Par trois fois en quelques jours, les agriculteurs de la FWA se sont mobilisés en très grand nombre, avec rapidité et efficacité, que ce soit à Jambes sous les fenêtres du Gouvernement wallon ou sur de très nombreux ronds-points dans les 5 provinces pour faire entendre haut et fort la voix de notre agriculture familiale wallonne. Le concert de klaxons résonne encore dans les bureaux de la présidence du Gouvernement wallon. Les agriculteurs ont affiché leur ferme détermination face au risque de voir les réalités socio-économiques et agronomiques céder le pas à l’approche idéologique. En pages intérieures, vous trouverez les récits d’une semaine de mobilisation plus que jamais justifiée. Au moment de mettre sous presse, le Gouvernement wallon n’a pas encore annoncé d’accord. Dès lors, il est et reste indispensable de maintenir, voire augmenter, la pression. Cela passe par la mobilisation de l’ensemble des membres de la FWA car comme nous le disons depuis plusieurs semaines, nous ne lâcherons rien et nous nous ferons entendre de toutes les manières possibles.

José Renard

Les grandes lignes de la PAC 2023-2027 sont enfin formellement approuvées au niveau européen et les 3 règlements qui constituent le socle de cette législation viennent d’être publiés au Journal officiel. Le Gouvernement wallon doit maintenant décider du plan stratégique de mise en œuvre en Wallonie de cette nouvelle PAC qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023 et remettre sa copie à la Commission européenne avant le 31 décembre. Au stade actuel, les discussions au sein du Gouvernement wallon soulèvent de multiples craintes pour la pérennité de notre modèle agricole familial et en particulier le volume des aides couplées en faveur des secteurs bovins et ovins et l’accessibilité des futurs éco-régimes. 

Ces dernières semaines, la FWA a multiplié les actions de sensibilisation non seulement des décideurs politiques mais aussi des consommateurs dont toutes les études sur les objectifs de la stratégie «de la ferme à la table» montrent qu’ils seraient aussi fortement affectés (perte de notre indépendance alimentaire, recours accru aux importations, hausse des prix alimentaires). A celles et ceux qui doutent encore de l’utilité ou de la nécessité de cette mobilisation, aussi bien qu’à celles et ceux qui trouvent que ces actions ne vont pas assez loin et ne sont pas assez radicales, il convient de rappeler que les discussions sur le contenu de la PAC ne peuvent pas se résumer à des querelles d’affectation de budgets et de définition des modalités d’accès aux aides. Nos agriculteurs ne demanderaient pas mieux de pouvoir se passer des aides de la PAC et de dégager un revenu décent de la mise en marché de leurs productions. Or, force est de constater qu’aujourd’hui les prix de marché, à force de volonté politique d’alignement sur les prix du marché mondial, ne couvrent pas nos coûts de production et que les aides sont nécessaires pour soutenir les revenus. 

Les agriculteurs sont moins nombreux qu’autrefois. L’agriculture a beaucoup évolué et il lui est demandé d’assurer de multiples fonctions et de répondre à de nouvelles attentes de nos concitoyens. Au cours des dernières décennies, notre agriculture a considérablement évolué et s’est largement adaptée dans le sens d’une plus grande durabilité. Le secteur agricole attend aussi de nos dirigeants la reconnaissance des efforts consentis et des progrès réalisés tout autant que de toujours mettre en lumière les améliorations qu’il reste à atteindre. Pour ne prendre qu’un seul exemple, en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, le secteur agricole se veut être un acteur de solution et demande d’être reconnu comme tel. Ce serait trop long dans cet édito de détailler la production de matières premières ou d’énergie renouvelables, le stockage de carbone dans les prairies, l’apport par les engrais de fermes de matière organique dans les sols, le rôle des ruminants dans la transformation de végétaux qui ne peuvent être consommés par l’homme en protéines de haute valeur alimentaire ou l’économie circulaire pratiquée depuis des millénaires. Tout cela peut aussi entrer dans le vocale de l’agro-écologie.

Une chose n’en reste pas moins vraie: la fonction première de l’agriculture, celle de nourrir nos concitoyens, est stratégique. La sécurité de notre approvisionnement alimentaire, reconnu comme activité essentielle lors de la crise Covid, tant en quantité qu’en qualité est d’une importance vitale pour l’ensemble de notre société. L’agriculture constitue l’un des piliers de notre société et reste la base de la vitalité de nos zones rurales. C’est pour cette raison qu’il faut encore et toujours, plus encore qu’hier, la défendre avec toute la force de nos convictions.

C’est ce que nous faisons, à Gembloux et dans nos sections, en région jour après jour, semaine après semaine. La défense professionnelle agricole constitue notre ADN et forme un des métiers de base de la FWA. Cette défense collective se base sur des revendications construites par nos structures décisionnelles, avec l’appui du personnel et toujours selon la méthode FWA.

C’est-à-dire travailler sans cesse à la sensibilisation des décideurs, entretenir des contacts permanents, cultiver la concertation et maintenir une pression constructive mais ferme, sur ceux qui prennent les décisions qui influencent notre secteur.

C’est également toujours agir de façon responsable et en tant que force de proposition capable de présenter des alternatives crédibles sans céder à la tentation de la démagogie et des solutions faciles toutes faites.

C’est aussi, à chaque fois que c’est nécessaire, organiser des actions plus musclées, toujours dans le respect des personnes et des biens.

Voilà la méthode FWA: un travail de fond, construit, réfléchi, pour tous les secteurs et tous les modes de production, et une défense ferme et déterminée des positions prises par nos élus dans nos structures. Et c’est une méthode qui porte ses fruits! Le syndicalisme qui réussit est celui qui réfléchit, discute et concerte.

Notre travail, c’est aussi informer et sensibiliser le grand public, lui expliquer et valoriser à chaque instant les réalités de notre métier, ses exigences et ses apports positifs à notre société.

Entre autres…

Au travers de chacune de nos missions, on retrouve un même fil rouge. C’est la défense professionnelle basée sur la volonté d’avoir une approche réaliste et une vision plurielle de notre agriculture. C’est défendre fermement notre agriculture familiale dans tous les secteurs et tous les modes de production avec énergie, en s’appuyant sur un travail sérieux, et sur la concertation de nos élus.

La FWA, c’est un outil construit PAR et POUR les agriculteurs. Et c’est encore et toujours avec nos membres et pour nos membres que nous travaillons et voulons avancer chaque jour. Et c’est bien cette méthode FWA qui nous guide dans notre détermination pour mener nos actions actuelles concernant le plan stratégique wallon de la PAC au bénéfice de l’ensemble des agriculteurs wallons.