L'agriculture, décortiquée et expliquée

« Agri’culture », c’est l’agriculture wallonne décortiquée et expliquée par la FWA à tous les citoyens curieux et désireux de la connaître mieux.

 

Comme l’a dit Maurice Béjart : « l’agriculture, c’est la base de la culture » et c’est grâce à l’action « agri’culture » que nous souhaitons (re)mettre en valeur notre beau secteur, malheureusement de plus en plus méconnu du grand public. Derrière le mot agriculteur se cache le mot labeur. Et ce labeur est effectué sans compter par des milliers d’hommes et de femmes chaque jour pour produire une alimentation de qualité, locale et de saison.

La FWA est déjà active via de nombreux biais médiatiques pour (re)valoriser le secteur agricole, notamment via deux émissions télévisées : Opinions sur la RTBF et Agri’stories sur les télévisions locales wallonnes. Mais aussi via des capsules radio, éponyme de la première émission, diffusées sur La Première. Avec « agri’culture », le but est de communiquer sur les réseaux sociaux pour cultiver le vivre-ensemble et l’échange entre agriculteurs et citoyens.

« Agri’culture », c’est donc une série de trucs et astuces, de capsules de savoir agricole, sous divers formats, visant à donner les clés pour manger local, mieux comprendre ce qu’il se passe dans nos campagnes au rythme des saisons et comment se déroule la vie à la ferme.

Parce que consommer wallon, c'est #simplementbon !

 

Alors, on vous remet une petite tranche d’agri’culture ?

Les sujets déjà abordés : 

  • #1 D'où vient la viande de mon assiette ? 
  • #2 Mais candir du sucre ? 
  • #3 Dans la betterave, rien ne se perd, tout se transforme !
  • #4 Et si on mangeait wallon aux réveillons ?
  • #5 La chicorée est in(uline) !
  • #6 N'est pas lait qui veut
  • #7 Le courant passe bien entre l'agriculture et l'énergie
  • #8 Avé, César(ienne) !
  • #9 Faites labour, pas la guerre ! 
  • #10 En agriculture, l'or est bleu
  • #11 Faire son beurre...
  • #12 L'orge wallon, pourquoi lui dire non ?
brasserie

#12 L’orge brassicole wallon, pourquoi lui dire non ?

Auparavant une filière de plus en plus délaissée, l’orge brassicole en Wallonie semble aujourd’hui renaître de ses cendres telle le phœnix. La demande croissante d’orge produite localement provient des brasseries belges souhaitant se diriger davantage vers des produits locaux et de qualité pour brasser leurs bières et sublimer leur savoir-faire.

Envie d'en savoir plus ? Cliquez sur le lien ci-dessous pour tout savoir sur l'orge brassicole wallon !

#11 Faire son beurre...

L’heure est au retour aux champs pour nos agriculteurs. Cela signifie aussi le retour du dîner sur le tracteur, avec de bonnes tartines… au beurre ! Évidemment ! Si le beurre est traditionnellement connu comme LA matière grasse tartinable, la margarine aussi se retrouve dans les rayons de nos grandes surfaces et sur nos tartines. Mais comment fabrique-t-on ce fameux beurre ? La réponse est : Simple ! Et pour la margarine ? Suivez le guide, on en parle !

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Dans le beurre

Le beurre, c’est un produit laitier 100% naturel ! Par définition, on y retrouve 82% de matière grasse (MG) et 16% d’eau. Les 2% restants ? Ce sont des protéines, des glucides et autres minéraux. Le beurre ne contient aucun arôme artificiel ni additif. C’est bien beau tout ça, mais comment passe-t-on du lait de nos vaches au beurre, allez-vous nous demander. Et la margarine, comment ça se passe ? Eh bien, c’est :

Basique, simple ! (?)

Le beurre, c’est fait avec du lait : basique !

Le beurre, c’est du lait, qu’on a chauffé (la pasteurisation qui élimine les micro-organismes indésirables), agité fortement et ensuite malaxé pour lui donner la forme désirée : simple !

Même produit à grande échelle par l’industrie, le processus de fabrication du beurre ne change pas dans son principe, il se passe simplement à plus grande échelle qu’il ne serait le cas pour du beurre fermier. C’est la simple action mécanique de l’agitation de la crème du lait qui permet de séparer les grains de beurre de la partie liquide.

En ce qui concerne la margarine : c’est fait avec de l’huile de palme, de l’huile de tournesol, de l’eau, du sel, de la lécithine de tournesol, du lactosérum en poudre (qui vient du lait), du béta-carotène, des additifs E160a, E322, E330 et E471, du colorant et de l’émulsifiant : basique ?

La margarine, c’est fait en mélangeant des huiles, qu’il faut doser, chauffer, on y ajoute des émulsifiants (souvent en poudre) qu’il faut doser également. Et finalement, on ajoute aussi à cela des arômes et des colorants : simple ? Et encore, nous vous épargnons toutes les étapes du processus de transformation de ces huiles en matière grasse solide.

Du pain, du beurre, quoi de meilleur ?

Alors, on ne sait pas vous, mais nous à la Fédération Wallonne de l’Agriculture, nous avons le goût des choses simples. C’est pour ça que nous reprendrons bien une tartine avec du bon beurre. Parce que du pain et du beurre, quoi de meilleur ? 

Bien moins destructeur que certains ne veulent le faire croire, le beurre est un produit 100% naturel, loin d’être ultra-transformé comme l’est la margarine.

Et surtout, le beurre, c’est le goût de notre tradition et c’est #simplementbon !

