Six codes couleur sont fournis: noir pour un risque extrême, mauve pour un risque très élevé, rouge pour un risque élevé, orange pour un risque modéré, jaune pour un risque faible et enfin, vert pour un risque très faible. Chaque couleur ayant ses contraintes (voir ci-dessous).
Plusieurs constats s’imposent assez rapidement: premièrement, la proposition de cartographie actuelle implique pour certains des pertes de superficie qui peuvent aller dans certains cas jusqu’à 10% de leur exploitation, en raison de l’implantation de bandes enherbées. Vient ensuite le côté pratique de la chose. En effet, pour adoucir le statut érosif de certaines terres, il est possible pour l’agriculteur de découper une parcelle de grande taille en plusieurs morceaux. Cela lui permet dans certains cas de passer pour certaines parcelles du statut «risque extrême» au statut «risque très élevé». Conséquence directe de la mesure: certes, l’agriculteur pourra cultiver sa parcelle, mais il devra dès lors travailler des cultures différentes, donc augmenter ses déplacements et ses intrants, et devra quand même mettre des bandes anti-érosion.
Exemple 1
Victor (nom d’emprunt) est agriculteur en Hesbaye. Il a découpé ses parcelles pour correspondre aux exigences BCAE5. Ce qui n’est pas sans conséquence, puisqu’il décide d’installer 20 bandes de 4 mètres de large, c’est-à-dire 9.800 m de long, et qu’il doit encore mettre 3.800 m de bandes de 9 mètres dans deux parcelles plus compliquées. - Surface «perdue» pour la culture: 7,5 hectares - Perte: environ 4.000 € de chiffre d’affaires par ha, soit 30.000€ de pertes estimées.
Exemple 2
Francis (nom d’emprunt) est éleveur laitier sur le plateau de Herve. Il possède 33 ha de terres arables, dont 22 sont classées en «risque extrême». Il ne pourrait donc plus y cultiver de maïs, alors qu’il les utilise actuellement uniquement pour la culture de maïs fourrager pour son cheptel, cela mettrait donc en danger l’autonomie alimentaire de son exploitation.
Exemple 3
Pierrick (nom d’emprunt) possède une ferme de 99 ha. Chez lui, 22,11 ha se retrouvent en «risque extrême», ne permettant dès lors plus que de la prairie permanente, alors qu’il ne possède pas de bétail. Lorsqu’il découpe sa parcelle en plusieurs morceaux de petite taille, il peut arriver à un statut «risque très élevé», mais la configuration de sa parcelle ne lui permet pas d'avoir accès à ces morceaux.