qui est fait et surveiller ce qui doit l'être. Gilles qui est ma roue de secours depuis que je suis à la FWA pour tout ce qui doit être fait sur l’exploitation. Et bien sûr, en tant que Présidente FWA, je défends et représente nos agriculteurs !" 

L'idole agricole de Marianne Streel n'est autre que son pendant français en la personne de Christiane Lambert, Présidente à la fois du COPA et de la FNSEA : "parce c’est une petite bonne femme dynamique, déterminée, qui dit les choses et consacre sa vie à la cause agricole" sourit notre Présidente. 

La femme et l'agriculture selon Marianne

À la question "Quel est le rôle de la femme dans l’agriculture selon vous ?", Marianne Streel répond fermement : "Le même rôle exactement que celui d’un homme ! Chacun ses talents et sa personnalité. La complémentarité est ce qui fait la force des deux. Former une équipe est important mais toute femme ou tout homme a les capacités pour travailler en agriculture. C’est une question d’adaptation. Il n'y a pas de différence entre hommes et femmes pour moi." Et c'est d'ailleurs pour cela que notre interlocutrice estime que la femme n'a pas d'image particulière en agriculture car "on a toutes notre personnalité. C’est la diversité de ce qu’on est qui fait notre personnalité. Le portrait de chacune et notre diversité, c’est ça la grande chance de l’agriculture. Cela ne se résume pas à une simple image."

Pour Marianne Streel, le défi qui se dresse face aux femmes dans l'agriculture est davantage d'obtenir "une reconnaissance et visibilité accrue dans le monde extérieur par rapport au travail fourni par les femmes dans nos exploitations agricoles, elles sont toujours impliquées dans la vie à la ferme. La reconnaissance de la réalité du travail fourni, c'est important" plutôt qu'une question de nombre d'agricultrices car comme le souligne Marianne, "nous sommes de plus en plus nombreuses, bien qu'encore minoritaires en tant que cheffe d'exploitation". 

Pour le mot de la fin, notre Présidente nous parle de ce qui fait la force de la femme en agriculture : "Je me répète mais pour moi, être une femme ou un homme ne change pas grand-chose. C’est plutôt la capacité générale à gérer les problèmes quotidiens qui se posent dans notre métier qui prime. Qu’on soit une femme ou un homme. Ces notions de genre n’ont jamais eu d’importance pour moi dans la vie. C’est très ancré en moi depuis toujours". 

Isabelle Jaumotte, directrice de la Direction Conseil, Analyse et Politique (CAP) à la FWA

Isabelle JaumotteSi vous êtes agriculteur·rice, vous connaissez forcément notre Isabelle Jaumotte !

Côté personnel 

Née un 8 décembre, le même jour que l'Immaculée conception ou plus récemment comme Philippe Katerine (NDLR : auteur-compositeur-interprète, acteur, réalisateur, dessinateur et écrivain français), celle que ses proches surnomment Isa ou Zaza, est un visage bien connu de notre Fédération puisqu'elle fait partie de nos précieuses équipes depuis maintenant plus de 15 ans. 

Celle qui est une fan inconditionnelle de pâtisseries, tant dans leur élaboration que pour les goûter (qu'elle nous avoue en riant "difficilement pouvoir cacher") est ingénieure agronome de formation mais aussi et surtout directrice de la Direction Conseil, Analyse et Politique (CAP) à la FWA. Parmi ses talents cachés ? la pâtisserie, évidemment ! Pour ce qui concerne ses talents qui ne sont absolument pas cachés et bien connus de tous à la FWA, nous citerons, entre autres, son expertise en matière de Politique Agricole Commune (PAC), qu'elle partage d'ailleurs en ce moment avec nos agriculteurs à travers de nombreuses réunions d'information. 

Notre directrice du CAP, si elle était réincarnée un jour aimerait que ce soit en chat, bien que son animal totem au patro était le panda et qu'elle nous avoue avec un sourire avoir "un faible pour le koala". 

