Le message est clair, limpide et seriné à tous les chapitres avec moults références aux expériences de l’auteure, que ce soit lors de son engagement dans l’humanitaire ou désormais à travers sa carrière académique. Avec, au centre du débat, cette question. «Mais qui connait vraiment leur métier? Nous pérorons sans savoir. Il faut aller à la rencontre de ceux qui nous nourrissent, les écouter, pour comprendre à quel point notre agriculture – familiale, variée, exigeante et propre - est admirable. (…) Il serait temps que le principe de réalité s’applique aussi à l’agriculture. Que nous cessions de scier la branche sur laquelle nous reposons».
Un message adressé au grand public qui se satisfait plus facilement d’une formule choc et simpliste, plutôt que des longues explications qui traduisent la complexité et la technicité du métier de la terre. Et comme les agriculteurs ne sont pas nécessairement de grands communicants, l’auteure a décidé de prendre le relais, expliquant qu’il faut arrêter d’opposer les différents modèles d’agriculture – bio, conventionnel, court, long – parce qu’on a besoin de tout le monde. Car seules, les productions alternatives, certes vertueuses, ne pourront jamais suffire à nourrir nos métropoles urbaines. «La démarche des AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) est admirable, car elle montre une volonté de maintenir une agriculture paysanne de proximité, de créer du lien, de la solidarité… mais elle ne pourrait pas être généralisée: les habitants d’île de France consomment 2 millions de tonnes de fruits et légumes chaque année, les 340 AMAP en fournissent 3.500 tonnes! »