Un désagrément temporaire

Si récemment vous vous êtes promené dans nos bucoliques campagnes de Wallonie, vous avez probablement pu humer une odeur quelque peu nauséabonde. Comme si un vieux fromage au (trop) long affinage avait éclaté le long de votre chemin. L’odeur est peut-être même arrivée jusqu’à votre jardin, voire dans la ville où vous habitez et jusqu’à votre bureau… Un désagrément temporaire qui s’explique par les épandages mais qui assure pourtant la bonne santé des champs. On vous explique !

Une pratique séculaire

L’épandage des effluents d’élevage (aussi appelés fumiers, lisiers, fientes, selon leur origine) est une pratique séculaire en agriculture.

L'épandage n'a pas d'âge

Demandez à n’importe quel agriculteur, il vous dira qu’aussi loin que les générations peuvent remonter dans leur mémoire, on se souvient que l’on utilisait déjà le fumier pour fertiliser ses champs. La seule différence se trouve au niveau des techniques d’épandage qui ont évolué au fil des décennies.

Les cultures et l’élevage entretiennent donc un lien étroit depuis bien longtemps et permettent à l’agriculteur de travailler de façon circulaire : nourrir ses animaux grâce à ses champs et prairies pour ensuite en récupérer les déjections pour nourrir ses champs. En agriculture, rien ne se perd, rien ne se crée et tout se transforme comme dirait notre ami Lavoisier.

C’est la saison

Après les récoltes des différentes céréales en été, c’est l’épandage des engrais organiques (entre autres) qui reprend ses droits sur les champs dénudés de blé et autres cultures.

C’est pour cela que vous pourrez croiser ces drôles d’engins attelés à des tracteurs, dont sort du fumier ou encore des écumes de sucrerie par exemple (des déchets organiques de la production de sucre). Ces machines sont appelées « épandeur ».

 

Épandage

 

En raison du coût de ces machines, beaucoup d’agriculteurs n’en possèdent pas et font appel aux services d’entreprises agricoles qui réalisent ce type de travaux pour eux. Si les personnes effectuant ces travaux paraissent particulièrement pressées par le temps, c’est qu’elles sont tenues au respect d’un calendrier pour épandre ces engrais.

Alors, il est vrai, ces épandages d’engrais ne sentent pas la rose mais ils sont essentiels pour « nourrir » les champs qui nous nourriront par la suite. Ces engrais naturels permettent à l’agriculteur d’apporter azote et phosphore aux terres qu’il cultive, et assurent la fertilité des champs en apportant des nutriments nécessaires pour la croissance des plantes.

Ces fameux engrais organiques sont produits par les animaux de l’agriculteur. En autres mots, ce sont des fumiers, lisiers, fientes et autres déjections animales, ce qui explique l’odeur.

Fumier stocké au champ

Quand l’agriculteur nettoie ses étables, il en retire le fumier de ses animaux. Mais qu’en fait-il en attendant de pouvoir l’épandre sur ses champs pour les fertiliser ? Eh bien, il le stocke sur ces mêmes champs !

C’est pour cela qu’en vous promenant dans les campagnes, vous pourrez apercevoir ce genre de tas :

 

Tas de fumier

 

Même si ces tas sont composés de déjections, il est pourtant interdit d’y déposer tout type d’autres déchets.

Pourquoi nous direz-vous ? Eh bien, parce que cela risque de polluer la nourriture du champ.

Même les déchets organiques vous dites ? Oui, même les déchets organiques ! Exit donc les déchets de tonte, tailles de haies et autres. Ne parlons pas des canettes et autres déchets non-biodégradables.

Qui jetterait sa canette dans son assiette de toute façon ?