En ses mots, n'étant pas une grande féministe dans l'âme, Isabelle nous confie avec un sourire : "franchement, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu une idole féminine en particulier alors je ne vais pas donner les gros clichés avec de grandes femmes politiques ou avec les princesses Disney, même si j’avais plutôt un côté princesse".

Son premier lien avec l'agriculture ? "Ce sont mes études en agronomie à l’âge de presque 18 ans. Et encore, l’agronomie était ce qui permettait de conjuguer une série de matières que j’aimais, à savoir les sciences et les mathématiques mais ce n’était pas (encore) une vocation. Par contre, rater ma première année m’a conforté dans la certitude que c’était ce que je voulais faire !" Preuve que l'échec n'en est un que si l'on prend la chose comme telle. 

Baignée dans l'agriculture depuis un bout de temps maintenant, notre directrice du CAP aime l'agriculture pour sa diversité, sa convivialité et sa simplicité : "mais pas au sens péjoratif, ça non ! La simplicité dans le sens brut et sans chichi du terme, sans détour". 

Côté professionnel

Travaillant au début de sa carrière pour un ministre qui avait à l'époque octroyé un subside à la FWA pour faire de l’information sur les permis d’environnement, Isabelle a opéré le switch à ses 27 ans pour rejoindre les rangs de notre Fédération parce que cela lui permettait de travailler "dans un domaine en lien avec mon diplôme. C'était une opportunité que j'ai saisie à pleines mains et un monde que j'ai appris à connaître."

Celle qui a fait du syndicalisme agricole sa voie travaille maintenant corps et âme à "défendre le travail et les intérêts des agriculteurs. Je le fais en me mettant à leur place, en m’emparant de leurs dossiers comme si c’était mon exploitation qui était concernée et en faisant miennes leurs revendications." 

La femme et l'agriculture selon Isabelle

Pour Isabelle, le rôle de la femme dans l’agriculture "est multiple. Pour celle qui n’est pas trop manuelle, il sera d’un soutien administratif indispensable, pour celle qui aime mettre la main à la pâte il est tourné vers les soins aux animaux, la traite ou la transformation et pour celle que rien n’arrête, il sera sur le tracteur, dans l’étable, la porcherie ou le poulailler mais aussi au bureau avec les marchands, fournisseurs ou encore contrôleurs. Où qu’il soit, la femme pourra toujours avoir un rôle important dans une exploitation agricole et peut sans problème se faire une place, avec son activité propre, en toute complémentarité avec les autres activités de l’exploitation."

 En ce qui concerne les défis qui se dressent face aux femmes dans l’agriculture, notre principale intéressée estime que le premier est d' "être considérée comme l’égale de l’homme ! Certes le métier est plutôt masculin mais il n’est pas impossible pour une femme et certaines le montrent tous les jours. Par contre, se faire accepter par ses pairs quand on est une femme n’est pas chose aisée. Ce n’est pas le genre qui fait la qualité d’une personne mais son travail et la détermination qu’elle y met !" Et c'est bien pour cela qu'Isabelle souhaiterait l’image de cheffe d'entreprise pour la femme en agriculture à l'avenir.  

Pour le mot de la fin, notre directrice du CAP voit comme force pour la femme en agriculture le fait qu'elle soit multitâche, et de poursuivre en souriant : "c’est ce qu’on attend maintenant d’un agriculteur alors qui de mieux que la femme pour endosser ce rôle ?!"

Emilie Bosquée, Directrice des Relations Publiques et du Réseau de la FWA

Emilie BosquéeVisage bien connu de nos agriculteurs et du réseau de la FWA, la troisième personne à qui nous avons tendu le micro n'est autre qu'Emilie Bosquée

Côté personnel

Celle qui porte également les prénoms Marie, Brigitte et Michel (de son parrain et de sa marraine) est aussi surnommée Milou depuis son plus jeune âge par ses proches ou encore Emi, pour la forme raccourcie. Née à Ottignies le 5 juin 1987 ("date qui tombe toujours pendant les examens" grince-t-elle), occupe le poste de Directrice des Relations Publiques et du Réseau de la FWA. Une fonction qui, comme expliqué ultérieurement dans cette mise à l'honneur, réunit tout ce qu'elle aime faire et la motive véritablement. 

