Date buttoire : le 30 avril

Ce 30 avril constitue une échéance marquée à l’encre rouge pour les agriculteurs. A cette date, toutes les déclarations de superficie doivent en effet être rentrées en bonne et due forme. C’est dire si cette obligation administrative génère actuellement des nuits blanches pour bon nombre d’entre vous. Une angoisse encore plus prégnante cette année avec l’instauration de nouvelles dispositions liées à la nouvelle PAC 2023-2027. «Je n’ai jamais connu une déclaration aussi complexe à remplir» confie Céleste Wéra, un des agri-conseillers, dont l’aide s’avère plus que jamais utile pour accompagner l’agriculteur dans cet exercice difficile.

Ronald Pirlot 

A l’instar de tous ses collègues agri-conseillers au service des affiliés de la FWA, Céleste Wéra ne sait plus où donner de la tête tant il remplit les déclarations de superficie depuis quelques semaines. Sésame obligatoire pour l’obtention des aides européennes, cet exercice administratif s’avère d’autant plus difficile et redoutable cette année qu’il impose de composer avec de nouvelles dispositions (comme par exemple les éco-régimes) de la nouvelle PAC2023-2027. Cela complexifie encore d’un cran ce qui n’était déjà pas toujours évident par le passé. «Cette année est sans conteste la plus compliquée qu’il m’ait été donné de faire» précise l’agri-conseiller qui, pour l’occasion, a suivi des formations spécifiques dispensées par le Ministère de l’Agriculture. A quoi s’ajoute l’appui toujours très pertinent de Virginie Debue, conseillère PAC et mobilité au sein de la direction Conseil, Analyse et Politique de la FWA, qui fait office d’agent de référence au sein de la Fédération. «Pas plus tard que la semaine dernière, je lui ai adressé une dizaine de questions auxquelles elle m’a aussitôt répondu».

Qui a dit simplification administrative ? 

Pourtant, Céleste Wéra n’est pas un novice en la matière. Cet agri-conseiller qui officie dans les régions d’Andenne et de Waremme sait de quoi il parle, lui qui remplit des déclarations PAC depuis 1994, à raison de 100 à 150 par an. «Après chaque nouvelle échéance électorale, l’on entend les ministres évoquer leur volonté de tendre vers davantage de simplification administrative. Plus ils en parlent et pire c’est!» regrette-t-il.

En l’espèce, la grosse difficulté de la présente déclaration réside dans l’interconnexion que chacune des mesures a avec les autres. Si on touche à l’une, cela a une incidence sur les autres. «C’est simple. Avant, chaque déclaration me prenait près de 40 minutes pour de 20 à 25 parcelles. Désormais, il me faut entre 1h30 et 2h! Et encore, je ne finalise pas la déclaration de suite, au cas où… »

Dernières infos… le 31 mars !

Une sage précaution puisque Céleste a eu la désagréable surprise d’apprendre, le 31 mars, la sortie (enfin !) de la liste des produits phytosanitaires interdits d’utilisation dans le cadre d’un éco-régime spécifique. «J’ai donc dû retéléphoner à tous mes clients pour lesquels j’avais déjà terminé la déclaration PAC, pour vérifier avec eux s’ils n’étaient pas du coup sous la menace de cette liste».

Pour la première fois, l’agri-conseiller mesure pleinement sa chance d’avoir une assurance offerte par la FWA pour le couvrir au cas où, malgré toutes ses précautions, il pourrait arriver qu’il se trompe. Ce qui, précise-t-il, ne lui est arrivé qu’une seule fois en 30 ans de carrière. «Dans le cas présent, l’erreur peut se cacher à chaque parcelle. Et les enjeux peuvent vite s’avérer d’importance pour les agriculteurs concernés. L’on parle d’un manque à gagner qui peut vite grimper à 7, 8, voire 10.000 euros, selon les situations. De tels montants ne sont évidemment pas négligeables».   

Pour Céleste, on aurait très bien pu rajouter des normes environnementales sans complexifier à ce point la déclaration. «Ce qui me fait surtout peur, c’est pour tous les agriculteurs qui ont fait le choix de remplir eux-mêmes leur déclaration. Et qui peuvent se retrouver devant une administration qui ne maîtrise pas toujours toutes les subtilités de la matière. Quid dès lors? J’avoue avoir entendu certains agriculteurs en fin de carrière, à ce point perdus qu’ils ont même fait le choix de se passer des aides tant les montages s’avéraient compliqués. Assurément, l’aide apportée par un organisme comme la FWA prend ici, plus que jamais, toute sa dimension».

Trop de contraintes pour nous, agriculteurs !

Christophe Henrard, agriculteur à Libois (Ohey)

Christophe Henrard«Cela fait plusieurs années que je demande à Céleste Wéra de remplir ma déclaration. Il connaît parfaitement mon exploitation et sait dès lors ce qu’il faut rédiger. J’avoue que, même si j’ai conscience de l’obligation qui nous est faites de remplir nos papiers, je ne me sens pas d’attaque de m’atteler à cette déclaration de superficie. D’autant que chaque année, les choses se complexifient. Si tu n’es pas formé, tu es tout de suite dépassé. Assurément, il y a trop de contraintes avec les BAEC, les éco-régimes… pour que nous, agriculteurs, puissions nous en sortir facilement. Avec l’aide de Céleste, mes incertitudes se transforment en certitudes car je sais que le travail sera parfaitement effectué».

Les BCAE5 et 8 font beaucoup parler

Virginie Debue, conseillère PAC et mobilité au sein de la direction Conseil, Analyse et Politique de la FWA

Virginie Debue«Parmi les nombreuses questions reçues, une grande part porte sur la BCAE8 (part minimale de terres arables consacrée à des surfaces et des éléments non productifs) et à la BCAE5 (gestion du travail du sol en vue de réduire le risque de dégradation et d’érosion des sols). Cette dernière, malgré l’assurance qu’aucune sanction ne sera déclarée pendant deux ans, continue à beaucoup faire parler d’elle.

Les éco-régimes constituent un autre point de questionnement car il s’agit d’une toute nouvelle disposition. Nombre d’agriculteurs se posent la question de l’intérêt d’y aller.

Enfin, nous recevons également pas mal de messages, aussi bien d’agri-conseillers que d’agriculteurs, en situation de stress de peur d’avoir mal rempli leur déclaration de superficie. Il convient à ce propos de noter que de nombreux agriculteurs qui, jusqu’à présent effectuaient eux-mêmes leur déclaration, ont cette fois décidé de recourir aux services d’un agri-conseiller».

Vous avez des questions ?

La FWA vous permet de trouver, sur son Site Internet (https://www.fwa.be/pac/pac-2023-2027-tout-ce-quil-faut-savoir), des fiches explicatives pour répondre à vos questions. Vous pourrez également y trouver des FAQ.

Si, malgré ce dispositif, vous ne trouvez toujours pas de réponses claires, vous pouvez vous adresser à votre agri-conseiller ou envoyer directement votre question à Virginie Debue (pac@fwa.be ou 0478/873.970.)

Pour rappel, la déclaration de superficie doit être rentrée pour le 30 avril