Quelques bases sur l’agroforesterie en élevage

Un cycle de formation exclusif

Face à l’augmentation des épisodes de sécheresse et des vagues de chaleur, la plantation d’arbres en intraparcellaire ou en bord de parcelles apparaît comme une voie d’atténuation possible. On parle dès lors d’agroforesterie en système d’élevage. Cette thématique sera développée lors du prochain cycle de formation FWAcademy.

Lucie Darms, Conseillère Air-Climat, Energie, et Déchets Conseil, Analyse et Politique (CAP)

L’agroforesterie se définit comme l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux d’élevage dans un même système de production agricole.

Une protection pour tous

L’ombrage des arbres semble permettre de maintenir une humidité supérieure pour l’herbe, notamment dans les premiers centimètres du sol, et de limiter les phénomènes d’évapotranspiration.

Le sol est également moins asséché grâce à un effet brise-vent. Il bénéficie davantage d’éléments minéraux en surface grâce aux racines profondes des arbres et à la litière des feuilles.

Bien sûr, les arbres permettent de réduire le stress thermique des animaux avec une température plus basse de 3 à 6°C à l’ombre par rapport au soleil des heures les plus chaudes. Or, pour rappel, la zone de confort thermique d’une vache se situe entre -5 et 20 °C. Au-delà de cette zone, les bovins commencent à montrer les premiers signes de stress thermique.

Une compétition pour la pousse de l’herbe?

Des études françaises ont montré que si la couverture du sol par les arbres est inférieure à 40 %, les productions des prairies permanentes au printemps sont globalement comparables avec ou sans arbres, malgré des différences entre contextes pédoclimatiques. Au pied des arbres, la production est fortement impactée du fait de la compétition racinaire pour l’eau et les nutriments et d’un ombrage trop important. Moins de légumineuses sont présentes car elles résistent moins bien au manque de luminosité que les graminées. Cependant, ces surfaces restent faibles à l’échelle d’une parcelle, elles n’impactent pas le rendement total de la prairie.

Flexibilité et qualité du fourrage

Avec la présence d’arbres, la prairie aura un cycle plus étalé. Cela permet, à l’échelle de l’exploitation, de gagner en souplesse d’utilisation et de disposer de surfaces en herbe plus tardivement. La présence d’arbres va aussi influencer la valeur nutritive de l’herbe, avec une meilleure valeur azotée due à une modification du fonctionnement interne de la plante à l’ombre.

Apport nutritionnel

Les arbres peuvent fournir un complément en fourrage, grâce aux branches de certaines essences d’arbres présentant une valeur alimentaire très intéressante. Certains arbres possèdent également des teneurs en tanins intéressantes pour lutter contre le parasitisme et prévenir la météorisation. D’autres arborent des teneurs en calcium ou magnésium (figuier, sureau) ou même en microéléments (cuivre, fer, manganèse, zinc). Ainsi, en combinant les essences présentes dans et en bordure des pâtures, il serait possible de compenser de potentiels déficits minéraux d’une ration.

Concrètement

Votre projet agroforestier dépendra de votre situation propre (contraintes du sol, système de production et taille des machines). Quoi qu’il en soit, un espacement de 9m entre les arbres permet de ne pas faire de concurrence à l’herbe et de toujours travailler avec des outils attelés. Il est recommandé de diversifier les essences pour mieux faire face aux risques parasitaires et économiques.

Des essences forestières/fruitières permettent de jouir d’une deuxième production en parallèle de l’herbe. Que ce soit par la vente des fruits, ou la vente de bois énergie ou de bois d’œuvre, l’agroforesterie peut garantir un revenu supplémentaire.

Certes, l’entretien représente une quantité de travail qu’il ne faut pas négliger, surtout durant les 10 premières années. Compter une demi-journée/ha l’été pour la taille de formation. Ensuite, il n’y aura plus qu’à élaguer selon les besoins.

Les mesures de protection des plants vous couteront entre 2.000 (pour un pâturage ovin) et 4.500 €/ha TTC (pour un pâturage bovin). En Wallonie, des aides à l’investissement existent pour l’implantation d’arbres fruitiers (Basses tiges - Demi-tiges - Hautes tiges). L’éco-régime «maillage écologique» permet de subsidier les arbres et les alignements d'arbres sous certaines conditions (mais sans reprendre les arbres «productifs»).

Plus d’information

Une série d’organismes de conseil pourront également vous accompagner dans la conception et la réalisation de votre projet: l’Association pour la promotion de l'agroforesterie en Wallonie et à Bruxelles (AWAF), la Société Royale Forestière de Belgique (SRFB) ou encore Natagriwal pour le suivi des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC).

Envie d’aller plus loin sur cette thématique? La FWAcademy, en collaboration avec des partenaires experts, vous propose un cycle de 5 modules de formation. De bases théoriques à des exercices sur terrain, vous récolterez toutes les informations nécessaires à la mise en place de votre projet éventuel en agroforesterie.

Envie d’en savoir plus? Le cycle de la FWAcademy sur cette thématique est fait pour vous ! Plus d’information ci-dessous.