Quand elle était plus jeune, notre directrice débordante d'énergie nous confie ne pas vraiment avoir eu d'idole distincte mais plutôt avoir puisé chez différentes personnes issues de domaines divers et qu'elle appréciait, des traits et qualités qu'elle admirait pour se construire elle-même. Ne pensant pas avoir de talent caché particulier, Emilie nous indique cependant qu'elle aime beaucoup le théâtre et l'improvisation, de même que les arts martiaux et le sport de manière générale. 

Celle dont l'animal totem attribué aux scouts est Danaïs, un papillon (et insecte donc), aimerait être réincarnée : "sûrement en un insecte (NDLR : en lien avec sa thèse en entomologie, science qui étudie les insectes) ! je dirais la fourmi. Parce qu'elle apporte plein de choses, tant aux animaux qu’aux humains et à la nature globalement. J’aime leur côté à la fois hiérarchisé et en même temps très collaboratif à tous les étages. C’est très structuré, chacun a ses tâches et ses compétences propres, ce qui fait que tout roule." 

Depuis sa plus tendre enfance, Emilie a entendu de ses parents qu'elle ferait des études de bioingénieure. "Au final, je pense que ça s'est ancré en moi, et c'est ce que j'ai fait !". Mais son lien avec l'agriculture ne se limite pas à cela. "Les études que j'ai entreprises ont toujours eu beaucoup de sens pour moi. J'ai donc cherché à comprendre pourquoi, c'est comme ça qu'un lien bien concret et évident m'a tout de suite sauté aux yeux : mon grand-père et mon oncle étaient bouchers et élevaient leurs propres taureaux à la Roche en Ardenne. Ce lien était donc bien quelque part et il est très important pour moi. Je suis vraiment très fière de pouvoir me consacrer à l'agriculture, à ma façon." Ce lien particulier qui unit notre Directrice RP et Réseau à l'agriculture, c'est aussi quelque part ce qu'elle préfère du milieu agricole : "L'agriculture, c'est vraiment la base de la base. Je ne me vois absolument pas travailler dans autre chose. Ca passe aussi par l'envie que mes enfants puissent continuer à bien manger. Cela peut paraître bateau, mais c'est réellement très important pour moi. C'est le domaine le plus élémentaire de la vie pour que la race humaine puisse subsister."

Côté professionnel

Comme évoqué plus haut, notre dame est bioingénieure de formation et a également effectué de la recherche pendant 6 ans en faisant un doctorat. "On me pose souvent la question de savoir comment mon chemin m'a amenée à la FWA à cause de mon parcours académique. Et la réponse est simple : ça manquait terriblement de concret pour moi." Ayant beaucoup voyagé dans le cadre des études, passant par notamment la Chine, le Vietnam ou encore la Californie, Emilie nous raconte avoir découvert plusieurs types d'agriculture. "C'était ce que je préférais, le concret. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée à postuler à la FWA pour un poste à la cellule animation, je recherchais vraiment ce contact avec les agriculteurs et le terrain, et cette compréhension de comment les aider. Et commençant à la FWA, j'ai donc sillonné toutes les sections locales ainsi que les Pôles Économiques et Agricoles pour collecter des informations sur ce que l'on pouvait améliorer. C'est d'ailleurs très gratifiant de voir que les choses évoluent dans le sens d'une amélioration des points que j'avais relevés à l'époque." 

Maintenant au gouvernail d'une équipe pluridisciplinaire d'une quinzaine de personnes, Emilie affiche d'une humble fierté sa satisfaction de pouvoir compter sur ses collègues "qui ont de l'expertise et des compétences qui nous permettent de faire tous ensemble, un travail extraordinaire pour répondre aux demandes de nos agriculteurs membres au mieux."

