LogoBelpotatoLe secteur belge de la pomme de terre est profondément secoué par la crise mondiale
du Corona virus.

Dans la chaîne agroalimentaire - qualifiée de "secteur essentiel" - la plupart des entreprises sont encore en activité pour le moment, mais de plus en plus de personnes travaillent à domicile ou sont techniquement au chômage. Les mesures strictes de confinement touchent tout le monde : les cantines d’écoles et les restaurants d'entreprise sont fermés, de même que les cafés. Seuls les services de plats à emporter sont encore disponibles dans les restaurants et les friteries.


Bien entendu, toutes ces mesures ont un impact énorme sur les habitudes de consommation et de vente en général et sur les pommes de terre en particulier, mais cela est très variable pour les différents opérateurs de la filière, en fonction du produit et du canal de commercialisation. L'ensemble de la chaîne de valeur est donc affectée.

 

Achats de précaution
Partout, on observe de la part du consommateur un comportement de hamster qui consiste à faire des réserves par des achats massifs dans les supermarchés. Cela conduit à une augmentation spectaculaire de la demande de pommes de terre fraîches. Les emballeurs peuvent à peine répondre à la demande de produits. Les ventes de chips et de produits surgelés ont également augmenté de façon spectaculaire pour le moment. Il est clair que les gens sont davantage derrière leurs fourneaux.

 

Consommation hors domicile et industrie de transformation :
Les entreprises d'épluchage, qui fournissent des frites précuites aux friteries, restaurants et cuisines collectives, sont les plus grandes victimes de la situation actuelle.
Toutefois, en Belgique, la grande majorité de la production de pommes de terre (environ 80 %) est destinée à la transformation en produits surgelés, dont la majeure partie est valorisée à l'exportation. La Belgique est le plus grand exportateur de produits surgelés à base de pommes de terre au monde, dont un tiers est vendu en dehors de l'UE.

Les problèmes logistiques liés à la disponibilité des conteneurs et les problèmes aux frontières pour acheminer les produits à leur destination hypothèquent ces exportations. En outre, la situation dépend des canaux de vente des fabricants : en particulier, les entreprises qui approvisionnent les chaînes mondiales de restauration rapide - les premières à fermer leurs portes - sont gravement impactées, ce qui conduit à la fermeture temporaire de certaines de celles-ci chez nous et à l'étranger. Par contre, la demande des supermarchés reste partout élevée en Union européenne, ce qui permet à d’autres entreprises de conserver un très bon niveau d’activité.

 

Perturbation du marché :
Il est clair que cette évolution influence aussi fortement le marché de la pomme de terre. Le fait qu'il n'y ait plus de cotations de prix sur le marché libre en Belgique (PCA/FIWAP, Belgapom) et dans les pays voisins (PotatoNL, RNM) en est une illustration. Il y a un risque réel de pression permanente sur le marché libre pour le reste de la saison. Personne n'a vu venir cette situation. Les entreprises belges donnent actuellement la priorité au respect des contrats conclus entre les producteurs, le négoce et l'industrie. Dans un certain nombre de cas, la livraison des contrats est quelque peu reportée à une date ultérieure, sous réserve d’accords préalablement conclus. Belgapom, la fédération belge de négoce et de transformation de pommes de terre, a créé une plate-forme, approuvée par l'autorité belge de la concurrence, pour pouvoir travailler les volumes sous contrat qui, pour des raisons de qualité, doivent être transformés de toute urgence. La solidarité entre le commerce et la transformation est essentielle.

 

Du côté des producteurs :
Le virus Covid-19 est également un cauchemar pour le producteur. De nombreuses exploitations agricoles ont investi dans des hangars de stockage et des équipements spécifiques afin de toujours pouvoir livrer une pomme de terre savoureuse et de qualité. Mais il s’agit d’un produit périssable dont la durée de conservation est limitée.

Les producteurs disposent encore de stocks importants qui n'ont soudainement plus d'acheteur. Ceux qui se sont orientés vers la longue conservation, pour des pommes de terre destinées à une consommation plus tard dans la saison, seront certainement confrontés à des pertes importantes.

 

Nouvelle saison
Il n'est pas exclu que la crise ait également un impact sur la saison 2020-2021 pour laquelle tous les efforts sont faits pour faciliter la fourniture de plants de pommes de terre. En raison du temps sec annoncé, les travaux au champ vont commencer partout. En tout cas, Belpotato.be suit de près la situation et, grâce à la concertation permanente entre les maillons de la filière et avec les autorités, veut éviter de laisser le secteur livré à lui-même.

Belpotato.be appelle déjà les consommateurs à se tourner vers la consommation de pommes de terre et de produits à base de pommes de terre en ces temps difficiles. La grande variété de préparations saines et savoureuses peut évidemment contribuer au bien-être familial.


Pour plus d’infos :
Pierre Lebrun, Secrétaire Belpotato.be Wallonie – pierre@belpotato.be