#10 En agriculture, l'or est bleu

Vous avez dit mercredi ? Vous avez dit journée mondiale de l’eau ? Nous disons un numéro d’ « agri’culture » dédié à l’or bleu ! Si l’eau est or, sa protection et sa préservation sont platine. Cela est d’autant plus vrai que la thématique s’impose un peu plus chaque jour comme un incontournable enjeu environnemental. Nos agriculteurs et nous-mêmes, à la Fédération Wallonne de l’Agriculture l’avons bien compris. C’est d’ailleurs pour cela que le projet Rés’eau, porté par la FWA et par la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), vise à mettre en avant les initiatives agricoles de protection de l’eau.

Res'eau

 

L'or bleu

Si l’eau est appelée « or bleu », c’est notamment parce qu’elle est indispensable à la vie : notre alimentation et par extension les cultures, en dépendent. Toute vie a besoin d’eau pour se développer. Dans le cas des cultures, un manque d’eau (aussi appelé « stress hydrique ») à certains stades critiques de la croissance des plantes (germination, floraison, …) peut porter de lourds préjudices à leur développement, ayant des incidences sur le rendement et/ou la qualité de la récolte. Avec le changement climatique, les épisodes de sécheresse tendent à se répéter et ce aux moments où les cultures ont le plus besoin d’eau : au printemps et en été.

Protéger la quantité 

Innovation et agriculture sont deux concepts qui se conjuguent à la perfection. C’est aussi pour cela que des pistes sont explorées pour préserver la quantité d’eau malgré la pression grandissante sur cette ressource. Les modes de culture deviennent dès à présent plus sobres et résilients face aux sécheresse, l’irrigation de précision est graduellement de plus en plus privilégiée et des sources alternatives à l’eau potable pour l’irrigation sont utilisées. Grâce à ces moyens, l’agriculture et Res’eau cherchent à protéger le niveau des nappes phréatiques.

Protéger la qualité 

Parce que la qualité de l’or bleu est toute aussi importante que sa quantité, nos agriculteurs veillent également à préserver cette première. Cela passe notamment par diverses pratiques permettant de réduire le risque de contamination de l’eau avec des molécules issues de produits de protection des plantes ou d’engrais. Cela passe nommément par une agriculture raisonnée et donc économe en intrants (les produits prémentionnés).

Les acteurs de la protection de l'eau en agriculture 

  • Le sol

Pour protéger l’or bleu, l’agriculteur entreprendra de régénérer le sol. Mais comment ? Cela passe par un travail superficiel du sol, c’est-à-dire un travail peu profond précédant la plantation d’une culture, mais aussi par la diversification des rotations de cultures ou encore le recouvrement du sol d’un couvert végétal en hiver (autrement dit : implanter une culture qui restera sur le champ durant tout l’hiver). L’objectif ? Favoriser le taux de matière organique dans le sol et donc son activité biologique qui constitue une barrière filtrante qui dégradera les potentiels contaminants avant qu’ils n’atteignent les réserves d’eau. Ces techniques permettent également de limiter le ruissellement de l’eau dans les champs et ainsi brider les risques d’érosion et d’inondation en cas de pluie extrême.

  • Les cultures de couverture

Nous vous en parlions dans le paragraphe ci-dessous, aussi appelées « cultures intercalaires pièges à nitrate » (CIPAN), les cultures de couverture sont semées majoritairement après la culture principale et ne seront ni détruites ni récoltées à l’automne. Pourquoi ? Elles constituent des alliées à la valeur inestimable pour les sols : elles favorisent les micro-organismes qui y vivent, les protègent de l’érosion, en améliorent la structure, retiennent les fertilisants à leur surface et favorisent l’infiltration. Elles sont également appelées CIPAN pour leur capacité à retenir l’azote à la surface du sol, éviter qu’il n’arrive aux nappes et favoriser la fertilisation de la culture suivante. Doit-on encore vous convaincre des avantages, tant agronomiques qu’environnementaux, de ces cultures que tous nos agriculteurs pratiquent ?

  • Les prairies

Elles présentent les mêmes avantages que les CIPAN, avec l’avantage sur ces dernières de le faire toute l’année. Elles représentent donc véritablement un rôle de tampon pour la protection de la qualité des eaux. C’est notamment pour le rôle si indispensable des prairies que le maintien de nos élevages wallons, qui pâturent et entretiennent nos prairies, représente un enjeu agro-environnemental essentiel.

Pour résumer 

Notre agriculture et la multitude de services écosystémiques qu’elle apporte à notre belle Wallonie, en plus de son rôle nourricier, est essentielle. En matière d’eau, les terres de cultures, et particulièrement les prairies, ont un rôle prédominant dans l’infiltration des eaux, la recharge des nappes phréatiques et la diminution des risques d’inondation, au contraire de nos villes bétonnées.

Res'eau 

Plus de détail sur le projet Res’eau : mené par la FWA et financé par la SPGE, il vise à soutenir et mettre en avant les initiatives agricoles favorables à la protection quantitative et qualitative de l’eau, en favorisant les échanges d’expériences entre agriculteurs sur certaines pratiques agricoles. Plus d’informations sur le projet : https://www.fwa.be/reseau

Vous souhaitez être tenu informé des évènements à venir ou communiquer sur certaines pratiques ? Contactez Alice Cousin à l’adresse alice.cousin@fwa.be ou au 081/627.422

#9 Faites labour, pas la guerre !

Vous les avez peut-être remarquées, les charrues sont à nouveau de sortie sur les routes de nos campagnes en ce moment ! Charrues ? Nous ne les mettons pas avant les bœufs, c’est pourquoi nous vous expliquons aujourd’hui tout (ou presque) ce que vous devez savoir sur le labour. Vous saurez ainsi pourquoi vous croisez d’imposants et drôles d’instruments attelés à nos tracteurs sur les routes que nous partageons, tout en faisant chacun des efforts de cohabitation sur nos chemins et chaussées.