La femme et l'agriculture selon Emilie

Un peu à l'image de notre Présidente, Marianne Streel, notre directrice RP et Réseau ne voit pas forcément de différence entre l'homme et la femme en agriculture. Pour elle, tout le monde est capable de tout faire. Avoir une exploitation où une femme et un homme travaillent main dans la main, chacun avec ses qualités, c'est au final comme toute entreprise, aussi composée à la fois d'hommes et de femmes. En agriculture, Emilie aimerait "que la femme puisse être autant cheffe d'exploitation que l'homme et qu'elle ne soit pas toujours uniquement cantonnée au rôle administratif. Pouvoir être acceptée en tant que cheffe d’exploitation reste encore un vrai défi des femmes en agriculture, malheureusement." 

Pour le mot de la fin, nous lui avons demandé en quoi être une femme était une force en agriculture, voici sa réponse : "Je pense qu'une femme est globalement hyper organisée, c'est peut-être un peu cliché mais je pense que c'est vrai, et dans une exploitation c’est très important. La communication aussi est essentielle et je pense que les femmes ont cette facilité de communication, que ce soit vers l’extérieur ou en interne à la ferme. Je pense aussi que la communication est la base de beaucoup de choses et qu’elle permet de tout avoir et tout faire, cela fait sans aucun doute partie des forces des femmes en agriculture." 

Virginie Binamé, Directrice Financière de la FWA et de Fiscalifwa Group

Virginie BinaméLes chiffres n'ont pas de secret pour elle, nous avons nommé : Virginie Binamé !

Côté personnel

Née à Charleroi le 6 octobre 1974, Virginie Françoise Laura Elise (ses 2nd, 3e et 4e prénoms), est surnommée affectueusement "Ninie" par ses proches. "Pas de personnalité connue née ce jour-là, à part moi-même" blague d'ailleurs Virginie. 

Plus jeune, notre dame avait pour idole féminine nulle autre que sa soeur, car "elle est capable de faire face à absolument tout". Cependant, celle dont l'animal totem est Jaguarundi n'est pas en reste, elle aussi est à toute épreuve. À part en ce qui concerne les pâtes, pour lesquelles elle avoue avoir une grande faiblesse, peu importe ce qui les accompagne et leur forme. 

Le premier lien de Virginie avec l'agriculture a été l’arrivée de sa famille à Géronsart, un petit village près de Couvin à l’âge de 6 ans. La majorité des habitants y sont des agriculteurs et, pour citer Virginie : "nous avons été très bien accueillis surtout par la famille Carré. Yvette et Ernest sont d’ailleurs toujours des amis proches de mes parents." L'arrivée dans ce petit village a par ailleurs aussi fait naître une grande admiration de la part de notre interlocutrice pour Alex, le berger du village, qui l'impressionnait beaucoup pour sa capacité à gérer autant de moutons !

Côté professionnel

Pour ceux qui ne le savent pas encore, Virginie est Directrice Financière de la FWA et depuis peu également directrice de Fiscalifwa Group.

Notre dame aux deux grandes casquettes nous glisse ne pas avoir de talent caché, cependant nous savons tous ici à la Fédération que les chiffres n'ont pas de secret pour elle ! Et c'est déjà un grand talent. 

Notre "madame chiffres" a décidé de travailler en lien avec l’agriculture, en ses mots : "tout naturellement, sans choix presque comme une évidence." Elle gère les finances de la FWA et pour la citer, "de la façon la plus responsable possible comme si c’était le budget de ma famille". 

Ce que Virginie préfère dans l’agriculture, c'est le lien avec le réel, la terre, le vivant … ce côté à la fois 'conservateur' et en même temps cette capacité étonnante à se réinventer sans cesse.

La femme et l'agriculture selon Virginie 

À la question : quel est le rôle de la femme dans l’agriculture selon toi ? Virginie nous répond : "En règle générale, je n’aime pas définir de rôle pour les personnes. Chacun a droit à prendre la place qu’il a choisi ! Je pense qu’il faut défendre la liberté de la femme et l’autonomie de choix de chacune d’entre nous mais nous n’avons pas toute envie des mêmes choses. Et même si parfois cela m’échappe, je respecte chacun des choix qui sont posés pour autant que cela soit un vrai choix !

