Ces dernières semaines, nous avons eu écho de plusieurs projets de champs de panneaux photovoltaïques envisagés en Wallonie.

Si la FWA est consciente de la nécessité de renforcer notre capacité de production d’électricité de manière générale, et en misant sur l’énergie verte en particulier, il n’en reste pas moins que cette méthode couramment usitée dans d’autres régions du monde nous semble totalement inadaptée à notre territoire wallon.

On le sait l’un des défis majeurs de notre agriculture familiale wallonne est d’assurer un meilleur renouvellement des générations. Pour les jeunes candidats agriculteurs motivés, les difficultés sont nombreuses, et l’accès au foncier n’est pas la moindre.

Notre territoire wallon est exigu et fortement urbanisé, et contrairement à ce qui se passe dans d’autres régions du monde voire d’Europe, la surface mobilisable pour l’activité agricole est totalement exploitée et précieuse. Dans tous les dossiers, la FWA défend donc très logiquement un principe d’utilisation parcimonieuse du sol, et se bat aux côtés des agriculteurs dont la surface agricole est menacée par des projets de construction, questionnant le bien-fondé des projets, et demandant systématiquement aux autorités de favoriser la réhabilitation de friches industrielles existantes, lorsque c’est possible.

Il est donc fort logique que la FWA interroge l’opportunité de transformer des hectares de terres agricoles utiles à la production en champs photovoltaïques.

Outre le retrait de ces surfaces de la production, l’idée éveille d’autres inquiétudes : quid de l’imperméabilisation du sol, par exemple ?  Nous l’avons vu ces dernières années, et ces derniers jours en particulier, les pluies diluviennes sont désormais des phénomènes récurrents, avec les conséquences que l’on sait et qu’il s’agit d’éviter autant que possible.

Par ailleurs, il existe d’autres pistes de solutions plus favorables, que le secteur agricole est prêt à développer. Nos fermes disposent souvent de grandes surfaces de toitures sur les étables ou hangars, tout comme de nombreux bâtiments industriels dans nos zonings. La FWA considère qu’il serait nettement plus intéressant d’exploiter ce potentiel disponible, plutôt que de retirer des surfaces de la production, dans une région où la tension foncière est déjà très palpable et profondément problématique. Nous ne pouvons donc pas accepter ce type de projets, sauf s’ils comportent un volet novateur garantissant la pérennité de l’activité agricole sur les parcelles dédiées à la production d’électricité.

La FWA invite les promoteurs de projets photovoltaïques et les autorités locales impliquées dans ce type de projets à se tourner vers cette solution, et se tient à la disposition de ceux-ci comme intermédiaire vis-à-vis des agriculteurs.