Faites labour, pas la guerre !

Tout d’abord, un petit cours de français agricole en accéléré pour avoir les bases :

Labourer, c’est ouvrir et retourner la couche arable (ou favorable à la culture) de terre d’un champ cultivé avec un instrument aratoire. Dans nos régions, l’instrument utilisé à cette fin est principalement la charrue.

Charrue : c’est donc l’instrument agricole qui est utilisé pour labourer la terre, c’est-à-dire la travailler de façon dissymétrique en rejetant et retournant la terre d’un seul côté (Larousse).

Charrue
Voici à quoi ressemble une charrue, telle que vous pouvez en croiser sur les routes.
Charrue au champ
Et voici l’aspect d’un champ labouré (côté gauche de la charrue).

Mais pourquoi labourer ?

Grosso modo de octobre à mars, vos chances de croiser des charrues sur nos routes de campagne seront très grandes. Ces outils sont ensuite rangés pour le globalement le reste de l’année, sauf quelques exceptions.

Durant le labour, la profondeur de travail à laquelle la charrue s’enfonce se situe entre 15 et 30 cm maximum.

Bien que le labour ne présente pas que des avantages et qu’il existe plusieurs écoles en agronomie et donc de types d’agricultures différents, incluant le labour ou non, les principaux avantages du labour sont les suivants pour nos agriculteurs :

  • Le labour décompacte et aère le sol.
  • Les résidus de récolte, le fumier, la chaux ou encore les engrais minéraux sont mélangés avec la terre en plus de l’oxygène.
  • La minéralisation des éléments est accélérée, c’est-à-dire que les éléments sont décomposés et rendus réutilisables pour les végétaux qui pousseront ensuite sur le champ labouré.
  • Labourer réchauffe le sol et permet aux plantes de se développer plus rapidement après leur semis.
  • Les adventices, appelées couramment « mauvaises herbes », voient leur croissance retardée par le labour et permettent aux cultures de se développer avec moins de concurrence.
  • Le cycle de développement de certaines maladies fongiques (causées par des champignons microscopiques) qui s’attaquent aux cultures se voit brisé.

Nos sillons wallons, c’est #simplementbon !

#8 Avé, César(ienne) !

Agri’culture revient cette semaine pour vous expliquer tout sur la pratique de la césarienne chez nos amies les vaches.

Et mais en fait, c’est quoi au juste une césarienne ? Et d’où vient ce mot qui sonne comme venu d’une autre époque ?

La césarienne, c’est une incision chirurgicale qui permet d’extraire un nouveau-né de l’utérus maternel (Larousse). Chez la vache, l’incision est pratiquée sur le flanc gauche de l’animal, pour des raisons anatomiques et notamment l’organisation des organes internes. Le nom de cette opération chirurgicale aurait deux origines possibles. La première hypothèse est que le mot découlerait du mot latin « caedere » qui signifie « couper ». La deuxième donne pour origine au nom de l’opération une loi, la « lex caesarea » qui légalisa cette pratique à l’époque romaine.

Pourquoi la pratique-t-on ? Comment ? Dans quelle mesure ? Vous aurez réponse à toutes ces questions que vous avez peut-être déjà pu vous poser.

Avé, César(ienne)

Pourquoi la césarienne ?

Acte chirurgical le plus pratiqué en médecine vétérinaire rurale dans nos régions, la césarienne n’est pourtant utilisée qu’en cas d’absolue nécessité. Les cas les plus fréquents indiquant le recours à la césarienne sont les suivants : les disproportions foeto-maternelles (autrement dit, quand la taille du veau est disproportionnée par rapport à la taille du bassin de la maman), la non-dilatation du col de l’utérus, une torsion utérine, une malformation, un veau mort ou encore une mauvaise présentation du veau (dorsale, transverse ou en siège) pour le vêlage par voies naturelles.

Certaines races, comme la Blanc-Bleu-Belge ou la Charolaise, sont prédisposées à nécessiter une césarienne dans la plupart des cas, à cause de la taille trop importante du veau pour passer par le bassin. Dans le cas de la Blanc-Bleu-Belge, près de 100 % des vêlages requièrent une césarienne. Cependant, cet acte chirurgical reste globalement rare car il représente moins de 10 % des naissances bovines.

Vous l’aurez compris, la césarienne n’est donc pratiquée que quand cela s’avère absolument nécessaire et ce dans le but d’assurer un maximum de sécurité et de bien-être, tant pour la vache que pour le veau.

La césarienne reste un acte chirurgical

Comme pour toute opération chirurgicale, il existe des risques de complications (entre 2 et 5% selon Hanzen). Cependant, ceux-ci sont à contraster avec les risques encourus en cas de non-recours à l’opération car toute augmentation du temps de vêlage signifie une augmentation de l’engagement du pronostic vital du veau et donc un risque pour sa vie. Plus le vêlage dure, plus le cordon ombilical est compressé, entraînant une privation d’oxygène pour le petit et avec elle une acidose métabolique qui peut amener des conséquences irréversibles pour le système nerveux du nouveau-né.

Le bien-être de nos amies les bêtes n’est pas impacté

Lors de la césarienne, on administre au préalable à la mère un anesthésique local, ce qui permet à la vache de ne pas être totalement anesthésiée et de continuer à ruminer. La rumination est un signe de bien-être chez les bovins. Pour le veau, la césarienne est synonyme de moins de souffrance lors de sa naissance car elle lui évite d’être compressé dans le bassin et de manquer d’oxygénation tout en permettant une sortie plus rapide.

