La place primordiale de l'agriculture

L’agriculture occupe une place primordiale en tant que premier maillon de la chaîne alimentaire. Une évidence voici un siècle, à une époque où manger était loin d’être un acquis assuré, désormais drapée d’un voile de transparence par l’abondance des biens de consommation et un marché mondialisé. A tel point que celles et ceux qui sont notre agriculture wallonne se retrouvent de plus en plus pieds et poings liés face aux diktats de tous bords, qu’ils soient économiques, administratifs, environnementaux ou sociétaux. De quoi rendre l’action syndicale portée par la FWA, aujourd’hui plus que jamais, primordiale.

Ronald Pirlot

UPA - AAB

C’était en 1919. La Première Guerre mondiale finissait à peine de recenser ses morts. Amputée de bon nombre de ses enfants, l’agriculture se voyait mise au défi de renaître de ses cendres et d’assurer sa fonction nourricière malgré une forte réduction de ses cheptels bovin (-30%), porcin et ovin (-50%). Sans compter près de 100.000 hectares de terres cultivables dévastés par les combats.

Un peu d’histoire…

Conscients que l’avenir du secteur se conjuguent déjà avec de nombreux défis et qu’il ne peut, à ce titre, se concevoir sans une représentation syndicale forte, des agriculteurs wallons créent, en juin 1919, les UPA (Unions professionnelles agricoles). Il s’agit d’un mouvement syndicaliste dont l’objet est «l’étude, la protection et la défense des intérêts professionnels et moraux de ses membres». Trois ans plus tard nait, dans son giron, le mouvement des Jeunes alliances paysannes (JAP). Du côté des syndicats chrétiens, une structure véritablement fédératrice se met en place en 1930 et donne naissance à l’AAB (Alliance agricole belge).

Fusion en 2001

Ces deux syndicats seront de tous les combats (instauration de la loi sur le bail à ferme, de la PAC, des quotas laitiers…)

Jean-Pierre Champagne

et accompagneront l’évolution du secteur confronté à l’urbanisation, l’industrialisation, un second conflit mondial suivi d’une période soumise à la logique du productivisme, l’internationalisation de l’économie, la création du marché commun qui deviendra l’Union européenne… et aujourd’hui aux enjeux climatiques et environnementaux.

En 2001, les deux syndicats agricoles wallons (Alliance et UPA rejoints entre-temps par l’UDEF, l’Union pour la défense des exploitations familiales) fusionnent en une seule et même structure. La Fédération Wallonne de l’Agriculture voit ainsi le jour. Elle comprend une branche féminine, l’Union des Agricultrices wallonnes.

Négociation, aide, information, représentation

Hébergée dans ses premières années à Bruxelles, la FWA établit ses pénates à Gembloux et se fixe pour objectif la défense du modèle agricole familial wallon, quelle que soit la diversification ou le mode d’agriculture. Un mouvement par et pour ses agriculteurs et agricultrices, qui poursuit comme objectifs de:

  • défendre les intérêts agricoles, qu’ils soient collectifs et/ou individuels, de ses affiliés via un examen approfondi des situations, une anticipation des enjeux et des défis, une ébauche constructive de solutions dans le sens de l’intérêt de ses membres et un sens aigu de la négociation ;
  • être la voix de ses membres, quels que soient les niveaux de pouvoir (wallon, fédéral, européen), les interlocuteurs, les assemblées sectorielles ou les différents cénacles et lieux de décision où elle est représentée, pour y défendre la position décidée en interne par ses structures;
  • informer sur l’actualité agricole, les nouveautés (techniques, législatives, agronomiques…), les échéances administratives, les nouvelles techniques culturales et d’élevage, les résultats des concours, l’agenda des manifestations, la publication de petites annonces… via son hebdomadaire Pleinchamp, mais aussi son site web, ses réseaux sociaux et, bien entendu, de nombreuses réunions organisées dans les différentes régions ;  
  • accompagner ses membres dans leurs différentes démarches, de la reprise d’une exploitation à la transmission en fin de carrière, en passant par les aides à l’installation, les déclarations PAC, la gestion quotidienne de l’exploitation, les conseils fiscaux, la défense juridique… ;
  • faire connaître auprès du grand public la noblesse du métier, ses réalités et ses enjeux sociétaux, et ainsi mieux combattre une certaine tendance à l’agri-bashing… en servant d’interface avec les médias ;
  • former ses membres aux différentes pratiques agricoles, mais également aux nouvelles dispositions (législatives, administratives, normatives…) auxquelles le secteur est soumis ;

Bref, être à vos côtés pour vous écouter, vous conseiller et vous aider dans votre pratique quotidienne, tout en portant haut votre voix et vos revendications, dans un contexte sociétal où l’agriculture s’avère de plus en plus méconnue du plus grand nombre. Et donc, par corollaire, trop souvent incomprise. Dans ce cadre, une représentation syndicale forte n’est pas un luxe superfétatoire, c’est devenu une réelle nécessité de défendre fièrement votre passion.

 

Une équipe, des résultats

L’approche syndicale défendue par la FWA se veut résolument humaine. Pour ce faire, elle s’appuie sur une équipe, que ce soit directement à Gembloux ou via vos agri-conseillers, à votre service, consciente de ses responsabilités en tant qu’ardente défenderesse de vos intérêts. Ainsi a-t-elle pu, ces dernières années, menées à bien des revendications loin d’être acquises. Un travail de longue haleine, souvent mené à l’ombre des feux des projecteurs pour gagner en efficience, à votre bénéfice. Et qui s’inscrit dans la longue lignée des acquis sociaux tels que le bail à ferme et la reconnaissance du statut de conjoint aidant, glanés tout au long de leur histoire par la FWA et ses devancières. En voici quelques exemples, récoltés au cours de ces dernières années:

  • le maintien, au sein du Plan stratégique wallon pour la mise en place de la PAC 2023-2027, du soutien couplé à hauteur de 21,3% du budget total ;
  • les dérogations Ukraine pour cultiver des zones dédiées à l’environnement (via le Copa-Cogeca);
  • la suspension temporaire de la taxe anti-dumping sur certains engrais (via le Copa-Cogeca) ;
  • l’exclusion des élevages bovins de la directive (EID), même si nous devons regretter que les secteurs porcins et ovins ne sont pas traités à la même enseigne (via le Copa-Cogeca) ;
  • la révision du PGDA pour ne pas aller au-delà des obligations imposées par l’Europe ;
  • le retour à la cartographie initiale dans le cadre des dispositions pour les mesures antiérosives (BCAE5)…
  • l’exclusion des fossés et cours d’eau non-classés des obligations en matière de CVP tant qu’une cartographie claire et précise n’aura pas été mise en place ;
  • l’obtention, dans le cadre du plan de protection des berges des cours d’eau, d’un accord de principe pour aménager un point d’accès au cours d’eau bordant ou traversant une prairie pâturée, pour permettre au bétail de pouvoir s’y abreuver ;
  • l’obtention d’un plan de tir ambitieux afin de réduire la population de sangliers…

Voici une liste non-exhaustive de revendications obtenues. Et les combats sont loin d’être finis, ceux pour une agriculture rémunératrice et pour assurer un avenir à l’agriculture familiale wallonne telle que nous la défendons depuis de nombreuses années, en sont assurément les têtes de pont.