Voici peu, nous vous annoncions que la grippe aviaire était à nos frontières. Malheureusement, un premier cas a été confirmé et le Ministre Clarinval a déclaré une période «de risque accru». Par conséquent, le confinement des volailles est exigé.

Aline Lecollier

 

Sciensano a confirmé la première contamination de grippe aviaire chez des oiseaux sauvages en Belgique. Il s'agit d’un virus H5N1 hautement pathogène, soit la souche responsable de la plupart des infections survenues en Europe ces dernières semaines. L'oiseau infecté, une bernache nonnette, a été trouvé fin de la semaine dernière dans la province d’Anvers. L'animal présentait des symptômes nerveux et a été euthanasié.

Cette découverte signifie que la saison de la grippe aviaire a maintenant commencé en Belgique. Ailleurs en Europe, le nombre de cas et de foyers a explosé. Depuis début octobre, des infections ont été détectées chez des oiseaux sauvages et des volailles au Danemark, en Estonie, en Finlande, en Allemagne, en Irlande, en Italie, au Kosovo, aux Pays-Bas, en Pologne, en Russie, en République tchèque, au Royaume-Uni, en France et en Suède.

Comme nous l’avions annoncé, cette contamination était attendue du fait de nombreux cas de contamination durant l’été dans les zones de reproduction en Asie. Mais aussi et surtout parce que les virus de la saison précédente ont exceptionnellement continué à circuler en Europe. Au vu de la localisation des différents foyers, on peut conclure que l’ensemble des routes migratoires sont touchées. Actuellement, la majeure partie des contaminations se trouve toujours à plusieurs centaines de kilomètres au nord de chez nous, mais pour les oiseaux migrateurs, c’est un saut de puce. Les contaminations dans notre pays pourraient donc augmenter rapidement dans les prochaines semaines.

 

Confinement obligatoire…

 

Suite à cela, le Ministre Clarinval a décidé de déclarer, comme l'année dernière, une période de risque accru pour la grippe aviaire et de prendre des mesures de précaution supplémentaires. Ces mesures ont pour but de créer des barrières supplémentaires vis-à-vis des oiseaux sauvages en évitant tout contact entre les oiseaux sauvages et les volailles détenues, tant au niveau des exploitations commerciales que chez les détenteurs particuliers.

Cette période de risque accru a commencé ce lundi le 15 novembre. Les mesures, qui seront activées simultanément dans tout le pays, sont les suivantes:

  • Les volailles des exploitations commerciales et des détenteurs particuliers doivent être confinées;
  • Toutes les volailles et autres oiseaux doivent être nourris et abreuvés en intérieur;
  • Il est interdit d’utiliser des eaux de surface ou de pluie non traitées pour abreuver les animaux;
  • Les ratites et autres oiseaux (pigeons de sport, rapaces, oiseaux d'ornement…) ne doivent pas encore être confinés pour le moment.

Pour les ratites, le confinement est plus difficile à mettre en œuvre d'un point de vue pratique et pose toujours des problèmes en termes de bien-être animal. Les oiseaux autres que les volailles sont considérés comme moins sensibles et sont souvent déjà protégés dans des volières. Bien qu’ayant des activités extérieures, les pigeons de sport et les rapaces sont considérés comme présentant un risque faible. L’on considère en effet que les pigeons se limitent aux alentours du pigeonnier, tandis que les rapaces sont spécifiquement axés sur certaines activités.

Le desserrage des volailles d’abattage doit avoir lieu à partir du 15 novembre conformément aux instructions de l’AFSCA.

 

… jusqu’aux migrations de printemps?

Sachant que le virus peut être transmis par les fientes, il est important de maintenir une biosécurité stricte autour des exploitations. Il faut veiller à protéger l’ensemble des matériaux et des matières premières stockés en extérieur afin qu’ils ne puissent pas être contaminés par les oiseaux sauvages.

A l’heure actuelle, il n’y a aucune date de fin de confinement. Il est probable que ce confinement soit maintenu jusqu’aux migrations de printemps.