Le secteur du porc belge subit toujours les conséquences de la crise sanitaire de la peste porcine africaine commencée en septembre 2018. Cette crise sanitaire a eu un impact négatif sur l’ensemble de la filière de production des porcs en Belgique. Après une courte embellie, le covid-19, l’apparition de la peste porcine africaine en Allemagne et la volatilité du marché mondial ont entraîné l’économie du secteur vers une nouvelle crise profonde.


Malgré la crise sanitaire, le contexte économique favorable au niveau mondial atténuait les effets de la PPA au niveau des producteurs. Les prix étaient même bons au début de cette année 2020. Mais avec la crise du coronavirus, le contexte favorable est rapidement devenu historiquement défavorable.
Durant le premier confinement, les industries de la viande ont continué à travailler. Mais partout en Europe, les abattoirs et ateliers de découpes ont dû diminuer leurs capacités de production en réduisant le volume de personnel présent simultanément dans les ateliers. Ceci a réduit la capacité d’abattage de l’Europe. Cela a déjà augmenté le décalage des abattages et la formation de volumes excédentaires en ferme. Une première baisse des prix s’est fait ressentir au début de l’été.
Succédant à cela, plusieurs éléments sont venus aggraver la situation :

  •  L’Allemagne, touchée aussi par la PPA, a redirigé une part significative de sa production, qu’elle ne peut plus exporter vers des pays tiers, sur le marché européen
  •  La Chine, grosse consommatrice de porcs européens, s’efforce de faire baisser les prix mondiaux pour soutenir le pouvoir d’achat de ses consommateurs.

La PPA, le covid 19 et le jeu politique de la Chine ont un effet très plombant pour le porc européen, et donc des conséquences graves sur la santé économique de nos exploitations wallonnes.

Cette crise est particulièrement violente et soudaine : ainsi, sur le temps de production d’un cochon, le prix a baissé de 0.6€/kg soit 42% de diminution.

La FWA a déposé une demande d’aide d’urgence au secteur auprès du Ministre wallon de l’agriculture, car il est urgent d’intervenir pour sauver le secteur de l’élevage porcin de notre région.