Les agriculteurs européens attendent la nouvelle PAC depuis plusieurs années déjà. Il faut rappeler que les discussions autour du cadre financier pluriannuel ont été ralenties d’abord par le Brexit et ensuite par la pandémie.  La PAC qui doit être votée demain a déjà 2 ans de retard sur la programmation prévue. Pour les agriculteurs familiaux européens qui seront soumis à cette politique, il est plus qu’urgent d’avancer, car des contours de cette PAC dépendront les orientations qu’ils devront donner dès l’année prochaine à leurs exploitations.

A chaque nouvelle programmation PAC, les agriculteurs familiaux européens et wallons, doivent intégrer le nouveau cadre qui leur est défini, s’adapter et le concrétiser dans leurs pratiques quotidiennes.

Le cadre de la PAC 2023-2027 et les stratégies du green deal qui l’accompagnent fixent des objectifs ambitieux en termes de durabilité renforcée, de lutte contre le changement climatique, de maintien et de développement des ressources naturelles et de la biodiversité.

La PAC qui sera votée demain est indéniablement bien plus verte que la précédente : les 48 % du territoire européen que couvre la PAC vont devoir respecter cette nouvelle architecture verte : ce sont des mesures en faveur de l’environnement qui sont présentes à tous les niveaux (conditionnalité renforcée et mise en œuvre de superficies non productives, écorégimes pour minimum 25 % du budget avec des mesures agro-environnementales complémentaires, soutien à l’agriculture biologique, …)

La définition de plans stratégiques nationaux, et régionaux dans le cas de la Belgique, s’appuie sur des analyses des forces et faiblesses et des objectifs spécifiques à atteindre pour chaque état membre, en fonction d’un état des lieux de sa situation de départ.

Nous allons donc indéniablement vers une PAC encore plus verte, qui donnera à chaque état membre des objectifs ambitieux, visant à répondre aux défis auxquels nous faisons face :

 

  •         Lutte contre le changement climatique
  •         Souveraineté alimentaire
  •         Maintien et développement de la biodiversité
  •         Revenu des agriculteurs

 

Freiner la mise en œuvre de cette future PAC, c’est ralentir la capacité des agriculteurs européens à empoigner ces défis cruciaux avec détermination, en ayant à leur disposition des outils adaptés en fonction de leur territoire. Il est nécessaire d’accompagner les agriculteurs, TOUS les agriculteurs, dans la poursuite de cette transition verte, déjà largement en cours en Europe.

La FWA appelle les représentants belges à l’Europe à voter demain pour qu’enfin, les agriculteurs puissent sortir de l’incertitude dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui.

La FWA appelle aussi notre gouvernement wallon à définir dans les délais impartis (d’ici fin 2021) un plan stratégique régional solide, fondé sur une ferme volonté de soutenir l’agriculture familiale wallonne dans ses missions essentielles, en préservant l’équilibre entre ses secteurs et en tenant compte de nos réalités économiques et agronomiques.

L’un des grands défis auxquels fait face notre secteur, c’est la capacité à assurer le renouvellement des générations. L’instabilité politique, la précarité des revenus et leur volatilité jouent à cet égard un rôle important. Aussi, pour la FWA, il est plus qu’urgent de sortir d’une opposition entre modèles, et de nous rassembler autour de notre agriculture familiale pour lui construire un cadre de travail qui lui permette d’assurer ses missions, son avenir et la poursuite de son chemin vers toujours davantage de durabilité.

Il est temps de cesser de pointer notre agriculture comme un problème. Demain, c’est le jour où il faudra au contraire voter pour lui donner tous les outils nécessaires pour renforcer sa place au sein de nos sociétés et son rôle de secteur porteur de solutions !