De plus, pour effectuer une césarienne, la vache se situe toujours dans un endroit propre et repaillé (on lui refait une litière de paille propre) et les principes de base d’hygiène sont scrupuleusement respectés. Une fois le veau né, son mufle est nettoyé et l’agriculteur se charge de le mettre dans une position où le liquide qui se trouve dans sa trachée et ses bronches peut s’évacuer. Pour chouchouter le veau et le mettre dans les meilleures conditions possibles, il est également séché avec de la paille et placé sous une lampe chauffante par grand froid. Il reçoit également son colostrum (premier lait maternel) dans les plus brefs délais pour commencer sa vie avec plein d’énergie et les anticorps dont il a besoin.

Quelques chiffres

500.000 : c’est le nombre moyen de césariennes effectué en Belgique par année (Hanzen, 2010)

0,2 % : le taux de mortalité causé par la césarienne, celui-ci est donc très bas (Hanzen, 2010)

Moins de 10 % : des naissances bovines se font par césarienne

La Belgique porte le maillot jaune

Soyons pour une fois un peu chauvins et notons que la Belgique est reconnue pour son savoir-faire en matière de césarienne ! Nos vétérinaires disposent de compétences inégalées dans le monde en raison de la forte proportion de la race Blanc-Bleu-Belge dans notre pays et donc du nombre important de césariennes qu’ils sont amenés à pratiquer. Nombreux sont les collègues français des vétérinaires belges qui viennent d’ailleurs se former à cette pratique dans notre plat pays.

#7 Le courant passe bien entre l'agriculture et l'énergie

Cette semaine dans agri’culture, nous vous parlerons de courant. Non non pas d’un courant littéraire, plutôt d’un courant électrique, ou plus précisément d’énergie. Dans un contexte de crises successives, notamment de l’énergie, il est question cette semaine de moyens de production alternatifs d’énergie dans nos exploitations agricoles wallonnes. Parce que oui, il est possible de produire de l’énergie à la ferme ! Et nos agriculteurs sont de plus en plus nombreux à sauter le pas et inviter la production d’énergie chez eux.

Il existe 3 moyens principaux en Wallonie de produire de l’énergie sur une exploitation agricole.

* Le dessin sur l'infographie ci-dessous a été réalisé par notre stagiaire en observation en graphisme.

Le courant passe bien entre l'agriculture et l'énergie !

Les panneaux photovoltaïques

Comme sur votre habitation classique, des panneaux solaires peuvent être installés sur les toits des exploitations agricoles pour produire de l’énergie directement à la ferme. Et encore une fois, comme pour votre maison, l’installation de panneaux requiert une étude de la solidité du toit des hangars ou des bâtiments sur lesquels ils seront installés.

La productivité des panneaux dépendra de plusieurs facteurs, tels que l’orientation de ceux-ci par rapport au soleil mais aussi leur inclinaison ou encore la zone géographique. En considérant les prix actuels de l’électricité, le coût de l’installation de panneaux photovoltaïques peut être rentabilisé en moins de 7 ans !

L’éolien

Les éoliennes font aussi partie des solutions alternatives de production d’énergie à la ferme. Celles-ci peuvent d’ailleurs être complémentaires aux panneaux photovoltaïques car ils tendent à produire plus d’électricité quand les panneaux sont le moins productifs, c’est-à-dire en hiver.

Pour l’installation d’une éolienne à la ferme par contre, les démarches peuvent s’avérer plus compliquées car l’obtention d’un permis est nécessaire mais aussi un espace suffisant pour l’installation autour du mât de l’éolienne. L’impact de l’ombre causé par la machine est également pris en compte ainsi que la localisation afin que les vents soient suffisamment puissants pour la faire tourner.

Une entreprise wallonne, Fairwind, propose d’ailleurs des éoliennes verticales, moins gourmandes en espace comparées aux éoliennes que nous sommes habitués à voir dans le paysage. Cela réduit notamment leur impact paysager mais aussi leurs nuisances sonores.

La biométhanisation

Enfin, la biométhanisation est le troisième moyen de production d’énergie à la ferme et peut-être le plus complexe à mettre en place. En plus de l’électricité, la biométhanisation produit du fertilisant pour les terres agricoles.

Mais la biométhanisation, c’est quoi du coup ?

C’est un processus biologique au cours duquel de l’énergie et du fertilisant sont produits. Ce processus est en fait similaire au processus de fermentation qui se produit dans le rumen d’une vache durant sa digestion. Pour que le biométhaniseur (qui effectue la biométhanisation) fonctionne, des micro-organismes dégradent les matières organiques qui y sont insérées. La fermentation de ces matières produits du biogaz et du digestat, qui est un résidu de la décomposition des matières organiques.

Qu’est-ce qu’on peut mettre dans le biométhaniseur au juste ?

Principalement des matières issues de l’agriculture :

  • des effluents d’élevage (fumier, lisier et autres),
  • des coproduits et sous-produits de culture (pailles, menues-pailles, feuilles de betteraves, …),
  • des CIVEs : cultures intercalaires à vocation énergétique
  • des cultures énergétiques comme le maïs par exemple,
  • des déchets industriels comme les déchets agroalimentaires, des boues de station d’épuration, des déchets ménagers ou déchets verts (tontes de pelouse).

Le biogaz produit par la biométhanisation est ensuite valorisé en chaleur par combustion dans les chaudières, ou en électricité ou bien encore les deux combinés. Le digestat lui, est utilisé comme engrais sur les terres agricoles.

#6 N'est pas lait qui veut

D’après une étude récente de la banque ING, les européens se tourneraient en moyenne de plus en plus vers les boissons végétales en substitution du lait. Toujours selon cette étude, cette tendance croîtrait de 10% par an. Par ce constat, c’est donc le lait qui est sous les feux de la rampe, en compagnie de ses comparses, les jus végétaux pour cette première capsule d’« Agri’culture » en 2023.

