Si vous arrivez sur ce site, c’est que vous avez certainement vu une de nos bâches avec quelques moutons qui restent en extérieur pendant l’hiver. Cette pratique, certes déstabilisante au départ, possède de nombreux avantages pour l’éleveur, l’animal et l’environnement.

Depuis quelques années, le secteur des ovins se développe en Wallonie. Dans le même temps, le pâturage hivernal se développe. De prime abord, cette pratique peut paraitre contraire au bien être animal. Mais il ne faut pas confondre notre ressentit avec celui des animaux.

Les éleveurs wallons sont très attentifs au bien-être de leurs animaux de production. Un animal qui n’est pas bien traité produit moins bien.

Voici les quelques questions auxquelles cet article va tenter de répondre. Quelles en sont les raisons ? Quelles en sont les conséquences pour le bien-être animal ? Quels peuvent être les avantages de cette pratique ?

Raisons du pâturage hivernale

Plusieurs raisons peuvent pousser les éleveurs à continuer le pâturage des ovins en hiver.

  • Certaines brebis ne mettent pas bas pendant l’hiver. Elles ne vont pas avoir d’agneau pendant les périodes de froid. Elles sont en gestation ou en entretien. Elles ont donc des besoins alimentaires moindre. La qualité du fourrage est donc suffisante.
  • De bonnes pratiques agricoles permettent aux éleveurs d’avoir des surfaces supplémentaires en hiver. Pour ne pas laisser les sols nus en hiver, certains agriculteurs plantent des couverts végétaux. Ces couverts peuvent être détruits par le pâturage des ovins avant l’implantation de la culture suivante lors des semis de printemps.
  • Une partie des prairies sont pâturées par des vaches pendant la bonne saison. La complémentarité du pâturage hivernale des moutons permet de ne pas devoir passer avec un tracteur pour l’entretien au printemps. Les moutons mangent les refus des vaches. Cela permet d’installer les troupes ovins et bovines dans un cercle vertueux d’entretien moins mécanisé.

Le pâturage présente donc certains avantages par rapport à la bergerie. A l’extérieur, les animaux ont souvent plus d’espace pour pouvoir se mouvoir. Ils ne sont pas limités à la taille de la bergerie.

Le pâturage hivernal des ovins permet donc d’agir pour l’environnement en réduisant des intrants et en augmentant les produits. Pour plus d’informations, n’hésitez jamais à discuter avec les éleveurs qui pourront vous renseigner sur leurs pratiques.

Comment les moutons supportent l’hiver ?

Plusieurs études réalisées dans différents pays montrent que les moutons n’ont pas de problème à rester à l’extérieur en hiver. Il n’y a pas d’augmentation des problèmes de boiterie, respiratoires, d’états d’engraissement entre les moutons qui passent l’hiver en bergerie et ceux qui passent l’hiver dehors.

Les hivers sous notre climat tempéré permettent aux ovins de rester dehors. La température de confort des moutons est de -8°C à +23°C en fonction de l’humidité. Les ovins craignent plus la chaleur que le froid. L’humidité est très importante dans la notion de confort des brebis.  

Cependant, la laine des moutons est composée de suint. C’est une graisse qui permet de rendre la toison imperméable. La pluie mouille l’extérieur de la laine. Mais l’intérieur est parfaitement sec. Les moutons sont donc secs malgré la pluie extérieure.

Les moutons possèdent une toison en laine qui protège du vent et du froid. Les brebis ont un isolant naturel tout autour de leur corps. Il va de soi qu’un animal tondu supportera moins bien l’hiver qu’un animal avec suffisamment de laine. Il est généralement accepté qu’une toison de 5cm d’épaisseur ou plus est nécessaire pour garantir le bien être des brebis.

Les moutons sont des ruminants. Ce système digestif produit beaucoup de chaleur pour l’animal. La digestion génère de la chaleur par les fermentations anaérobies qui se passent dans le rumen.

  • En conclusion : les températures rencontrées en Belgique ne sont pas trop froides pour nos ovins. Si les animaux ont suffisamment de nourriture et d’eau, ils sont aussi bien en extérieur qu’à l’intérieur.

Accès à suffisamment d’eau et de nourriture pour combler les besoins physiologiques

L’article 8 du code Wallon du bien-être animal dit ceci :  

« Art. D.8. § 1er. Toute personne procure à l’animal qu’elle détient une alimentation, des soins et un logement ou un abri qui conviennent à sa nature, à ses besoins physiolo­giques et éthologiques, à son état de santé et à son degré de développement, d’adaptation ou de domestication. »

Les brebis en gestation ou entretien ont des besoins en eau plus léger qu’une brebis en lactation. Pendant l’hiver, les végétaux contiennent plus d’eau. Donc, des besoins plus faibles et un apport alimentaire supérieur conduisent à une consommation d’eau de boisson nulle, ou presque.

Pour la question de l’alimentation en suffisance, l’éleveur jugera en fonction de l’état d’embonpoint des animaux. Les brebis sont a même de jugées elles même le volume d’herbe qu’elles doivent ingérer par jour. Si la hauteur des végétaux est suffisante, et si l’état d’embonpoint des animaux se maintient ou augmente. Alors, les brebis sont suffisamment nourries. Car une brebis qui maintient son état d’embonpoint apporte autant de nutriments qu’elle en a besoin. Elle ne consomme pas ses réserves et n’augmente pas ses réserves. Si cette même brebis grossit, elle a des apports supérieurs aux besoins. Si elle maigrit, c’est l’inverse : les apports sont inférieurs aux besoins. Il n’y a donc pas suffisamment de nourriture. 

Pour aller plus loin :

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