Pour la femme en agriculture, notre superwoman de la gestion financière  aimerait qu'elle soit "libre, ayant fait ses propre choix, forte et surtout heureuse !"

Pour le mot de la fin, notre interlocutrice nous définit la force de la femme en agriculture comme ceci : "Pour moi la femme est une force, en agriculture comme dans tous les autres secteurs, par sa détermination, sa capacité à faire des choix, sa responsabilité dans l’éducation des jeunes générations, son envie de faire avancer le monde, qu'il soit agricole ou non !"

Olivia Leruth, Responsable Politique et Presse de la FWA

Olivia LeruthVous avez dit Pleinchamp ? Nous disons Olivia Leruth

Côté personnel 

Née un 1er juin (comme une certaine Marylin Monroe, "of course") Olivia Claudie Ghislaine, ses 2nd et 3e prénoms, à Liège (pas comme Marylin), est surnommée Oli par ses proches. 

Son idole féminine de jeunesse n'était autre que Margaret Thatcher, ancienne Première Ministre britannique, qui "a réussi à convaincre le monde politique qu'elle pouvait être compétente et prendre des décisions fortes tout en étant une femme." Celle qui admet avoir de nombreuses idoles agricoles, car "le monde agricole foisonne d'exemples à suivre", choisirait sa grand-mère comme idole numéro 1 si elle devait réellement en choisir une : "Elle a tout vécu, tout supporté, elle a continué à traire ses vaches avec ses enfants endormis à côté d’elle dans l’étable. Elle en a d’ailleurs élevé 5 dans ces conditions et a soutenu mon grand-père tout au long de sa carrière, tenu le cap même après la perte d’un de ses enfants. Cette grande dame par son caractère, petite par sa taille, a réussi à garder une unité familiale, le tout sans jamais se plaindre. Pour moi, elle incarne tout à fait l’une des qualités les plus importantes et les plus représentatives du monde agricole : la résilience." 

Si sa grand-mère est son idole numéro 1, c'est bien le grand-père d'Olivia qui a constitué son premier lien avec l'agriculture, lui qui habitait la maison à côté de la sienne quand elle était enfant. "Il a donc fait partie intégrante de mon enfance et de mon éducation. Il m’a surtout fait aimer les vaches dès ma plus tendre enfance. Il avait avec moi une patience incroyable et m’a fait découvrir l’élevage, le marché de Ciney. Il m’a également donné un sens commercial qui m’a été très utile dans ma carrière par la suite" confie celle dont l'animal totem (choisi) est la vache Blanc-Bleu-Belge. "Petite, racée, musclée, elle a tout pour plaire !" 

Deuxième fan inconditionnelle de pâtes de notre série, notre dame ne souhaite pas se réincarner en quoi que ce soit, car elle essaie de réaliser tout ce qu'elle souhaite faire dans cette vie-ci. 

Côté professionnel

Ayant récemment intégré nos équipes, Olivia occupe le poste de Responsable Politique et Presse. Cela implique la rédaction en chef du Pleinchamp mais aussi l'aspect relationnel de la FWA avec le monde politique et les journalistes. Si elle n'a pas trouvé de talent caché à nous avouer, nous savons que notre "Madame Pleinchamp" regorge de ressources pour communiquer au mieux avec le monde à la fois interne et externe à l'agriculture, ce qui n'est pas une compétence à négliger ! 