Jus végétaux ? Ne dit-on pas du « lait de soja », “lait d’amande”, ou encore “lait de riz” ? Eh bien, non ! Depuis le 14 juin 2017, l’appellation « lait » est protégée par une décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Mais qu’est-ce qui explique que cette différence soit faite au final ? On vous explique tout ça !

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Qu'est-ce qui fait du lait... du lait ?

Du lait, au fait, qu’est-ce que c’est ? Par définition, le lait est un liquide blanc, opaque, très nutritif sécrété par les glandes mammaires des femelles mammifères. Dans nos régions, la majeure partie du lait consommé est du lait de vache, de chèvre ou encore de brebis. Le lait est un produit brut, qui ne nécessite pas d’être transformé pour être consommé. Il contient notamment de nombreuses vitamines et minéraux qui sont bénéfiques pour notre santé, tels que les vitamines A, D, B12 et B2 ainsi que du calcium. Cependant, il est préférable de faire bouillir le lait avant de le consommer pour éviter d’éventuelles contaminations. C’est pour cela que le lait commercialisé est chauffé à Ultra Haute Température (UHT).

Ce sont les différences d’origine, de fabrication et de composition qui font que les jus végétaux ne peuvent pas porter la dénomination « lait végétal ». En effet, Les boissons végétales proviennent de fruits ou plantes qui sont soumis à un nombre de procédés dont l’extraction de leur jus ainsi que des procédés leur donnant un aspect, une saveur et une valeur nutritive tentant de se rapprocher du lait de vache. Parmi ceux-ci, notons l’ajout de glucides, mais aussi de lipides. Ces boissons végétales, pour apporter une valeur nutritionnelle intéressante, doivent également être enrichies en vitamines et minéraux (calcium), tandis que ceux-ci sont naturellement présents dans le lait.  

Mis à part le jus de soja qui est plus ou moins équivalent à ce niveau, la majorité des boissons végétales présentent un apport en protéines moins important que le lait de vache (3,7% pour le lait contre 0,5% pour les boissons végétales). De plus, les protéines présentes dans les boissons végétales sont de moins bonne qualité, entraînant plus de difficultés à les digérer.

Selon une étude américaine comparant la valeur nutritionnelle du lait de vache à celle de 17 boissons végétales commercialisées, l’index glycémique (capacité d’un aliment à augmenter le taux de sucre dans le sang) du lait se situe dans la catégorie dite faible (<55) tandis que la majorité des jus végétaux testés se situent dans la catégorie dite élevée (>70).

Et le calcium dans tout ça ? 

Si le lait, le yaourt ou encore le fromage sont loués pour leur apport en calcium, c’est parce que ceux-ci contiennent naturellement plus de calcium biodisponible que les végétaux (c’est-à-dire qui peut être absorbé et incorporé dans les os). À titre de comparaison, le lait contient pour 1 portion (240ml) 300 mg de calcium qui peuvent être absorbé par notre organisme à 32,1%, ce qui équivaut à 96,3mg. Les épinards chinois eux, contiennent pour une portion de 125ml, 347mg de calcium mais son taux d’absorption s’élève seulement à 8,4% donc 29mg. Il faudrait donc 3,3 portions d’épinards chinois pour absorber l’équivalent en calcium d’une portion de lait. Rappelons que le calcium est primordial pour la structure de notre squelette, la contraction musculaire ou encore la coagulation sanguine, entre autres.

Les produits dérivés du lait comptent-ils pour du beurre ? 

On ne vous l’apprendra pas, le lait n’est pas seulement consommé dans son état brut d’origine. Il est aussi utilisé pour fabriquer du beurre, des yaourts, du fromage ou encore de la crème. Ces appellations sont donc aussi protégées par la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 14 juin 2017. Cela signifie que des produits purement à base de plantes ne peuvent en principe pas être commercialisés sous les appellations « beurre », « fromage », « yaourt » et « crème ». Il existe cependant des exceptions pour des raisons culturelles ou en référence à une caractéristique physique du produit vendu. Voici les exceptions :

Lait d’amande, lait de coco, crème de … (utilisée pour décrire des soupes, des spiritueux ou des préparations de charcuterie), crème de maïs, crème de riz, crème d’avoine, crème d’anchois, crème d’écrevisses, crèmes de pruneaux/de marrons (ou autres fruits à coque), crème confiseur, beurre de cacao, beurre de cacahouète, fromage de tête, haricot beurre, beurré Hardy.

Gardons la laiterie au milieu du village ! 

S’il est vrai qu’à la FWA, nous sommes fans de bon lait de vaches wallonnes, nous ne crachons pas non plus dans la soupe des jus végétaux. Ils sont par exemple une alternative très intéressante au lait pour toute personne intolérante au lactose. Nous soutenons d’ailleurs également le développement de la filière de production de soja en Wallonie, grâce à l’appel à projet « Protéines végétales » ! Ce projet a pour but de soutenir la relocalisation alimentaire en Wallonie et ce en 3 axes : l’état des lieux, les essais agronomiques et le développement de filières. Et qui sait, peut-être aurons-nous un jour du jus végétal bien de chez nous grâce à cela.

#5 La chicorée est in(uline) !

Cette semaine, c’est la chicorée qui est à l’honneur dans « Agri’culture » ! À l’heure où la fin de la récolte a sonné, nous vous emmenons à la découverte du principal produit issu de cette plante : l’inuline et ses nombreuses utilisations. Mais pas seulement ! Au détour de quelques chiffres sur la culture, vous aurez également droit à un peu de culture générale sur ce végétal.

#5 La chicorée est in(uline) !

Chicorée, qu'est-ce que c'est ? Ca se mange ? 

