Quitte à se mêler de ce qui ne la regarde pas (et surtout d'un sujet qu'elle ne connaît pas), la Cour aurait pu développer, au-delà de simple évocation, les apports positifs de l'élevage bovin: maintien des prairies ni labourées ni enfrichées, des haies, des arbres, entretien de zones rurales, production d'engrais organiques… Autant d’aspects favorables aux sols, à l'environnement ainsi qu'à la biodiversité. Le Gouvernement français, répercutant la colère légitime des éleveurs, a du reste sèchement répondu à la Cour que «son objectif prioritaire est le maintien des élevages sur le territoire français». Et surtout que la Commission européenne a validé les options françaises de la PAC 2023-2027, s'agissant de l'environnement et du climat. En conséquence, étant donné la primauté des instances européennes, l'intervention de Cour française est plutôt inopportune, sinon illégitime. D'aucuns dénoncent par ailleurs la dérive qui, dans nos sociétés démocratiques, consiste pour de nombreux protagonistes, «à juger de tout souverainement, sans aucun contrôle», jusque, souvent, sur les plateaux télé. Dans l'ambiance écologiste omniprésente actuellement, le cheptel bovin est la dernière victime. Comme le déplore Anne-Cécile Suzanne: «nos pauvres vaches ont le dos large, pas assez large tout de même pour supporter toute la bêtise humaine».