Si elle a décidé de travailler au service de notre agriculture wallonne, c'était parce qu'il s'agissait d'un retour aux sources pour elle, opéré en 2012. "J'ai toujours été proche du milieu agricole. J'ai fait ma jeunesse dans les soirées JAP (NDLR : FJA de l'époque). Cela me paraissait naturel de me rapprocher de ce milieu tout en y apportant ce que j'avais pu apprendre dans le versant plus 'citadin' de ma vie." Et nous pouvons attester que son job est en symbiose parfaite avec sa personnalité à la fois enjouée et déterminée quand il s'agit de défendre et représenter notre agriculture auprès de tous. En parlant de symbiose, ce qu'Olivia préfère dans l'agriculture est : "l’élevage, et de loin !  Le lien avec la nature et les animaux qu’il permet, l’odeur, la chaleur des bêtes, leur caractère paisible, cette symbiose entre l’homme et l’animal qui fait que l’on sait qu’on pourra toujours subvenir à nos besoins grâce aux animaux qui nous entourent."

La femme et l'agriculture selon Olivia 

Quand Olivia nous parle du rôle de la femme en agriculture, elle évoque notamment cette capacité toute propre aux femmes à faire naître la vie : "Dans tout ce qu’elles font, les femmes sont toujours les premières à amener l’étincelle de vie qui pourra animer tout un tableau. C’est ça le rôle que nous avons à jouer dans l’agriculture : que l’on souhaite rester plus en retrait ou participer de manière active à l’exploitation, je pense que la femme restera toujours le point central d’une famille agricole, son ciment et son étincelle de vie."

Quant aux défis qui s'érigent devant la femme en agriculture, notre Responsable Politique et Presse voit avant tout un grand défi, qui serait d'arriver à acquérir la crédibilité sans pour autant "se sentir obligées d’adopter les postures ou les attitudes des hommes. Garder ce que l’on est, sans vouloir se fondre dans un monde clairement macho, c’est un exercice très compliqué et j’ai beaucoup d’admiration pour les femmes qui s’autorisent à être féminines (si elles le souhaitent évidemment !) tout en travaillant dans une étable ou sur un tracteur."

S'il y a une image dont Olivia rêverait pour la femme en agriculture, c'est bien "que l’on arrête de voir les femmes pour les « épouses de », et que l’on reconnaisse que les femmes ont énormément de choses à apporter à l’agriculture, pas seulement la préparation des tartines pour la campagne ou la traite des vaches. Il y a un vivier de talents et de bonnes idées à exploiter dans les fermes, il suffit juste de nous faire confiance…"

Pour le mot de la fin, Olivia estime que la force de la femme en agriculture est sa capacité à être un véritable moteur de changement important dans les exploitations.

Caroline Van Wilder, Directrice des Ressources Humaines à la FWA

Caroline Van WilderElle est celle qui s'occupe de chérir nos employé·e·s, nous appelons Caroline Van Wilder au micro ! 

Côté personnel

Née à La Louvière un 17 juillet, Caroline n'a pas de second prénom mais nous explique cependant qu'elle tient son prénom du film « Caroline chérie » dont son papa était fan de l'actrice principale, Martine Carol. Elle partage sa date d'anniversaire avec une certaine Angela Merkel, dont elle pense peut-être tenir le "petit côté rigoriste allemand" en espérant que la comparaison s'arrête là plaisante Caroline.

Plus jeune, notre Directrice des Ressources Humaines avait son arrière-grand-mère maternelle Pia pour idole féminine : "c’était une combattante qui avait vécu la 2eme Guerre mondiale en Italie, connaissant la faim et des conditions de vie très dures et qui a eu le courage de tout quitter pour reconstruire sa vie en Belgique avec son mari et sa fille, ma grand-mère (qui a d’ailleurs fêter avant-hier ses 89 printemps). Elle m’a appris à ne jamais abandonner face à l’adversité."

Son premier lien avec l'agriculture se situe du côté paternel de sa famille : "Je suis née à la ferme familiale à Courcelles et j'y ai vécu jusqu'à mes 6 ans. J’adorais faire les tournées avec ma grand-mère pour vendre aux villages des alentours notre lait, nos œufs et notre beurre. Je me souviens aussi des étés, du ramassage de la paille en famille et de la première fois où vers 7-8 ans on m’a mise sur un tracteur en me bloquant la pédale avec mon père qui m’a dit « allez, tu vas tout droit », quelle frousse !" Ce n'est donc pas un hasard si l'idole agricole de notre dame n'est autre que sa grand-mère paternelle Agnès : "une fière flamande originaire de Geraadsbergen, « immigrée » en Wallonie en 1959 pour venir y implanter la ferme familiale qu’elle a géré toute sa vie d’une main de fer." 