La chicorée cultivée en Belgique, aussi appelée chicorée à inuline ou Cichorium intybus sativum pour les intimes, est originaire de la région méditerranéenne. Elle porte également le nom de chicorée à café ou à boisson. La plante récoltée se présente avec un feuillage présent au-dessus de la surface de la terre et une longue racine qui fore le sol. 

L’utilisation de la chicorée par l’être humain est connue depuis l’Égypte ancienne mais c’est seulement à partir du 19e siècle qu’elle remplace le café. Remplacer le café ? Eh oui, à cette époque, l’approvisionnement de café en Europe a régulièrement été perturbé par les nombreux conflits internationaux. Cependant, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, cette utilisation de la chicorée comme substrat du café a connu un déclin considérable.

À partir des années 80, la culture de la chicorée connaît un nouvel essor grâce à l’utilisation de la matière première contenue dans la racine de la plante : l’inuline. Cette substance est utilisée comme ingrédient alimentaire et source de sucres, grâce au sirop de fructose, obtenu par dépolymérisation. La racine de la chicorée est la meilleure source connue d’inuline, aussi appelée fibre de chicorée, bien que cette dernière se trouve dans pas moins de 36 000 plantes et végétaux (comme la banane ou l’ail). 

Chicorée
Chicorée (photo : Chicoline)

Quelques chiffres sur la chicorée en Wallonie pour les amateurs

  • 7850 hectares (soit 10 804 terrains de foot) : c’est la superficie de chicorées cultivée en Wallonie en 2021
  • + de 90% : de la superficie se trouve dans la zone qu’on appelle la zone de « grandes cultures ». Celle-ci est composée de la région limoneuse et sablo-limeuse ainsi que de la Campine hennuyère. C’est-à-dire que si vous souhaitez croiser une chicorée, il faut globalement se promener dans le nord-ouest de la Wallonie
Localisation des régions agricoles en Wallonie

 

  • + de 900 agriculteurs ont cultivé cette plante en 2021 en Wallonie
  • 75 cm : la longueur que la racine de la chicorée peut atteindre
  • 16% : le taux d’inuline contenu dans une racine de chicorée
  • Environ 51 tonnes : la quantité moyenne qu’un hectare de chicorées a produit sur les 10 dernières années

Et l’inuline dans tout ça ?

Inodore, incolore et insipide, l’inuline est extraite de la racine de la chicorée et peut être utilisée dans la fabrication alimentaire humaine. C’est une substance naturelle qui possède de nombreux bienfaits sur la santé, tant humaine qu’animale. Suivez le guide pour découvrir ses applications.

Applications alimentaires

L’inuline est un prébiotique, faible en calories et une fibre alimentaire de type soluble. Ajoutée à de l’eau, ses propriétés nutritionnelles et fonctionnelles en font un produit extraordinaire pour enrichir les produits naturellement dépourvus de fibres et améliorer la texture des aliments faibles en gras.

Le fructose, produit grâce à l’hydrolyse de l’inuline, sert comme édulcorant naturel dans les boissons rafraîchissantes, crèmes glacées et produits de pâtisserie. Son pouvoir sucrant est jusqu’à 1.5 fois plus puissant que le sucre classique pour autant de calories que le glucose. Il peut donc être utilisé en moins grande quantité vu son pouvoir sucrant plus élevé.  

Applications biomédicales 
  • l’absorption du calcium et autres minéraux par l’organisme ;
  • l’amélioration des paramètres sanguins ;
  • l’augmentation de la résistance à de nombreuses affections et maladies ;
  • la gestion du diabète car la digestion ne la transforme pas en monosaccharides et n’élève donc pas la glycémie ;
  • l’influence positive de la croissance de bonnes bactéries présentes dans notre système digestif (lactobacilli et bifidobacteria) ;
  • la réduction du risque de cancer des intestins car elle réprime la production d’une enzyme procarcinogène ;
  • la diminution du taux de cholestérol.
Application ménagère 

L’inuline sert aussi à produire du carboxymethylinuline (CMI) qui est utilisé comme adoucisseur d’eau en alternative aux produits pétrochimiques. Le CMI est biodégradable, non toxique, ne contient ni azote ni phosphate et est renouvelable !

La chicorée aussi trie ses "déchets" ! 

Comme pour la betterave (cf. Agri’culture #3), les co-produits de la chicorée incluent les radicelles, les pulpes humides ou séchées, qui sont toutes trois utilisées comme alimentation pour le bétail. Les écumes, issues de l’épuration du jus de chicorée sont pour leur part utilisées comme fertilisant naturel pour les champs.

Tant d'applications, c'est #SimplementBon !

Pour devenir un expert en la matière, vous pouvez consulter ces liens : 

#4 Et si on mangeait wallon aux réveillons ?

À l’heure où les chansons de Noël ont conquis les ondes radio et où les grandes surfaces nous assènent de leurs promotions sur les produits festifs, il est peut-être déjà temps pour vous de composer votre menu de fêtes, ‘à s’naise’ comme on dit en wallon. Saviez-vous qu’il était possible de composer un repas de fêtes exclusivement avec de bons produits locaux wallons tout en restant dans les traditions ?

#4 Et si on mangeait wallon aux réveillons ?

C’est pour vous aider à trouver de l’inspiration que nous consacrons cette semaine notre tranche d’Agri’culture à un menu de fêtes réalisable à 100% avec des ingrédients locaux et de saison, qui fera plaisir aux petits comme aux grands et aux consommateurs comme aux producteurs. Il y en aura pour (presque) tous les goûts. Suivez le guide !

(Psst : Nous avons également une bonne nouvelle à vous annoncer pour vos économies. Rendez-vous après le menu pour en savoir plus !)

