Mais revenons à l’accord de libre-échange conclu avec la Nouvelle-Zélande pour constater que la logique qui préside aujourd’hui les esprits n’était pas la même à l’automne dernier. A l’époque, la prédominance de l’environnement sur tout autre considération était manifeste pour beaucoup. A commencer, côté belge, par les partis de gauche, PTB excepté, qui ont voté en faveur de ce traité, se félicitant au passage des obligations environnementales imposées à la Nouvelle-Zélande, avec des sanctions en cas de non-respect de celles-ci. Un texte appelé par la gauche à devenir une référence dans les futurs accords commerciaux dits de nouvelle génération.
Si Olivier Chastel (MR) s’abstenait de voter en faveur du texte présenté, Benoît Lutgen (Les Engagés) quant à lui se montrait beaucoup plus virulent et s’y opposait fermement. «Cet accord est un non-sens absolu. Des milliers de tonnes de viande ovine, bovine, de beurre, de fromage, de lait en poudre, de pommes, de miel, vont débarquer en Europe, après avoir parcouru 20.000 km en 40 jours, via des cargos polluants» clamait-il à l’issue du vote. Comment lui donnez tort sur ce plan environnemental porté au pinacle par les signataires de l’accord? D’autant qu’une partie de ces importations néo-zélandaises (la viande ovine et bovine, les produits laitiers…) risque d’entrer directement en concurrence avec nos productions locales, quoiqu’en disait le Commissaire européen Valdis Dombrovskis. Lequel se voulait rassurant, indiquant qu’il «n’y avait pas de libéralisation des échanges prévues pour ces produits agricoles dits sensibles, l’Europe n’autorisant les importations à taux nul ou réduit que pour de petites quantités».