L’aventure du bio a débuté en 1997 pour André Louvigny, le papa d’Henri. Lassé de voir les agriculteurs à chaque fois les victimes au premier chef des crises sanitaires engendrées par des pratiques industrielles, l’éleveur décide, au sortir des crises de la vache folle et de la dioxine, de se convertir au bio. Exit le cheptel de Blanc bleu, place aux limousines. Un choix sociétal qui, à l’époque, ne manque pas d’interpeller certains de ses confrères. Fort d’un partenariat avec Delhaize, plusieurs éleveurs bio parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Qu’en est-il aujourd’hui? «J’ai privilégié la vente en circuit court, où la qualité de la viande est davantage prise en compte qu’avec la grande distribution, tout en se réservant une marge en adéquation avec le travail fourni» précise Henri.
Quid de l’avenir du bio qui a connu ces derniers temps une certaine accalmie? «Je suis assez optimiste quant au retour des consommateurs, car le bio correspond aux attentes sociétales. Et ce, même si nous nageons en plein paradoxe, tout le monde voulant à la fois sauver la planète et le contenu de son portefeuille. Mais attention, loin de moi de dénigrer les autres modes de production. Je pense qu’il y a de la place pour tous les types d’agricultures. Pour reprendre l’exemple du vin, les régions viticoles et les terroirs cohabitent très bien ensemble, sans se monter les uns contre les autres». Et l’objectif de 30% de production bio à l’horizon 2030 ? «Ce genre d’objectif est un non-sens, tout simplement parce que c’est aux consommateurs de décider, pas aux politiques!»