Répondre avec le sourire, répondre avec des faits, répondre en écoutant

« T’es agriculteur et t’as jamais été confronté à l’agri-bashing ? Non mais Allô quoi ! » pourrait nous dire une certaine influenceuse tant l’agri-bashing est – malheureusement – rentré dans notre quotidien. Et si y être confronté est devenu aussi facile que d’acheter du shampooing, y répondre est diablement plus difficile… Que répondre ? Comment ? À qui ? Et avec quels mots ? Nous vous proposons 7 clés pour mieux communiquer.

Florian Mélon

Soyez proactif jusque dans votre communication !

Le principal défaut de l’agriculteur est de ne pas ou peu communiquer vers le grand public… Ou de mal le faire. Cessez d’être réactif ! Calimero ne peut pas devenir votre mascotte. Osez, communiquez, expliquez votre métier… Mais surtout, faites-le de manière positive, avec ouverture d’esprit, avec bienveillance, sur les médias utilisés par « votre » public de consommateurs. Et n’oubliez pas de maitriser votre/vos image(s). Si vous ne le faites pas, d’autres le feront à votre place…

Communiquez de manière positive !

Lorsque vous travaillez, vous savez que vous avez des obligations, qu’elles soient légales ou naturelles. Il en va de même lorsque vous communiquez… Même si vous n’en avez pas envie ou que votre interlocuteur vous énerve. L’agressivité ferme le dialogue. Soyez courtois, constructif, positif… Surtout si vous répondez pas écrit. Répondre de manière aimable et sympathique à quelqu’un qui cherche le conflit pourra le déstabiliser et réellement créer le dialogue, forcer l’ouverture. Usez des mots magiques : bonjour, s’il vous plait, merci, au revoir et voici. Vous n’en serez que plus efficace… Et plus zen.

L'éloignement crée l'ignorance, la peur et la mésinformation. Soyez pédagogue !

On vous critiquera souvent parce que d’autres ont montré une certaine image de l’agriculture à des gens qui ne mettent plus – ou pas assez – les pieds à la campagne. Ne vous braquez pas, comprenez qu’il faut une certaine ouverture d’esprit et ne le prenez pas personnellement. La pédagogie et l’éducation sont la clé pour lutter contre l’agri-bashing. N’hésitez jamais à expliquer la réalité du monde agricole, sans rien cacher, sans rien travestir. Démolissez les clichés et les préjugés et recréez le lien historique entre agriculteurs et consommateurs. Et n’oubliez jamais de parler la même langue que votre interlocuteur. Dans votre communication, laissez l’agronome, l’ingénieur ou le chef d’exploitation de côté, soyez l’instituteur !

N'oubliez jamais le bon sens paysan !

Aux remarques qui vous tombent dessus, n’oubliez jamais de répondre avec ce qui vous définit le mieux : le bon sens paysan. Quel intérêt auriez-vous à abîmer la terre, votre outil de travail ? Qui aurait envie de maltraiter ses bêtes ? N’oubliez jamais que l’agriculteur est le premier à être en contact avec les produits de protection des plantes. A-t-il intérêt à pulvériser du poison néfaste autant pour lui que pour l’environnement ?

Montrez la spécificité du modèle agricole wallon et des agriculteurs de Wallonie

On vous attaquera souvent sur des images tournées ailleurs que chez vous. Montrez la spécificité de votre agriculture. Montrez l’exemplarité du modèle agricole wallon, un modèle familial, en transition, avec énormément de contrôles (trop… Mais cet aspect négatif de votre travail est un aspect positif pour votre communication !), de réglementations (par exemple sur le bien-être animal), de besoins, de compétences et de certifications. La production alimentaire wallonne est un secteur d’excellence dans tous les domaines, ne l’oubliez jamais !

Vous ne faites plus de l'agriculture à papa !

N’hésitez jamais à montrer à quel point l’agriculture wallonne est une agriculture en transition, qui évolue année après année, qui travaille main dans la main avec la recherche et l’innovation. L’agriculture wallonne est une agriculture de pointe respectueuse de l’environnement. Acceptez vos erreurs et celles de l’agriculture, soyez ouvert, mais montrez que le monde agricole s’améliore continuellement.

Quelques exemples

« Vous empoisonnez la terre avec vos pesticides ! » : Les produits phytosanitaires sont extrêmement contrôlés, tant pour leur composition que pour les règles d’épandages. L’agriculteur est le premier à être en contact avec ces produits, il n’aurait aucun intérêt à s’empoisonner lui-même.

            « Les vaches participent au trou dans la couche d’ozone » :  Le modèle agricole wallon, loin des fermes-usines américaines, permet de façonner les campagnes avec des prés pour pâturage… Qui sont de véritables puits à carbone ! L’agriculture telle que nous la pratiquons est l’alliée du climat.

            « Les agriculteurs maltraitent les animaux » : Le bien-être animal est essentiel à l’élevage non seulement parce que la législation wallonne est très regardante sur ces questions mais aussi parce que l’agriculteur n’a aucune raison de stresser ou maltraiter les animaux avec lesquels il travaille… Cela nuirait à la qualité de ses produits !