Et lorsque l’on entend Benoît Lutgen parler des conséquences sur d’autres dossiers, on ne peut s’empêcher de lorgner avec lui vers le vote survenu le lendemain, concernant le projet de loi pour la restauration de la nature. Un projet qui a lui aussi fait couleur beaucoup d’encre, sans doute même plus que celui des émissions industrielles, puisqu’il a cristallisé toutes les tensions ces dernières semaines, semant le doute à coup de vote de rejet, de reports, de refus de vote de rejets, de propositions d’amendements … Il faut avouer qu’il semble de plus en plus difficile d’y retrouver son latin !
Et en effet, si le texte a finalement été voté au Parlement ce mercredi, c’est au prix de pas moins de 136 amendements. Parmi ceux-ci, Benoît Lutgen en relève trois dont il est particulièrement fier, lui qui travaille depuis de nombreux mois à rencontrer d’autres parlementaires pour exprimer sa vision des choses : « Premièrement, la préservation du budget de la Politique agricole commune, donc qu’on n’aille pas chercher dans les moyens qui sont destinés aux agriculteurs pour restaurer la nature. Le Parlement demande qu'il y ait un budget spécifique avec des moyens spécifiques pour restaurer la nature et ainsi rassurer les agriculteurs, forestiers et autres professions liées à la nature qu’ils auront des moyens pour restaurer la nature. Ce premier élément était extrêmement important, puisque sans financement, rien n’est possible. Ce serait même pire que sans financement, puisque cela aurait été aller chercher des moyens indirectement dans la poche des agriculteurs. Nous avons donc obtenu des garanties de moyens budgétaires ».
A côté de cela, pour l’eurodéputé, il était également important de pouvoir prendre du recul régulièrement et pouvoir adapter les règles en cas de changements dans l’actualité : « Le deuxième amendement que j'avais avancé et qui est passé, ce sont les clauses de rendez-vous: c’est-à-dire vérifier chaque année s'il y a des tensions sur le marché, si on a la sécurité alimentaire, si on produit suffisamment en Europe… Il s’agit donc d’un monitoring annuel pour vérifier que tout se passe bien, et si ce n’est pas le cas, qui devrait permettre de corriger le tir en fonction des informations recueillies ».
Enfin, « le troisième amendement proposé concernent les clauses-miroirs. C’est-à-dire imposer les mêmes mesures, les mêmes normes que les produits européens aux produits agricoles qui rentrent sur le territoire européen » conclut-il.