Le point

Ces derniers jours, plusieurs articles sont parus dans les médias et ont été diffusés sur les réseaux sociaux concernant les défis auxquels la FWA est confrontée. Suite aux départs consécutifs du secrétaire général et de la directrice générale, plusieurs problèmes, notamment financiers et organisationnels, ont été abordés publiquement. Nous faisons le point avec vous sur le vrai et le faux, pour vous permettre de mieux comprendre la situation interne, et surtout les raisons pour lesquelles elle n’a pu être abordée plus tôt…

Les Vice-Présidents de la FWA
Les vices-présidents de la FWA renforcent le Comité de Direction élargi

Refaisons le point sur la situation : au cours du mois de novembre, le secrétaire général a rendu sa démission au Bureau de la FWA, suivie de près par la directrice générale. Deux départs qui faisaient suite à d’intenses désaccords. Des divergences liées principalement à des différences de vision stratégique concernant l’avenir et la raison d’être de la FWA.

Le point sur la situation financière

Au cours des dernières années, de nombreux projets ont été menés par la Fédération Wallonne de l’Agriculture. «Il faut rappeler que l’ensemble de ces projets avaient toujours pour objectif de servir au mieux les intérêts du monde agricole» explique Marianne Streel. «A-t-on voulu en faire trop, trop vite ? Sans doute est-ce le cas. Mais la situation est là, ces projets ont été lancés et, comme n’importe quelle entreprise, ils peuvent prendre du temps avant d’être rentables».

Conséquence directe : des montants importants ont été investis pour mener à bien ces différents projets et offrir de nouveaux services aux agriculteurs. «A cela s’ajoutent la hausse des salaires de janvier, que nous n’avions pas suffisamment anticipée, et la crise économique que notre société connaît en ce moment» explique encore la Présidente.

« Tout cela nous mène à une situation financière difficile, il faut le reconnaître, mais pas insurmontable. Nous sommes d’ailleurs occupés depuis plusieurs semaines à mettre en place des solutions pour y faire face en toute sérénité » ajoute-t-elle encore.

Les chiffres utilisés sont-ils corrects ?

Dans l’article diffusé dans le journal L’Avenir de ce samedi 2 décembre, intitulé « Le syndicat agricole FWA est sous forte tension », le journaliste utilise des chiffres publiés auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE, autrement dit des chiffres publics). Ces chiffres sont cependant des chiffres publiés en fin d’année 2022 et ne reflètent en rien la situation actuelle du syndicat agricole. « Nous ne pouvons malheureusement pas en dire plus dans l’immédiat, pour des raisons évidentes de confidentialité, mais aussi parce que nous sommes occupés actuellement à réaliser un audit complet des structures, et cela prend du temps. L’idée n’est absolument pas de nier qu’il y ait des difficultés, mais de rassurer sur la capacité de la FWA à y faire face ».

Qui fait partie du comité de direction « élargi » ?

Face aux enjeux, un comité de direction « élargi » a été rapidement mis en place dès l’annonce du départ du secrétaire général, pour pouvoir pallier à son absence, mais également pour faire le point sur la situation dans son ensemble. Un comité dans lequel Marianne Streel voulait voir plus d’agriculteurs « car il faut que l’on puisse revenir à nos fondamentaux, que sont la défense syndicale et l’intérêt supérieur de l’agriculture familiale wallonne ».

Le comité de direction « classique » comprend les directeurs de chacun des services de la FWA (finances, Conseil, CGTA, ressources humaines), le secrétaire général, la directrice générale et la Présidente de la FWA, ainsi que la Présidente de l’Union des Agricultrices Wallonnes, Caroline Jaspart, et le Président de l’Assemblée des Jeunes, Daniel-Henri Sparmont.

Le comité élargi comprend en plus les cinq vice-présidents du bureau (Laurent Gomand, Joachim Hoste, Dominique Lebrun, Nicolas Annet et André Rigo), l’ancien président de la FWA et actuel Président UPA René Ladouce, deux représentants des Pôles Economiques et Agricoles de la FWA en les personnes de Benoît Charlier et François Gillard. « L’idée était de pouvoir prendre conseil auprès de personnes qui connaissent bien la FWA et ses valeurs, mais qui connaissent également bien le secteur agricole et sont en contact tous les jours avec la réalité de terrain » explique Marianne Streel. « Ils font un travail formidable, s’impliquent tous les jours pour nous aider, sans compter leurs heures ni leurs déplacements, et en délaissant sans doute trop souvent leurs propres tâches pour nous permettre d’avancer ensemble dans la bonne direction ».

Le bien-être du personnel au cœur des préoccupations

Un autre élément abordé dans l’article de L’Avenir concerne le départ de certains membres du personnel. En effet, plusieurs personnes ont décidé de quitter la FWA ces dernières semaines « pour des raisons variées ». La FWA étant une Asbl, et comptant peu de rentrées sous forme de subsides, elle ne peut pas toujours s’aligner sur les conditions salariales offertes dans d’autres institutions. A cela s’ajoute le caractère intense du travail syndical, « une fonction parfois très exigeante tant les défis que doit affronter l’agriculture aujourd’hui sont nombreux et pas toujours faciles à vivre » explique encore la Présidente.

Cela n’en cache pas moins une certaine tension, palpable, que la Fédération Wallonne de l’Agriculture a décidé de prendre à bras-le-corps. « Depuis quelques semaines, on se parle beaucoup. Avec les responsables, avec le personnel. On réalise que certaines incompréhensions ont pu s’installer entre des personnes, et on travaille à rétablir la confiance qui s’était érodée au fil des dernières années, par manque de communication de personne à personne. On a parfois voulu trop privilégier les voies hiérarchiques au détriment du contact humain et c’était sans doute une erreur» reconnaît-elle. Aujourd’hui, il est important pour la FWA et le comité de direction élargi de couper court à cette fuite en avant des talents, et un groupe de travail a également été mis en place pour y pallier.

Pourquoi une communication aussi tardive ?

« L’une des valeurs cardinales de la FWA a toujours été de respecter les personnes et leur vie privée » rappelle Marianne Streel. « Ensuite, la situation est telle qu’elle est longtemps restée assez floue et nécessitait en premier lieu des éclaircissements. » Eclaircissements qui sont d’ailleurs toujours en cours, puisque des experts sont consultés quotidiennement pour analyser chacune des structures de la FWA afin d’en faire un audit complet et détaillé. D’autre part, « nous avons fait le choix de communiquer avec le personnel en priorité, afin de préserver leur confiance et leur sécurité. Nous parlons ici d’une situation qui aurait éventuellement pu avoir un impact direct sur leur emploi, et nous avons fait le choix de n’en parler publiquement qu’une fois certains de pouvoir assurer la sécurité et la stabilité de tous ». D’autres communications seront prévues tout au long du processus. Nous vous en tiendrons évidemment informés.