Hier, nous apprenions avec stupéfaction et consternation la fermeture prochaine (fin de ce mois) de l’abattoir de Charleroi. Si l’on peut comprendre les difficultés de son gestionnaire, nous déplorons cette décision brusque et son impact dramatique tant pour le personnel de l’abattoir que pour les éleveurs qui en étaient clients et les filières qui en dépendaient.

A l’heure où la consommation locale, le circuit court, la diversification de l’agriculture sont pointés comme des pistes devant permettre à notre secteur de trouver une meilleure valorisation, l’annonce de la fermeture de l’abattoir de Charleroi tombe comme un coup de massue sur les éleveurs.

De manière générale, la FWA plaide depuis des années pour un soutien accru au développement des filières locales et d’outils de transformation de proximité pour permettre de conserver sur notre territoire la plus-value générée par notre production agricole et alimentaire.

Nous ne pouvons que déplorer cette fermeture brutale, qui vient couper les ailes à un secteur en essor, surtout en ce début d’été, qui est la saison la plus propice à la consommation de nos viandes locales.

La filière ovine wallonne est en plein développement : elle tente de répondre à une demande en viande ovine qui dépasse largement nos capacités d’offre actuelles. Aujourd’hui, pour satisfaire cette demande de nos concitoyens, nous importons de la viande de Nouvelle-Zélande. On comprendra aisément que c’est un modèle qui n’est soutenable ni sur le plan économique, ni sur le plan environnemental.

Nos éleveurs locaux, pratiquant un élevage en petits volumes et en circuit court, on grandement besoin des abattoirs locaux. Devant se rediriger vers des structures plus éloignées, et de plus grande taille, l’abattage sera nettement plus coûteux avec pour conséquence une perte sévère de rentabilité, des transports plus longs et un risque pour la pérennité de leur activité.

Cette décision de fermeture très rapide donne en outre peu de temps à nos éleveurs pour chercher des solutions alternatives soutenables.

 

AUSSI, LA FWA DEMANDE À LA WALLONIE :

  • Qu’on mette tout en œuvre pour chercher, avec le gestionnaire actuel, un repreneur pour cet outil essentiel ;
  • Qu’on pratique une politique concertée en valorisant davantage les métiers de la viande (abatteur, boucher, charcutier…) et les formations qui y conduisent ;
  • Que de manière générale, la volonté de soutien des filières affichée par notre gouvernement wallon se concrétise par des actions rapides, dans ce dossier comme dans d’autres, et notamment via un soutien renforcé des petits outils d’abattage qui sont indispensables à nos filières locales ;

 

La FWA continuera à suivre ce dossier de près dans l’intérêt de notre modèle familial agricole et de nos éleveurs wallons.