Les consultations politiques en vue de la formation des différents Gouvernements sont en cours tant au fédéral que dans les régions de notre pays.

La FWA a été reçue à Namur, avec les partenaires du banc patronal du Conseil Economique, Social et Environnemental de Wallonie, par les négociateurs du PS, Elio di Rupo et Paul Magnette, qui mènent les discussions au niveau de la Wallonie. Le mardi 11 juin, les nouveaux parlementaires wallons ont prêté serment. La FWA rencontrera tant ces nouveaux parlementaires que le Gouvernement, afin de porter avec détermination et de façon constructive un projet d’avenir à la fois pour notre secteur et pour la Wallonie.

Marianne Streel

La grande question pour le secteur agricole, comme pour les autres citoyens, sera de savoir quelle majorité sera à la manœuvre et surtout pour faire quoi?

Le monde change vite et toute une série d’enjeux devront être pris en considération.

Notre secteur est bousculé par ces changements, comme le reste de la société. L’agriculture rencontre un réel problème d’image et d’identité.

Qu’il s’agisse des bruits tout naturels de notre activité, comme le passage d’un tracteur ou le meuglement d’une vache, ou de la manière dont nous travaillons, soit par exemple les épandages ou les pulvérisations, on voit naître des conflits dans nos campagnes autour de notre profession et de ses pratiques.

Les clichés, la méconnaissance des réalités de notre métier et de ses pratiques, le lobbying intensif pratiqué par certains, sont les causes de cette évolution.

Notre agriculture wallonne est très diversifiée. Les agriculteurs wallons également!

Nos fermes sont toutes différentes, en taille, en type ou mode de productions, en mode de commercialisation… tout comme le sont les agriculteurs qui les gèrent. C’est cette diversité qui constitue la richesse et la force sur lesquelles nous voulons nous appuyer pour répondre aux défis de notre société. C’est sur elles aussi que les agriculteurs et agricultrices de la FWA veulent s’appuyer pour être des vecteurs de changement, une source de propositions constructives et de solutions pour répondre à tous ces défis!

Il est donc primordial que le programme du prochain gouvernement considère le secteur agricole comme un secteur stratégique tant économiquement, que socialement et environnementalement, tout autant que pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Pour y parvenir, ce dont il nous faudra, c’est un Ministre de l’Agriculture tout aussi déterminé que nous le sommes, qui connaisse bien la réalité du secteur et qui en perçoive parfaitement toutes les forces et les besoins! Un homme ou une femme qui partagera notre volonté de positionner notre secteur comme solution pour préserver l’avenir des générations futures.

Il nous faudra aussi un gouvernement fort! Les estimations financières pour la Wallonie pour les années à venir sont plus qu’inquiétantes. Renforcer l’économie de notre région est donc plus que nécessaire, en préservant une politique sociale équilibrée et en poursuivant la transition écologique qui est indispensable.

Mobilité, isolation des bâtiments, économie circulaire sont des pistes qui ont été évoquées par les négociateurs du PS.

La FWA ne peut qu’appuyer ces lignes directrices, et n’a pas manqué de faire remarquer qu’en termes d’économie circulaire, le secteur agricole l’a profondément intégré dans le fonctionnement de nos fermes, et qu’il s’agit de le protéger.

La FWA a d’ailleurs insisté pour que le cadre qui entourera à l’avenir notre secteur soit bien conçu pour permettre que ce modèle d’économie circulaire favorable à l’environnement perdure.

Le modèle d’agriculture familiale doit lui aussi être préservé.

 

Afin d’atteindre ces deux derniers objectifs, la FWA rappellera ses priorités.

  1. Un revenu pour nos exploitations agricoles
  2. Toute décision politique (environnementale, économique ou sociale) doit tenir compte des trois piliers de la durabilité et en favorisant, comme préconisé par le Code wallon de l’Agriculture, le développement de l’agriculture écologiquement intensive.
  3. Une communication tant politique que publique qui reconnaît la haute qualité de toutes nos productions wallonnes et qui valorise les contributions positives apportées par le secteur agricole.
  4. La préservation d’un équilibre et d’une diversité dans nos filières végétales, autant qu’un soutien à notre élevage fortement lié au sol.
  5. La valorisation tant des circuits courts que d’une filière de transformation wallonne performante qui valorise et respecte TOUTES nos productions agricoles de qualité.
  6. La valorisation de nos productions dans les achats institutionnels.
  7. Des outils de soutien publics pour la mise en place de coopératives, d’accords de branche et d’organisations de producteurs, afin de permettre de rééquilibrer le pouvoir économique entre producteurs et acheteurs.
  8. Considérer la zone agricole comme un outil de travail, et donc la préserver, mais aussi comme une zone économiquement productive dans laquelle il faut permettre le développement de projets agricoles porteurs d’emplois et de plus-value économique dans le respect d’un cadre légal raisonnable et raisonné.
  9. Mettre en place une réelle simplification administrative, tant pour l’administration que pour nos exploitations.
  10. Favoriser l’accès aux innovations et encourager la mise en place des nouvelles technologies tant digitales qu’en matière de production d’énergies renouvelables pour notre secteur.
  11. Rendre notre secteur davantage compétitif tant sur notre marché intérieur que vis-à-vis du marché mondial. L’agriculture doit être une valeur dans les 3 piliers de la durabilité.
  12. Mettre en place une concertation sociale qui s’organise en toute transparence, qui privilégie l’analyse et la réflexion à la précipitation, et qui s’exerce pleinement en amont de toute décision.

 

Malgré un climat économique et sociétal morose, les agricultrices et les agriculteurs de Wallonie poursuivent chaque jour leurs nombreuses missions. Ce que nous attendons de notre futur gouvernement, c’est qu’il mette en place une politique qui rende confiance, audace et fierté aux agriculteurs familiaux wallons et qui redonne envie aux jeunes d’embrasser le métier.