Débutée en 1982 aux côtés de son frère aujourd’hui pensionné, la carrière professionnelle de Pierre Beguin s’achève petit à petit. Depuis le début, il a été de toutes les revendications. «J’ai toujours été un syndicaliste dans l’âme» explique cet agriculteur d’Ohey, membres FWA, dont le ton posé dissimule une vraie détermination. A la veille de «monter» sur Bruxelles, son téléphone crépite de coups de fil donnés par des confrères. «Les consignes viennent d’être envoyées. Rendez-vous à 5h50 sur le parking de la SCAM à Ohey. Pour toi, ce sera 6h15 à Corioule» indique-t-il, heureux de voir ses pairs se mobiliser en masse. Preuve, s’il en fallait encore une, du sentiment général de ras-le-bol qui prédomine dans les exploitations agricoles, quelles qu’elles soient.
«Nous sommes confrontés à une surcharge administrative phénoménale. C’est au minimum une heure par jour. Ça commence le matin avec un coup d’œil sur les marchés des céréales et ça se termine avec la logistique et les factures à régler. C’est simple, après la semaine de mobilisation que nous venons d’avoir, nous ne serons pas trop de deux, avec mon fils Simon, pour consacrer une journée pour tout remettre à flot».