Si on fait le bilan aujourd’hui, nous sommes en phase d’atteindre 700 éoliennes en Wallonie et une dizaine de projets agrivoltaïques sont en cours de demande de permis. Concernant l’éolien, nous connaissons les nombreux dérangements que cela entraine: impact sur le paysage, perte de jouissance du terrain, et dévaluation de celui-ci, artificialisation du sol, réputation et regard des citoyens, effet stroboscopique des pales, impact sur la biodiversité, développement malsain et manque de planification sur le territoire, multiplication des hectares non productifs via le système des compensations biodiversité, problème de raccordement trop peu profond… L’avantage reste unique et individuel: le prix proposé pour l’installation de l’éolienne.
De son côté, l’agrivoltaïsme semble aussi intéressant économiquement pour un agriculteur. Certains de nos membres se sont certainement déjà posé la question… Mais le nerf de la guerre, c’est la pression sur le foncier agricole et l’accaparement des terres. Si l’on propose plus de 2.000€/ha/an, cette nouvelle filière devient plus intéressante que la production alimentaire. Et c’est là que toutes sortes de dérives peuvent menacer notre sécurité alimentaire et le maintien du métier d’agriculteur en Wallonie.
Il faut impérativement qu’un cadre légal soit mis en place pour répondre aux questions: quelle surface maximale de panneaux sera autorisée sur les sols agricoles wallons? De quel type de projet s’agit-il? Quelle distribution des bénéfices entre les différents acteurs? Quel type de contrat couvre l’exploitant? Est-ce qu’un mécanisme de communauté d’énergie pourrait rendre l’agriculteur plus acteur de son projet agrivoltaïque? Quelle perte de rendement cela entrainerait-il? Est-ce acceptable?
La FWA défend strictement que les panneaux solaires doivent se développer en dehors de la zone agricole, là où de l’espace reste disponible. Mais pour préparer l’avenir de l’énergie renouvelable en Wallonie, la FWA accepte de réfléchir à la question, pour proposer un équilibre énergétique en phase avec le monde agricole.