Une ferme primée à trois reprises aux Coqs de Cristal et qui produit près de la moitié du canard wallon dans le circuit le plus court possible : tout est fait maison au sein de l’exploitation. Un élevage qui est une filière à lui tout seul, le couple étant aux commandes de l’engraissement à la commercialisation en passant par l’abattage et la transformation. « On ne sait pas faire plus frais ! Mais c’est une production assez contraignante, nous explique François Vandenbulcke. Elever du canard, c’est travailler 7 jours sur 7, matin et soir. C’est un peu comme un éleveur laitier sauf que nous n’avons pas d’intermédiaire, pas de laiterie : on gère vraiment toute la filière en interne, de A à Z. »
Cette production en filière « interne » est une spécificité de notre région. « En Wallonie, il y a peu de producteurs mais on fait vraiment tout. C’est obligatoire car la production est trop petite pour travailler sur une plus grande filière. En France, ils ont su diviser le travail mais ils sont beaucoup plus nombreux. En Wallonie, on n’est que 7… Et encore, je ne suis pas sûr qu’on soit encore réellement 7 éleveurs de canards, nous explique, amer, l’éleveur de Hemptinne-Lez-Florennes.
Un avis partagé par Catherine Colot, chargée de mission Aviculture et Cuniculture pour le Collège des Producteurs. « Il n’y a pas vraiment de filière du canard en Wallonie : trop peu de producteurs, de trop petits volumes, nous précise-t-elle. Le circuit court est la meilleure solution pour valoriser la production. On ne pourrait de toute façon pas fournir toute la grande distribution… Et nos producteurs n’ont pas d’intérêt à le faire, les éleveurs wallons ne sauraient jamais s’aligner sur les prix des éleveurs français ou hongrois. »