PC : Passons au volet du revenu, au centre des revendications agricoles. Pouvez-vous expliciter les deux mesures annoncées à l’issue du Conseil des Ministres européens?
DC : «Avant d’y passer, je rappelle que la principale mesure, au niveau européen, est la révision de la PAC. C’est le cœur de nos discussions. Le tout, en un temps record, il faut s’en rendre compte! C’est du jamais vu!
Ceci dit, pour répondre à votre question, le 2e non-paper décidé par le Conseil des ministres comprend une série de mesures en lien avec la transparence des prix. Ce qui a été proposé par la Commission et accepté par le Conseil, c’est la mise en place d’un Observatoire européen des prix. Et, ensuite, de pouvoir renforcer les clauses en lien avec la directive UTP (clauses anti-abus) sur les pratiques commerciales déloyales».
PC : Pourtant, la déclinaison belge de l’observatoire des prix n’a pas eu le succès escompté…
DC : «A l’instar d’autres pays, la Belgique a en effet un observatoire national mais, comme vous l’avez soulevé, on voit ses limites. L’intérêt de cet observatoire européen, c’est d’avoir une analyse approfondie des prix, mais à l’échelle européenne. Ce qui est nettement plus pertinent dès lors que les marchés ne sont pas nationaux, mais mondiaux. Cet outil œuvrera en faveur d’une vraie transparence des prix car ceux-ci, dans une même filière, ne sont pas les mêmes en Espagne, au Danemark ou en Belgique. Or, il faut une vraie transparence».
PC : Avec des variables d’ajustements en fonction du pouvoir d’achat des différents pays?
DC : «Bien sûr il faudra comparer en fonction des niveaux de vie. Les prix pratiqués devront être au prorata du pouvoir d’achat des citoyens, on est bien d’accord!»
PC : Concrètement…
DC «On est un peu dans la même ligne que ce qu’on a fait au niveau belge. Cet observatoire permettrait de déterminer des prix rémunérateurs pour les agriculteurs avec des seuils planchers. Dès qu’on les atteindrait, il serait possible d’activer une sonnette d’alarme pour que l’on réagisse, par filière, et ainsi prendre en considération des difficultés de ladite filière. Nous l’avons fait chez nous, nous voudrions le transposer au niveau européen».