Un éventuel dernier espoir ?

Depuis le 1er janvier 2023, les dérogations communales des années 70 ont été levées, en conséquence tous les cours d’eau classés de 3ème catégorie doivent être clôturés en présence de bétail.

Didier Vieuxtemps

De nombreux agriculteurs nous ont contactés pour nous dire que cette obligation entrainait des coûts conséquents, c’est parfois 5 km de clôtures qu’il faut ainsi installer dans une exploitation, sans compter les abreuvoirs et parfois même des ponts qui requièrent des autorisations.

Il faudra aussi ravitailler en eau toutes les prairies en période de sécheresse, c’est un fameux travail. Le bien-être animal doit aussi être pris en considération à partir du moment où il n’y aurait plus aucun accès aux cours d’eau.

Certaines communes ont fait voter des motions pour soutenir leurs agriculteurs en les déposant au Cabinet de la Ministre Tellier. Plus récemment, Anne Laffut (groupe MR) a posé une question orale à la Ministre Tellier sur le sujet, en réclamant la possibilité d’aménager une rampe d’accès pour le bétail sur une largeur de 4-5 mètres de cours d’eau.

Cours d'eau accessible

La ministre a rappelé les obligations européennes demandant aux Etats membres d’atteindre le « bon état » de toutes les eaux d’ici 2027, ainsi que la visite réalisée chez Daniel Debarsy l’automne dernier à Bertogne. A côté de cela, elle a laissé une porte ouverte quant à la possibilité d’envisager des rampes aménagées, ce dont nous nous réjouissons. Une réunion de travail aura lieu ce jeudi 30 mars à l’initiative du Cabinet Tellier pour en discuter.

Zoom FWA

Pour la FWA, cette réunion sera une nouvelle occasion de revendiquer un accès limité à l’eau pour le bétail sous forme d’aménagements bien étudiés.

En Centre Ardenne, des agriculteurs lancent une pétition

Olivia Leruth

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dossier des clôtures des cours d’eau ne fait pas que des heureux. Certains éleveurs ont même pris l’initiative de lancer une pétition en ligne pour protester et expliquer leur vision des choses à la Ministre de l’Environnement. Nous avons interrogé l’un des créateurs de la pétition, qui souhaite conserver l’anonymat.

« Nous avons créé cette pétition avec deux autres éleveurs » explique-t-il. « Nous sommes sidérés de devoir investir énormément de temps et d’argent pour quelque chose qui, selon nous, n’améliorera pas la qualité des cours d’eau ». Les éleveurs soulignent d’ailleurs dans le texte de présentation que de nombreuses démarches sont déjà mises en place par les agriculteurs pour justement limiter l’impact des activités agricoles.

A côté de la charge de travail que l’implantation des clôtures représente pour les agriculteurs, nos éleveurs militants soulignent également l’importance du respect du bien-être animal, mais aussi de la concertation avec les agriculteurs. « A l’heure actuelle, avec les réseaux sociaux, il est très facile de faire des consultations populaire » poursuit-il, « et avant même de légiférer, de voir les retombées que les décisions pourraient avoir dans les secteurs concernés. »

Le but de la pétition ? Obtenir, sinon une révision pure et simple de la situation, au moins une suspension des sanctions à l’égard des éleveurs qui laisseraient boire leurs vaches dans le ruisseau. Les trois éleveurs espèrent bien voir le nombre de signatures démontrer à la Ministre toute l’importance de la problématique. A l’heure d’écrire ces lignes, la pétition avait reçu un peu plus de 250 signatures.

Vous souhaitez vous joindre à leur action ? Vous pouvez trouver la pétition sur le site change.org en cliquant sur le bouton ci-dessous :