L’objectif annoncé de la stratégie est de préserver 30% de la surface terrestre, dont 10% de manière stricte, et de restaurer les écosystèmes dégradés. Pour la FWA, ces pourcentages semblent particulièrement élevés et non adaptés au contexte et spécificités de la Wallonie. La question est de savoir où vont être puisées toutes ces surfaces? C’est la grande inconnue, le secteur agricole nourrit de vives craintes à ce sujet et est demandeur de précisions complémentaires. Par ailleurs, la FWA rappelle que 13% du territoire wallon sont déjà couverts par Natura 2000. La FWA accueille favorablement le fait que le réseau Natura 2000 existant ne soit pas étendu pour autant.
Un autre objectif est de mettre en place une cartographie du réseau écologique wallon reprenant les zones cœurs de biodiversité, des zones de développement et des connexions pour assurer un maillage écologique. Concernant ces connexions, nous n’avons aucune information concernant le statut qu’elles auront et les obligations qui en découleront. C’est un autre gros motif d’inquiétude.
Ce réseau écologique sera doté d’une reconnaissance légale, c’est pourquoi les acteurs économiques devront impérativement être consultés avant la validation de la carte par le gouvernement. Pour la FWA, cette nouvelle cartographie est un point majeur, mais obscur. Nous demandons une consultation le plus en amont possible pour ne pas revivre le scénario catastrophique de la cartographie Natura 2000 qui avait fait l’objet de 18.000 remarques à l’enquête publique, ou plus récemment encore de la cartographie liée à la BCAE5. Pour la FWA il faudra impérativement intégrer les différentes couches du territoire pour établir une cartographie opérationnelle et ne pas s’en tenir juste à une cartographie de données biologiques.
Concernant la politique foncière publique envisagée dans la stratégie, nous rappelons qu’il n’y a pas lieu de généraliser les clauses environnementales dans le bail à ferme. L’exemple récent de 20ha de terres agricoles achetés par la Région wallonne à Ciney fait craindre des dérives dans ce sens en dictant notamment un mode de production unique.
Ce réseau écologique devra tenir compte des changements climatiques qui provoquent la perte de certaines espèces et l’arrivée d’autres. Les agriculteurs n’ont pas la maitrise des paramètres climatiques et sont les premiers à en subir les désagréments.
En conclusion, la cartographie du réseau écologique wallon aurait dû accompagner la stratégie pour pouvoir se prononcer sur l’ensemble du projet, la FWA estime que c’est en quelque sorte avoir mis la charrue avant les bœufs.