Menu :

Mises en bouches « d’ici »

Toast de foie gras et oignons confits

Roulade de boudin noir/blanc et pommes caramélisées

Dés de fromage locaux

Entrée « de près de chez moi »

Velouté de carottes

Ou

Tartelette tatin de carottes, chèvre frais et noisettes concassées

Plat « de chez le fermier d’à côté »

Bœuf wellington / poulet fermier – pommes de terre hasselback – chicons braisés

Filet mignon de porc – sauce au vin rouge

Légumes d’hiver Wellington (végé)

Dessert « de la laitière du village voisin »

Pour les amateurs de salé : plateau de différents fromages au lait de vache et de chèvre 

Pour les amateurs de sucré : bûche de Noël glacée fabriquée chez votre local

Ou

Bûche de Noël façon cheesecake aux poires caramélisées

Psst : c'est ici la bonne nouvelle pour vos économies !

Et oui, vous pouvez utiliser vos chèques repas ou écochèques aussi pour faire vos achats dans les fermes !

L’ensemble des commerces à la ferme ont la possibilité d’accepter vos chèques repas, n’hésitez donc pas à vous renseigner et à en discuter auprès de vos agriculteurs-fournisseurs préférés ou du magasin à la ferme le plus proche de chez vous !

Une nouveauté dans le monde des chèques repas a également fait son apparition ! En effet, vous pourrez dorénavant bénéficier de la possibilité d’utiliser vos chèques repas via l’application Payconiq de Bancontact.

Du côté des écochèques, seuls les produits portant le label bio peuvent actuellement être achetés avec ces chèques dans les magasins à la ferme. Cependant, les choses sont en train de bouger aussi de ce côté ! En effet, les commerces labelisés « En direct de la ferme » pourront bientôt également accepter les écochèques comme moyen de paiement. Affaire à suivre donc… mais voilà une belle avancée qui s’annonce pour pouvoir consommer de bons produits locaux wallons en mettant vos écochèques à profit pour vos papilles !  

Et si on mangeait wallon pour le réveillon ? C’est #simplementbon !

#3 Dans la betterave, rien ne se perd, tout se transforme !

La semaine passée, nous vous parlions de la betterave sucrière wallonne et de la fabrication du sucre.

Mais saviez-vous que la betterave a de nombreux co-produits et surtout, que cette racine "bien de chez nous" ne produit aucun déchet ? 

Il y a 3 grands types de co-produits de la betterave en Wallonie. Ils sont tous issus du processus de fabrication du sucre, de près ou de loin. On vous explique tout ça !

Pas bête la betterave

De la nourriture pour le bétail

Les feuilles des betteraves : les betteraves sont effeuillées à la récolte. Les agriculteurs, au moment de l'arrachage des betteraves, peuvent récupérer les feuilles pour en nourrir leur bétail ;

Les radicelles : ce sont les derniers petits morceaux de feuilles de betteraves ainsi que les petites racines qui sont enlevées des betteraves durant le lavage (vous vous souvenez, c’est la première étape à la sucrerie ?) ;

Les pulpes : les cossettes, ça vous dit quelque chose ? ces tout petits morceaux de betteraves sont les résidus du processus de production du sucre. Résidus, oui, des déchets, non ! Ces petits morceaux sont pressés mécaniquement et servent ensuite également de fourrage pour le bétail, qui d’ailleurs en raffole. Elles peuvent être consommées humides ou déshydratées. Comme quoi, tout le monde peut avoir des petits envies de sucré.  

De l'engrais

L’écume (aussi appelée Neutrafertil) est un engrais issu du processus de fabrication du sucre. Elle est le résultat de la purification du jus sucré avec de la chaux et du CO2. Plus précisément, l’écume est issue de la filtration du jus sucré. Il se trouve qu’elle est donc très riche en chaux et appréciée des agriculteurs pour ses vertus nourricières pour les champs.

Et de la mélasse

La mélasse est en fait un résidu du jus de sucre qui est cuit et ensuite centrifugé pour en séparer les cristaux de sucre. Que fait-on de cette mélasse ? Eh bien, elle est utilisée notamment dans la préparation de certains alcools, de levure ou encore d’autres types de nourriture animale.

Dans la betterave wallonne, rien ne se perd, tout se transforme ! L'économie circulaire et le recyclage, la betterave wallonne connaît !

#2 Mais candir du sucre ?

(candir du sucre = transformer le sucre en cristaux à partir d’un sirop sursaturé, donc oui nous avons fait un jeu de mots)

Trajet d'une betterave

La betterave sucrière en Wallonie, c’est environ 36 500 hectares. Ça ne vous parle absolument pas ? À titre de comparaison, cela représente environ 502 340 terrains de foot. Forcément, avec autant de terrains de foot occupés par cette culture rien qu’en Wallonie, votre route a forcément déjà pu croiser celle d’une betterave d’une quelconque façon : que ce soit en croisant une parcelle de cette culture, une machine servant à la récolte ou encore un camion/tracteur transportant les racines sucrées vers une sucrerie. Sucrerie ? Non non, on ne vous parle pas ici d’un gâteau ou d’un bonbon mais bien de l’endroit où la betterave est transformée en sucre !

Quelques chiffres sur la betterave pour les amateurs :

  • 85 tonnes : c’est la moyenne de betteraves récoltées par hectare sur les 5 dernières années en Belgique
  • 2021 : 36 538 hectares de betteraves cultivés en Wallonie pour une production de +/- 1 million de tonnes de sucre
  • 1 m² de betteraves cultivé = 1.4 kg de sucre

C’est globalement de début septembre à janvier inclus que votre chance de croiser la route d’une betterave est décuplée. Eh oui, la récolte de la précieuse racine sucrée a lieu dans les champs durant cette période. Elle est effectuée par de grosses machines communément appelées « arracheuses ». Pour vous aider à visualiser, voici un exemple d’arracheuse que vous avez pu croiser sur la route !

