D’après les superficies déclarées en 2020, les emblavements de céréales biologiques continuent de progresser avec 467 nouveaux ha (+4% par rapport à 2019) pour s’élever à 11.915 ha. Cette évolution positive suit l’augmentation de la demande en céréales bio fourragères et alimentaires.

Laura Lahon

Il faut rester prudent car avec les données reprises dans cet article car elles sont issues des déclarations de superficie, les surfaces réellement emblavées peuvent être différentes suite à une modification des déclarations de superficie ou être jugées non conformes suite à des contrôles.

Principales céréales

Avec 2673 ha déclarés à la PAC (+9% par rapport à 2019), les mélanges de céréales et légumineuses restent la principale culture puisqu’ils représentent 22% des superficies emblavées en céréales biologiques. Ces mélanges sont généralement donnés directement au bétail pour respecter le cahier des charges qui stipule que les aliments des animaux doivent provenir principalement de l’exploitation dans laquelle ils sont détenus.

Preuve de la flambée des prix en 2019, les superficies d’épeautre ont subi une belle évolution en 2020 avec presque 500 nouveaux ha (+%37 par rapport à 2019) et détrônent le froment d’hiver qui occupait l’année dernière la seconde position en termes d’importance. Le froment d’hiver, dont le prix de vente est régulièrement trop bas suite à l’influence des importations, recule à la troisième place, avec 120 ha de moins par rapport à 2019 (-8%). L’avoine de printemps suit le froment d’hiver au classement avec 11% des superficies emblavées en céréales biologiques. Les superficies d’avoine de printemps sont restées stables.

Les superficies en triticale d’hiver ont également décliné avec 500 ha de moins qu’en 2019 (-34%), conséquence très probable de plusieurs années de surproduction ayant entrainé une diminution des prix. Comptabilisant 971 ha au total, le triticale d’hiver reste la cinquième céréale la plus cultivée en agriculture biologique. Juste après, par ordre d’importance, vient le maïs grain qui continue sa lente évolution avec 50 nouveaux ha (+6%) pour un total de 796 ha. Le maïs ensilage a également poursuivi une évolution positive avec +22%.

Alors que les superficies d’orge d’hiver et de printemps étaient relativement identiques ces dernières années, on observe un décrochage de l’orge d’hiver (-28%), avec 150 ha de moins, au profit de l’orge de printemps (+19%) avec 100 ha de plus. Parmi les autres cultures en déclin, on retrouve le triticale de printemps (-18%), le seigle d’hiver (-17%) et le seigle de printemps (-62%). Le seigle reste une culture difficile à valoriser si les débouchés ne sont pas prospectés avant l’emblavement.

Et les autres céréales ?

Bien que les cultures citées préalablement dominent les emblavements de céréales biologiques, certaines cultures plus minoritaires ont subi des progressions très importantes par rapport à 2019. C’est notamment le cas du sorgho et du froment de printemps dont les superficies ont plus que doublé pour couvrir respectivement 48 et 421 ha en Wallonie. C’est également le cas du quinoa, qui est cultivé sur 80 ha, et dont les superficies ont doublé par rapport à 2019. On retrouve aussi de l’orge de brasserie, du sarrasin, du millet et du blé dur dans les champs bio wallons.