La FWA surveille l’avancée du cheminement de la stratégie « De la ferme à la table » comme du lait sur le feu. Vous le savez, des études convergentes émanant de diverses sources indépendantes ont relevé depuis cet été, des craintes quant aux impacts de cette stratégie sur notre agriculture et à sa capacité d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.

Anne Pétré

 

Pour rappel, cette stratégie s’articule autour de 5 objectifs majeurs :

  • La réduction de l'utilisation d'engrais minéraux de 20%;
  • La réduction de l'utilisation de pesticides de 50%;
  • La réduction de l'excédent de la balance azotée de 50%;
  • La part des caractéristiques paysagères à haute diversité d'au moins 10%;
  • La part de l'agriculture biologique d'au moins 25%.

 

La FWA a suivi avec intérêt et inquiétude la sortie de ces divers rapports, et a largement sensibilisé les parlementaires européens ainsi que le gouvernement régional (qui travaille sur le plan stratégique wallon pour la PAC) au sujet des éléments préoccupants que contiennent ces études.

Ce mardi, le parlement européen était invité à se prononcer sur un avis sur cette stratégie, dont l’un des amendements a particulièrement retenu notre attention. Celui-ci traduit en effet la nécessité pour la Commission, de prendre en compte l’ensemble des études produites, et d’analyser les effets cumulatifs de la PAC future combinée aux diverses stratégies du Green deal, dont « De la ferme à la table ». Cet amendement recommande que ces études soient dûment exploitées pour s’assurer de la durabilité de l’agriculture européenne dans ses 3 piliers (environnemental, social et économique) et de la réelle aptitude des politiques qui vont se mettre en place en parallèle, à atteindre les objectifs fixés.

La FWA se réjouit que cet amendement ait été voté par le parlement et remercie les représentants européens qui se sont montrés sensibles à nos préoccupations et à nos arguments. Le vote de cet amendement est un premier pas vers une transition écologique qui intègre les agriculteurs européens dans le processus : la FWA poursuivra son travail sur ce dossier avec une attention constante à la prise en compte des données chiffrées et scientifiques.

Enfin, la FWA veut rappeler qu’en demandant le vote de cet amendement, ce n’est nullement les objectifs de renforcement de la durabilité que le secteur agricole remet en cause, mais bien les méthodes envisagées pour y arriver.

Les outils à disposition des agriculteurs européens et a fortiori wallons, doivent en effet stimuler notre agriculture familiale et lui permettre de continuer à remplir sa mission de nourrir les citoyens européens, et d’assurer notre souveraineté alimentaire dans un contexte toujours plus durable socialement, économiquement et environnementalement.