En 2018, une parcelle de triticale infectée par l’ergot a été observée au champ. Cette
maladie, dont on parle peu, est donc toujours bien présente.

Charlotte Bataille, Livre Blanc, Septembre 2018

Claviceps purpurea, le pathogène responsable de l’ergot, est capable d’infecter toutes les
graminées sans spécificité d’hôte. Ainsi, le classement des différentes céréales, suivant leur
sensibilité se présente comme suit : seigle>triticale>blé>orge>avoine.
L’ergot n’a pas d’impact significatif sur le rendement. La nuisibilité du pathogène vient de sa
production de toxines dangereuses pour la santé humaine et animale. C’est pourquoi, depuis
2015, l’Europe a imposé des limites maximales réglementaires plus strictes face à la présence
de l’ergot dans les lots de semences :
- Lot destiné à l’alimentation humaine < 0.5g de sclérotes / kg de céréales (Règlement
2015/1940)
- Lot destiné à l’alimentation animale < 1.0g de sclérotes / kg de céréales (Directive
Européenne 2002/32)
- Semences certifiées < 3 sclérotes (ou fragment) / 500g de semences (Directive Européenne
66/402)
- Semences de base < 1 sclérote (ou fragment) / 500g de semences (Directive Européenne
66/402)


Que faire face lorsqu’une parcelle présente cette maladie ?
1) Pratiquer le labour pour enfouir les sclérotes (fructification noire et dure remplaçant les
grains de céréales dans les épis infectés) à plus de 10cm de profondeur. Bien qu’elles puissent
toujours germer dans le sol, elles ne pourront plus atteindre la surface pour libérer leurs spores
au printemps.
2) Eviter de remonter les sclérotes lors des deux années suivantes en privilégiant un travail du
sol uniquement superficiel.
3) Eviter de revenir, dans le courant de ces deux années, avec une céréale ou privilégier une
espèce moins sensible que le seigle ou le triticale.
4) Soigner le désherbage et faucher les bordures de champ car les graminées sauvages, telles
que le vulpin ou le ray-grass, constituent un relais dans la transmission de la maladie.

Que faire en cas de lot contaminé par l’ergot ?
1) Nettoyer aussi soigneusement que possible les semences à l’aide de table densimétrique et
de trieurs optiques.
2) Utiliser des traitements fongicides contenant une triazole en complément de cette étape de
nettoyage. Le prochloraz + triticonazole (KINTO DUO) a montré de bons résultats dans un
essai réalisé par Arvalis –Institut du Végétal en 2014. Ce traitement n’a cependant pas d’effet
sur les sclérotes déjà présentent dans le sol.

L’utilisation de semences garanties sans ergot et la mise en place d’actions prophylactiques
sont donc primordiales pour éviter des attaques d’ergot.