PC : Votre position à vous, si je la comprends bien, serait de limiter les échanges internationaux à tout ce qui n’est pas alimentaire ? Est-ce que c’est faisable ?
BL : Exactement. Je suis de l’école Chirac, même si je suis belge, je l’ai beaucoup suivi à l’époque. Ce concept, c’est l’exception agricole. Notre agriculture, nos produits agricoles ont une valeur culturelle forte. Ce ne sont pas des produits comme les autres, ils ont une valeur humaine, en termes de santé, en termes d’identité de territoire qui est exceptionnelle. Et donc, on doit les sortir des marchés publics. La règle devrait être celle-ci : ce que l’on ne peut pas produire sur notre territoire, soit en quantité soit en variété suffisante, alors oui, on peut l’importer. Et c’est d’ailleurs ce que nous faisons aussi, nous exportons vers des pays qui sont en incapacité de produire en variété et/ou en quantité suffisantes pour nourrir leur population. Nous avons donc un rôle très important à jouer en la matière. Maintenant, est ce que ça a du sens de balancer du bœuf aux canadiens et qu’eux-mêmes nous en envoient ? Je ne suis pas sur. Fromage encore un peu différents, mais le reste n’a pas de sens.