Les fêtes de fin d’année sont là, et avec elles, toutes nos traditions. On prépare la décoration, les cadeaux, les repas de famille, cette année avec d’autant plus de plaisir que nous en avons été privés l’année dernière. Parmi les traditions de Noël, il en est une dont on se passerait bien. C’est l’inévitable attaque de Gaïa contre nos producteurs de foie gras. Cette année encore, cela n’a pas manqué, et cette fois avec une violence difficilement acceptable. Ça ne passe pas… ça ne passera pas !

Anne Pétré

La semaine dernière, Gaïa a diffusé largement des images tournées dans 3 exploitations wallonnes produisant du foie gras. Ces images, que l’association juge choquantes, ont été envoyées à la presse, accompagnées de l’habituel message «  anti » que l’organisation ne manque pas de relayer chaque année, en profitant au passage pour promouvoir son succédané de foie gras, le faux-gras.

Qu’on ait une opinion sur le sujet, c’est un droit inaliénable, qu’on la défende, c’est normal. La question de la méthode est par contre totalement inadmissible au regard des droits fondamentaux. En effet, Gaïa a tourné ces images à l’insu des producteurs, en installant dans les étables des caméras qui ont filmé les moindres faits et gestes des agriculteurs. Pire, l’organisation a manifestement fouillé les lieux, puisqu’elle raconte avoir trouvé des documents sur place.

Les éleveurs, dûment nommés par Gaïa, qui voient leur réputation bafouée sont évidemment sous le choc. Mettons-nous à leur place ! Imaginez un instant que depuis des semaines, vous êtes filmés sans le savoir durant des heures ! Que de parfaits inconnus qui se sont introduits chez vous pour installer des caméras, inspectent les images et vous regardent vaquer à vos occupations pour sélectionner soigneusement les images qui pourraient vous nuire.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me glace le sang ! En parlant de violence et de traitement inacceptable, on peut renvoyer le compliment à l’organisation de défense des animaux, qui au passage, démontre du peu de cas qu’elle fait des droits humains.

Quant aux éleveurs, que peut-on leur reprocher ? Revenons sur ces images quelques instants.

Des images de gavage…. Oui, on gave les canards pour faire du foie gras. Est-ce violent  ? Non  !

Il faut savoir qu’un canard est, naturellement, un véritable goinfre, et que sans assistance de l’homme, il traverse à des phases de « boulimie  » durant lesquelles il avale une quantité importante d’aliments. Il faut aussi rappeler que le gavage ne dure que quelques jours dans la vie de l’animal : moins de deux semaines, à vrai dire.

Il faut enfin souligner qu’un canard ou une oie n’ont pas la même anatomie qu’un humain : ils n’ont pas de glotte, et leur œsophage est remarquablement élastique, ce qui a pour effet que le gavage n’est en rien douloureux pour eux.

Est-ce qu’un foie d’animal gavé est un foie malade ? Pas du tout ! Si l’animal cesse d’être gavé, son foie reprend tout simplement sa taille et son aspect initiaux… Exactement comme une personne au régime perd de la graisse.

En résumé, il faut donc cesser de parler du gavage comme d’une pratique scandaleuse.

Ensuite, Gaïa dit avoir filmé des animaux malades ou blessés. Oui, dans une ferme, parfois, un animal est malade, ou se blesse. Mais cela reste un événement normal, qui ne met pas en cause le professionnalisme de l’éleveur, ni l’attention qu’il porte à ses animaux !

Des éleveurs qui rappelons-le, ont été visités il y a moins d’un mois par des inspecteurs du bienêtre animal mandatés par le Ministre Céline Tellier : des inspections qui se sont déroulées sans souci, et sans rapport négatif de la part de ceux-ci.

Les normes en matière de bien-être animal existent aussi pour les producteurs de foie gras qui élèvent leurs animaux, et elles sont tout sauf laxistes.

La FWA, voyant à nouveau ces éleveurs attaqués, a immédiatement réagi en leur proposant son accompagnement. Nous les rencontrons cette semaine, afin de les aider à faire reconnaître leurs droits dans cette affaire, où l’on tente de nuire à leur réputation, de dénigrer la qualité de leur travail, et où l’on a de façon honteuse, violé leur vie privée.

Nous avons également adressé un courrier à la Ministre Tellier, en charge du bien-être animal, qui, à la sortie de cette campagne Gaïa, s’est exprimée dans la presse sur ce dossier en déclarant : « Ces images choquantes justifient qu’une enquête soit menée afin d’entendre les personnes identifiées dans la vidéo qui doivent pouvoir être sanctionnées si elles ne respectent pas la législation sur le bien-être animal ».

La Ministre, dans ses déclarations, encourage aussi les citoyens à se diriger vers des produits alternatifs ou l’exploration de méthodes permettant d’obtenir du foie gras sans passer par le gavage.

De notre côté, voici ce que nous lui avons écrit. « Comme chaque année à l’approche des fins de fêtes d’année et quand les producteurs sont en plein rush, GAIA relance sa campagne de dénigrement de la production de foie gras. A cette fin, GAIA utilise en 2021 des images tournées chez 3 producteurs wallons, nominativement identifiés (en tous cas sur le site d’infos 7 sur 7) et selon nos informations, en caméra cachée avec des caméras placées à l’insu des producteurs et suite à des intrusions sur les sites de production. Les images ainsi récoltées et étalées au grand jour, portent atteinte autant à leur vie professionnelle que privée et surtout sans leur donner la possibilité de s’expliquer. Nous dénonçons ces pratiques utilisées par GAIA.

De plus, nous rappelons que ces producteurs qui se sont lancés dans la production de palmipèdes gras en tant qu’activité de diversification le font dans le respect des dispositions du Code wallon du Bien-être animal.

Vous avez déclaré vouloir mener une enquête sur le contenu des images. Nous en prenons acte. Néanmoins, mais à ce stade, nous estimons qu’il demeure une question qui demande une réponse urgente. Pouvez-vous accepter cette méthode qui se base sur l’intrusion dans des domaines privés et la diffusion d’images tournées à l’insu des personnes mises en cause. Certaines causes pourraient-elles justifier plus que d’autres les atteintes au respect des personnes et des biens ? » ;

 Nous n’en resterons pas là, et nous continuerons à soutenir les éleveurs de foie gras wallon, comme nous soutenons tous nos secteurs !