Analyse du programme de DéFI

Se pencher sur le programme de DéFi en matière d’agriculture, c’est se pencher sur un vaste mélange d’idées, d’idéaux et d’objectifs traversant le secteur ou sous-jacents au monde agricole. Entre visées nobles et nécessité de changements, la vision agricole du parti est très large et tend vers un certain modèle agricole qui, sans plaire à tous, reste cohérent vis-à-vis de notre région et des défis qui nous attendent. Analyse. 

Florian Mélon

Quand on regarde le programme de DéFi concernant l’agriculture (qui se trouve au sein du cinquième axe de réflexion du parti, « Réconcilier économie, développement durable et libertés »), on comprend que celle-ci a une place centrale pour la formation amarante… Mais pas toujours pour ses bienfaits premiers. Si l’autosuffisance alimentaire est un objectif non négociable pour le mouvement et que le soutien aux agriculteurs prime sur de nombreux dossiers, c’est souvent en vue d’appuyer d’autres enjeux, visiblement plus importants pour une formation au final toujours fort urbano-centrée. Ainsi la question climatique, le bien-être animal, la biodiversité et la transition énergétique sont les grands dossiers dans lesquels trouver la plupart des idées pour l’agriculture de demain. 

Commençons par le commencement. Dans ses grandes lignes, le mouvement Démocrate Fédéraliste Indépendant (le nom complet de DéFi) insiste – à de nombreuses reprises – sur l’importance du maintien d’une agriculture familiale productive et durable, avec un élevage profondément lié au sol. DéFi entend aussi simplifier la PAC, assister les jeunes agriculteurs et miser sur la recherche et l’innovation pour que l’agriculture puisse, elle aussi, prendre part aux nombreux défis qui attendent notre société dans les années à venir. Le parti insiste sur l’importance de la régularisation des accords commerciaux internationaux et sur l’émergence de circuits de proximité, sorte de super circuit court intégrant, outre la structuration de filières, les problématiques liées à l’installation et à la formation des agriculteurs tout comme l’intégration des autres acteurs du circuit, transformateurs, restaurateurs et commerçants en tête. Enfin, et pour ne citer que ces quelques points, le mouvement veut faciliter l’accès au foncier pour favoriser le renouvellement des générations en agriculture. 

Le bien-être animal comme valeur cardinale, le climat comme objectif principal et la biodiversité comme nécessité optimale

Le bien-être animal est une question centrale pour DéFi qui entend améliorer l’existant dans bien des domaines. La possession d’animaux de compagnie, évidemment, mais aussi pour l’élevage ou l’abatage. Des objectifs qui pourraient, directement ou indirectement, impacter nos éleveurs – qui pourtant sont au cœur du projet climatique de DéFi. Le mouvement veut que le bien-être animal, sous toutes ses facettes, prime dans toutes les situations impliquant des animaux. Cela va de formations obligatoires à destination des professionnels du métier à la révision à la baisse des capacités maximales d’animaux par abattoir en passant par l’interdiction de certaines pratiques agricoles décriées comme le gavage d’oie. Le mouvement insiste sur le travail réalisé ces dernières années par le secteur agricole pour évoluer et insiste sur l’importance de ne pas oublier les efforts déjà réalisés. 

Autre point central, le climat, où l’agriculture doit se placer comme alliée contre le dérèglement climatique. Le parti entend promouvoir une agriculture moderne qui préserve la fertilité des sols, la biodiversité et minimise l’utilisation d’intrants en faisant une part belle à l’agroécologie. DéFi entend favoriser l’implantation d’exploitations neutres en carbone avec un objectif : la neutralité carbone en agriculture pour 2035. Le parti de François De Smet veut miser sur l’innovation et l’évolution technologique pour arriver à ses fins. Et s’il est essentiel de prendre en compte la biodiversité dans les processus de production et dans l’utilisation des sols, l’équilibre économique et la viabilité du secteur ne doivent pas être oubliés, nous indique le programme d’un parti qui n’oublie pas l’incroyable capacité de nos prairies à capter du carbone. 

Enfin, on notera l’importance des jeunes agriculteurs et du renouvellement des générations futures pour le mouvement, via la mise en place d’une Banque Publique d’Investissement agricole visant, entre autres, à garantir des prêts à un taux zéro pour une reprise d’exploitation, le soutien aux candidats à l’installation sans capital familial, le renforcement des services transversaux destinés aux agriculteurs et à un changement dans la gestion foncière, le parti rejoignant par là les objectifs et orientations du mouvement Terre-en-vue.  

En conclusion, le parti propose une politique favorisant l’agriculture et la production alimentaire locale mais veut des changements, parfois profonds, dans un modèle agricole qu’il trouve trop « capitalistique ». La recherche et l’évolution technologique seront les clés de voute de cette future agriculture qui doit s’adapter aux demandes sociétales tout en conservant son caractère familial et sans perdre de vue l’aspect rémunérateur de la profession. Pour conclure sur une phrase tirée du programme de DéFi : « Soutenir le secteur, c’est soutenir ce qui arrive dans notre assiette ». 

Pour en savoir plus sur le programme de DéFi et ses autres aspects (transition énergétique, biométhanisation, coproduits, Afsca, etc.), vous pouvez vous rendre sur https://www.defi.be/nos-idees/ ou simplement assister à la 3ème soirée de notre cycle de Rencontres Politiques en la présence de François De Smet, le vendredi 27 octobre à 19h30. 

 

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Infos et inscription
François De Smet sera à la FWA ce 27 octobre 2023