Autre constat: il nous faut beaucoup plus de carcasses à l’abattage pour permettre une sélection selon les critères définis par les retailers et les bouchers. Les autres carcasses sont ensuite utilisées en partie pour l’export, mais surtout dans des circuits moins valorisés.
On doit également mettre en évidence les différences de fonctionnement entre les abattoirs et les Organisations de Producteur (OP). En effet, le circuit de distribution des OP’s est mieux établi que celui du conventionnel. De ce fait, les abattoirs doivent avoir la capacité de présenter un plus gros volume de carcasse afin de répondre à la sélection affinée des acheteurs.
Malheureusement, suite à la crise du Covid et la guerre en Ukraine, nous avons subi une hausse considérable de l’ensemble de coûts de fonctionnement et de transformation (main-d’œuvre, emballage, transport…). A présent ces charges ne sont que partiellement prises en compte par les maillons suivants. Il en est de même pour l’amortissement des investissements pour satisfaire aux exigences de l’AFSCA en termes d’infrastructure et de maintien de la qualité. N’oublions pas toutes les exigences qui découlent des clients en matière de certifications, utilisations de plateformes et outils informatiques…
Il est clair que nos opérateurs se trouvent également entre le marteau et l’enclume. Nous comprenons les revendications des agriculteurs, mais en même temps, il faut essayer d’utiliser les leviers dont on dispose pour combler ensemble ce déficit structurel, même si ça implique une révision du prix de la viande envers le consommateur. C’est la seule façon de préserver un outillage et un ancrage du secteur bovin en Belgique comme filière essentielle».