Une arracheuse à betteraves
Une arracheuse à betteraves

 

Une fois la betterave sortie de terre, celle-ci est stockée au bord du champ sous forme de (parfois trèèèès long) tas (comme sur la photo). La période maximale de stockage au champ est déterminée en fonction du nombre de degrés jours, c'est à dire l'addition du nombre de jours x la température journalière moyenne. Pour une conservation idéale, le résultat de ce calcul doit être inférieur à 270 degrés jours. 

Tas de betteraves stockées au champ
Tas de betteraves stockées au champ (Photo : IRBAB)

 

Pour protéger les betteraves et les conserver au mieux en période de gel pendant la conservation au champ, les agriculteurs recouvrent les tas de grandes bâches, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Tas de betteraves stockées au champ et bâchées
Tas de betteraves stockées au champ et bâchées (Photo : IRBAB)

 

Grâce à un planning millimétré et basé sur la situation géographique des tas, les betteraves sont acheminées soit par l’agriculteur lui-même soit par un transporteur vers la sucrerie une fois leur tour arrivé.

Convoi de betteraves vers la sucrerie
Convoi de betteraves vers la sucrerie

 

Les betteraves sont chargées sur les convois par des grues ou par des engins appelés « excavatrices » qui nettoient une première fois les betteraves de la terre et autres cailloux qui ont pu s’y coller.

Une excavatrice
Une excavatrice

 

C’est à la sucrerie que le processus de transformation de la betterave en sucre commence. Les racines sont d’abord lavées et découpées en « cossettes », autrement dit en tout petits morceaux de forme triangulaire. Les cossettes subissent ensuite un procédé appelé diffusion qui consiste à diffuser de l’eau parmi les cossettes. L’eau s’enrichit de cette façon en sucre pour former ce qu’on appelle le jus de sucre. Ce jus est ensuite épuré puis chauffé/cuit pour que l’eau s’évapore au maximum du mélange. L’évaporation provoque la cristallisation du sucre : on obtient un mélange de sirop et de cristaux de sucre. Les cristaux de sucre sont par la suite séparés du sirop grâce à la force centrifuge pour obtenir le sucre de premier jet. C’est ce sucre qui est commercialisé dans nos magasins sous le nom de sucre cristallisé. Pour obtenir les morceaux de sucre que l’on connaît tous, le processus est répété pour obtenir un sucre plus raffiné, ce qui permet de lui donner sa forme carrée caractéristique.

Il existe à côté du sucre, le plus connu des produits de la betterave, une série de coproduits dont nous vous parlerons la semaine prochaine. Ils sont notamment plus nombreux qu’on ne peut le penser mais font aussi de la culture betteravière une culture durable qui ne produit aucun déchet.

Rendez-vous la semaine prochaine pour connaître tout sur la filière wallonne de la betterave !

 

Pour devenir un expert sur le sujet, vous pouvez également consulter les liens suivants :

#1 D'où vient la viande de mon assiette ?

Rendez-vous en magasin - ou chez votre boucher local

Saviez-vous que l'origine de la viande de bœuf doit toujours se trouver sur son étiquette ? 

D'où vient la viande de mon assiette ?

Vous désirez consommer local ? Pour les viandes pré-emballées, cherchez la mention "Origine" sur l'étiquette de votre emballage ou demandez directement à votre boucher. Lorsque la viande est produite à 100% en Belgique, c'est à dire que l'animal est né, a été élevé et abattu en Belgique, cette mention apparaîtra comme ceci : 

"Origine : Belgique"

Que ce soit dans un commerce de détail ou à la boucherie, le responsable ou le boucher doit toujours pouvoir identifier la viande bovine présente dans son étalage.

Manger local, c'est réduire ses kilomètres alimentaires et donc son empreinte écologique mais aussi soutenir l'agriculture de sa région. Et en plus, c'est #simplementbon !

En Belgique, les règles en matière d'étiquetage de la viande de bœuf sont strictes et régies par différents règlements européens et arrêtés royaux. L'AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) se charge du contrôle du respect de ces législations. De nombreuses informations doivent figurer sur l'étiquette ou de manière visible en magasin, voici les principales : 

  • Dénomination de vente du produit ;
  • Date limite de consommation ; 
  • Conditions de conservation ; 
  • Nom et adresse du responsable ;
  • Poids net ; 
  • Liste d'ingrédients ;
  • Origine (lieu de naissance, élevage et abattage)
  • Lieu d'abattage et n° d'agrément de l'abattoir ; 
  • Lieu de découpe et n° d'agrément de l'atelier de découpe ; 
  • Numéro de lot. 

La mention de l'origine, déjà obligatoire pour la viande de boeuf, a également été étendue aux viandes fraîches, réfrigérées et congelées de porc, de mouton, de chèvre et de volaille et ce depuis le 1er avril 2015.

Outre les mentions obligatoires, il existe également des mentions d'informations facultatives (telles que des labels, le cahier des charges de qualité différenciée, etc.) qui peuvent être ajoutées à l'étiquetage de la viande. Elles peuvent y figurer à condition d'être accompagnées du nom ou du logo d'identification de l'opérateur ou de l'organisation à l'origine de ces informations facultatives. 

Pour plus d'informations sur les règles d'étiquetage et de traçabilité, vous pouvez consulter les liens ci-dessous : 

  1. Circulaire AFSCA
  2. SPF Santé publique : que doit-on et que peut-on retrouver dans l'étiquetage ?
  3. Le règlement européen