Celle dont l'animal totem aux scouts était une biche se définirait aujourd'hui plutôt comme une vraie maman lionne plutôt que la frêle biche d'autrefois. Fière de ses origines à la fois flamandes et italiennes, elle tuerait (NDLR : en ses mots) pour un plat de pâtes mais aussi pour une bonne frite accompagnée de sauce andalouse. Si elle devait être réincarnée, elle souhaiterait que ce soit en elle-même, comme elle l'explique en souriant : "parce que j’adore ma vie telle qu’elle est et je ne changerais rien si c’était à refaire (Bon ok, mais peut-être avec le corps de Kate Moss… et le cerveau de Marie Curie… et le courage de Simone Veil… et la voix de la Callas… )". 

Côté professionnel 

Si elle travaille dans les ressources humaines de par sa formation, Caroline a décidé de travailler pour la Fédération Wallonne de l’Agriculture "parce que c’est en quelque sorte un moyen pour moi de renouer avec mes racines familiales et d’apporter ma contribution à la défense et à la promotion du secteur agricole. J’essaie de promouvoir au mieux notre culture d’entreprise pour que tous nos collaborateurs puissent se sentir épanouis dans le cadre de leur travail à la FWA et puissent donc offrir le meilleur d’eux-mêmes pour mener à bien leurs missions au sein de la Fédération et au service de nos agriculteurs membres."

La femme et l'agriculture selon Caroline

Si Caroline aimerait que la femme en agriculture soit "une femme battante et fière de ses racines, qui peut mener de front et en équilibre sa vie professionnelle et sa vie privée, elle voit aussi les défis qui se dressent face aux femmes dans l'agriculture mais pas uniquement : "ils ne sont pas selon moi propres aux femmes. Pour moi, le défi immense est surtout la revalorisation du métier d'agriculteur afin de pouvoir promouvoir le secteur et aider à la transmission des fermes d’une part mais aussi à l’installation des jeunes d’autre part, que ce soit des jeunes hommes ou des jeunes femmes qui voudraient se lancer dans le milieu agricole."Pour notre Directrice des Ressources Humaines, la femme n'a pas de rôle précis : "souvent, c’est une histoire de famille et l’essentiel est que chacun puisse trouver sa place selon sa personnalité et ses envies au sein de cette collaboration." 

Pour le mot de la fin, Caroline conclut que la force de la femme en agriculture réside en sa capacité à s’adapter au changement, "à casser certains codes encore trop machistes dans le monde agricole. Mais la femme pour moi c’est aussi le pilier de la transmission, c’est elle qui ancre les racines mais également qui permet de faire se déployer les ailes des agriculteurs et agricultrices de demain." 

Caroline Jaspart, Présidente de l'Union des Agricultrices Wallonnes (UAW)

Caroline Jaspart Elle est la fraîchement élue Présidente de l'Union des Agricultrices Wallonnes (mais pas seulement!), voici le portrait de Caroline Jaspart

Côté personnel

Personnalité pétillante d'énergie, Caroline Jaspart a été élue Présidente de l'Union des Agricultrices Wallonnes (UAW) ce 9 février 2023. Surnommée "Caro" par ses proches, notre nouvelle Présidente UAW est également "épouse, maman, amie..."  

Née à Dinant un 12 mai, comme la nouvelle Présidente UAW plaisante-t-elle, notre dame étant plus jeune avait sa "mamy Hélène" pour idole féminine : "parce qu’elle savait tout faire et qu’elle avait toujours des bonbons dans ses poches. J'adorais faire les tournées de beurre avec elle." 

