Les premières bulles

Voici quelques années maintenant, Quentin Degive, jeune agriculteur horion-hozémontois, s’est lancé dans ce défi un peu fou de planter des vignes au cœur du petit village de Fontaine. La semaine dernière, il mettait en bouteilles le fruit de sa récolte 2022, afin de laisser place à la « prise de mousse ».

Olivia Leruth

Quentin DegiveQuentin, c’est un jeune homme plein de projets, un peu rêveur. Issu d’une lignée d’agriculteurs bien connus dans la région, il a toujours été attiré par les idées ou les cultures novatrices. Pour exemple, il faisait partie de ces agriculteurs à s’être lancés, il y a déjà quelques années de cela, dans le projet de culture de chanvre wallon, projet qui a finalement été abandonné faute de débouchés.

Qu’à cela ne tienne, Quentin a d’autres idées et de la détermination à revendre! En 2017, il fonde le Domaine de Quantole et  plante ses premières vignes, dont il récolte les premiers fruits en 2020. Et là encore, notre jeune homme se montre plutôt créatif…

Au pied des vignes... des poules ! 

Car l’une des particularités du vignoble de Quentin, pour laquelle il a reçu de l’Apaq-W le prix d’Agriculteur de valeur en 2020, c’est la présence d’une centaine de poules rousses aux pieds de ses vignes pour les entretenir et les fertiliser. Tout en lui permettant par la suite de profiter des œufs… Un partenariat animal gagnant pour le jeune viticulteur, même si en temps de grippe aviaire, l’installation de filets n’a pas dû être une mince affaire!

Des vendanges qui font vibrer tout un village

Une autre idée à même de faire progresser un petit producteur? Impliquer tout le village et les amis, évidemment! Depuis 2020, le Domaine de Quantole fait chaque année appel aux bénévoles pour récolter les quelques 6 hectares de vignes, permettant ainsi de créer une folle ambiance familiale et villageoise autour d’un projet qui enrichit définitivement la région. «On a cette chance de pouvoir compter sur la présence de nombreux participants chaque année, en 2022, nous étions encore une trentaine par jour, soit une centaine de bénévoles au total» explique Quentin, «c’est grâce à eux que tout cela est possible».

Quel pronostic pour le millésime 2022?

Comme pour de nombreuses autres cultures, l’année 2021 s’est avéré particulièrement catastrophique pour les récoltes du jeune homme: «l’année a été très pluvieuse, la maturité et la qualité n’étaient vraiment pas optimales. On a souffert aussi de plusieurs maladies, comme le mildiou et l’oïdium, et puis, pour couronner le tout, nous avons perdu environ 4 tonnes de raisins au profit des étourneaux qui se sont régalés avant que l’on puisse les récolter».

Pour 2022, les perspectives s’annoncent heureusement bien meilleures: «les vignes aiment le stress hydrique, et les vendages précoces de cette année nous ont permis de limiter les pertes dues aux oiseaux» se réjouit-il.

Les premières bulles bientôt prêtes

Afin d’enrichir son offre, constituée de vin blanc (sec ou moelleux) et de vin rosé (sec ou moelleux), Quentin vient de faire mettre en bouteilles son premier mousseux. Il travaille pour cela avec un autre artisan de la région, le Délice de Marie, une entreprise locale bien connue axée sur les jus de pommes et d’autres fruits. Ces premières bulles seront constituées de plusieurs cépages: le Dornfleder, le Johaniter et le Muscaris. Rendez-vous d’ici 6 semaines pour vérifier le résultat de cette étape appelée la «prise de mousse»… Malheureusement, il sera encore trop tôt pour y goûter : «pour cela, il faudra encore attendre 6 à 18 mois, voire plus… Plus il va vieillir et plus il va s’arrondir» explique encore Quentin. Ce ne sera donc pas pour tout de suite, mais votre rédaction vous promet d’y rester très attentive!