Pointons d’abord un fait que tous s’accordent à citer comme inédit : jamais l’agriculture n’avait à ce point été écoutée et considérée par les différents niveaux de pouvoir. De la Wallonie au Conseil de l’Europe en passant par le fédéral ou le parlement de l’Union, toutes et tous se sont mis au diapason de la colère des agriculteurs. C’est que, de la France à l’Allemagne en passant par l’Italie ou la Pologne, pour ne citer que ceux-ci, la mobilisation a été presque sans précédent. Manifestations, actions de grogne ou symboliques, blocages et revendications ont éclairé les froides journées de l’hiver 2024 comme jamais au niveau européen. Et si les revendications n’étaient pas partout les mêmes (la question de l’azote aux Pays-Bas, les importations ukrainiennes en Pologne, taxes sur les carburants en Allemagne,…), toutes ces manifestations avaient un point commun et une cible en ligne de mire : les législations européennes, et plus particulièrement les dérives de la PAC.
Message reçu par les différents niveaux de pouvoir qui ont juré de tout faire pour remettre l’agriculture au centre des priorités européennes et la ferme au milieu du village. Nouvelle preuve ce jeudi 25 avril avec l’entérinement des premières réformes PAC au niveau européen. Une réforme qui suit les précédentes promesses ou actions, de la suppression des 4% non productifs à la fin de cette agriculture de dates tant décriées en passant par divers assouplissements, par de nouvelles dérogations ou par une meilleure prise en compte de la réalité agricole dans le processus décisionnel (et administratif).
Si une certaine quiétude semble être revenue en ce début de printemps au sein du monde agricole, que pensent ceux et celles qui étaient sur le terrain les mois précédents ? Ces premières avancées sont-elles de bon augure ou sont-elles insuffisantes ? Et ces élections qui arrivent ? Parole aux agriculteurs.