Son premier lien avec l'agriculture ? "C'est depuis toujours" s'exclame-t-elle ! Élevée à la ferme familiale, Caroline a passé son enfance avec ses 2 frères et sa maman qui les emmenait travailler dans les étables avec elle. "On travaillait en famille, mon papa avait l'exploitation avec son frère. On ne partait pas en vacances mais ça ne nous a jamais manqué avec toutes les activités qu'il y avait à faire à la maison : la traite au champ, les tours à vélo avec nos cousins,..." raconte-t-elle. 

Si notre dame a un plat préféré, nous pouvons dire qu'il peut se décliner sous plusieurs formes, "tant que c'est local et wallon !" sourit-elle. Celle dont l'animal totem aux scouts était Xérus, un petit écureuil roux, choisirait aujourd'hui plutôt le veau comme animal fétiche, pour des raisons que nous évoquerons ultérieurement dans ce portrait. En parlant de scouts, sa ferme accueille d'ailleurs des camps scouts durant l'été, le lien avec son totem initial n'est donc pas totalement perdu !

Côté professionnel 

Assistante en pharmacie de formation et fonction qu'elle a exercée pendant 15 ans, Caroline a rejoint son mari sur l'exploitation agricole au départ à la pension de ses beaux-parents. "Le côté indépendant qui m'avait toujours animée m'avait manqué. Ce fût un choix réfléchi et assumé à 1000% !" C'est aujourd'hui une femme épanouie qui a fait de l'agriculture sa vie et qui fait son métier avec passion. Son élevage de Blanc-Bleu-Belge était une évidence pour celle qui a grandi sur une exploitation où cette race de bovins était élevée. "L'exploitation que nous avons avec mon mari comprend aussi des cultures nourricières pour le bétail. Nous avons d'ailleurs avec mon mari un bel équilibre, lui étant féru de mécanique, je lui laisse le tracteur et je ne suis ainsi pas obligée d'y monter" rit notre Présidente UAW. "Mon truc à la ferme, ce sont les veaux et c'est également ma bulle d'oxygène ! J'y vais en 4G, en totale déconnexion ! C'est un réel plaisir pour moi de les retrouver, m'en occuper et de les voir évoluer. C'est aussi quelque part un peu un second rôle de maman pour moi."

Notre interlocutrice aux idées qui fusent n'estime cependant pas avoir de talents cachés et s'amuse même : "j'ai deux mains gauches. J'ai heureusement la chance d’avoir un mari et des enfants qui bricolent bien." S'il y a bien quelque chose que notre agricultrice aime dans son métier, c'est "la liberté dans notre travail, le fait de travailler en famille et d’avoir un cadre exceptionnel de vie en plus de pouvoir gérer notre temps comme on l'entend."

La femme et l'agriculture selon Caroline

Pour Caroline, s'il subsiste bien un défi majeur pour la femme en agriculture, il est de continuer à se battre pour garder les droits obtenus et rester l'égale de l'homme. Et d'embrayer sur le rôle de la femme en agriculture : "il est tout aussi important que celui de l'agriculteur ! L'important c'est la complémentarité entre les deux. Cependant, ce n'est pas parce qu'on est agricultrice qu'on est cantonnée à l'étable ! On reste une femme entrepreneuse comme une autre. Je suis tout aussi à l’aise dans mes bottes qu’en tenue de ville pour de la représentation pour l'UAW par exemple. La femme n'a plus que le rôle administratif d'antan, c'est parfois même l'inverse maintenant. Nous sommes dans un monde et une époque où il me semble qu'on laisse un peu plus la place à la femme."

Pour le mot de la fin, notre Présidente UAW nous parle de l'image et de la force de la femme en agriculture : "une femme entrepreneuse, une battante qui casse l'image des bottes et du fichu sur la tête (bien pratiques cela dit). Nous sommes des femmes modernes !" La principale force de la femme selon Caroline réside dans sa capacité à avoir un autre regard, un complément, apporter de la douceur qu'elle transmet avec fermeté. "Bref, une AGRICULTRICE."