Conférence sur la gestion de l'irrigation

Vous avez manqué la conférence sur la gestion de l'irrigation ? Celle-ci est disponible ci-dessous grâce à l'enregistrement de la visio-conférence. 

Vous étiez nombreux à avoir assisté à cet évènement, organisé par le projet Res’eau et le Parc Naturel de Burdinale Mehaigne. Retrouvez le compte-rendu de cette journée ci-dessous, paru dans le Pleinchamp du 26 janvier 2023. 

Le projet Res’eau, mené par la FWA et financé par la SPGE, vise à soutenir et mettre en avant les initiatives agricoles favorables à la protection de l’eau, en facilitant les échanges d’expériences entre agriculteurs sur certaines pratiques qui visent la protection tant quantitative que qualitative de la ressource eau.

Alice Cousin

Les cultures, pour pouvoir se développer, ont besoin d’eau, et un stress hydrique à certains stades de développement critiques peut porter de lourds préjudices au rendement et/ou à la qualité de la récolte. Avec le changement climatique, les épisodes de sécheresse sont de plus en plus présents. La pression augmente donc sur la ressource en eau, pourtant nécessaire à notre agriculture. Différentes solutions et voies d’adaptation existent afin de diminuer la pression sur l’eau : d’une part, via une diminution des besoins en eau (irrigation de précision, agriculture de conservation des sols, variétés résistantes à la sécheresse…) et, d’autre part, via le développement de nouvelles ressources mobilisables d’eau (eaux usées, création de réserve hivernale, désalinisation…).

La gestion de l'irrigation fait salle pleine

Le vendredi 13 janvier dernier, le projet Res’eau organisait, en partenariat avec le Parc Naturel de Burdinale-Mehaigne, une journée de conférences sur la gestion de l’irrigation. Des intervenants de qualité étaient présents pour parler de l’état des lieux des masses d’eau en Wallonie, de la filière légumière wallonne, des projets pilotes sur la réutilisation des eaux usées en agriculture, de l’irrigation de précision et des techniques d’irrigation.

Cet évènement a suscité un vif intérêt et les participants étaient nombreux ! D’autres évènements sur la thématique de la gestion de l’eau en agriculture seront organisés par le projet Res’eau. Si vous souhaitez être tenu informé de ces évènements, s’il y a des sujets que vous voudriez voir abordés, ou si vous souhaitez échanger sur le sujet, n’hésitez pas à contacter Alice Cousin au 081/627.422 ou par mail à reseau@fwa.be

Retour sur les points-clés de cette conférence

État des lieux des masses d'eau

Entre 2014 et 2019, 97% des masses d’eau souterraines se trouvaient en bon état quantitatif. Cependant, les sécheresses de ces dernières années ont amplifié les pressions sur les masses d’eau et ont engendré une baisse significative du niveau d’eau sur presque toute la Wallonie. Ces changements climatiques ont donc mis à mal la recharge à long terme des nappes et ont imposé la mise en place de différentes actions pour s’adapter, dont la stratégie intégrale sécheresse. De plus, la ressource est inégalement répartie sur le territoire, tout comme les prélèvements par le secteur agricole, ce qui implique une forte demande et pression en certaines zones du territoire.

État des lieux de la filière légumière wallonne

La superficie de légumes en plein air représente 2,3% de la superficie agricole wallonne, avec un total de 17.314 ha de légumes (Statbel 2021). Avec les printemps de plus en plus chauds et secs, les cultures de légumes, implantées au printemps ou en été, ont donc besoin d’apport en eau pour ne pas être en stress hydrique. D’autant que certaines de ces cultures, comme les épinards et les fèves, sont plus contraignantes en termes d’irrigation. D’autres cultures par contre, comme le pois, ont moins besoin d’eau et sont moins irriguées (CPL Végémar).

Projets Re-use et réseaux hybrides

La SWDE a présenté ses projets de réseaux hybrides, en partenariat avec la SPGE. L’objectif est de mobiliser de nouvelles ressources alternatives d’approvisionnement en eau et de mettre en œuvre des pilotes d’utilisation circulaire de l’eau (stations d’épuration, les eaux de ruissellement, les eaux de carrières…). La règlementation 2020/741, qui sera appliquée dans tous les Etats membres de l’UE le 26 juin 2023, fixera les exigences minimales de qualité de l’eau pour l’irrigation.

Pilotage de l'irrigation

Afin d’optimiser la gestion de l’eau dans sa culture, il est possible de faire appel à différentes méthodes complémentaires pour calculer ses besoins en eau. Ces méthodes permettent un pilotage précis de l’irrigation et une réduction des pertes d’eau et/ou de rendement en estimant le contenu en eau du sol et en amenant l’eau « au bon endroit et au moment ». Le CPL Végémar (méthode du bilan hydrique et tensiométrie) et Newfarm Agriconsult (méthode des sondes capacitives) étaient présents pour discuter de ces méthodes et des conseils en irrigation qu’ils fournissent. Sur base des informations recueillies, un calendrier d’irrigation personnalisé par culture est proposé.

Un dimensionnement adéquat des installations d’irrigation adaptés aux superficies à irriguer est primordial pour ne pas devoir abandonner une culture lors de périodes critiques. Voici un exemple de dimensionnement fourni par le CPL Vegemar:

D’autres solutions complémentaires existent afin de diminuer, voire supprimer, les apports d’eau aux cultures, telles que l’agriculture de conservation des sols, le choix de variétés ou d’espèces résistantes à la sécheresse, les associations culturales…

Techniques d'irrigations (Yves Rase de Yrrig Entreprise)

Différentes techniques d’irrigation existent, telles que l’aspersion avec canon ou rampe sur enrouleur, avec rampe frontale ou pivot et le goutte à goutte. Yves Rase, de Yrrig entreprise, a présenté les différents avantages et inconvénients de deux systèmes : l’irrigation par aspersion et le goutte à goutte.