La 27ème Conférence des Nations Unies sur le climat vient de se terminer (COP 27) après 2 semaines de discussion. Dans notre pays, la tenue de la COP 27 a constitué la toile de fond de nombreuses actions de sensibilisation à la lutte contre les dérèglements climatiques. Les impacts de l’agriculture et en particulier de l’élevage sur les émissions de gaz à effet de serre figurent au cœur des préoccupations. Pourtant, en la matière, le secteur agricole se veut être un acteur de solution et demande d’être reconnu comme tel.

José RENARD

 

Trop souvent, le refrain sur les impacts de l’élevage en termes d’émissions de gaz à effet de serre et d’utilisation d’eau, est entonné par certains, assénant des chiffres globaux sans nuance. C’est une nouvelle fois oublier le rôle des ruminants, capables de transformer de la biomasse non comestible et non digestible par les humains, qu’il s’agisse des végétaux herbacés ou de co-produits, en protéines de haute qualité. De même l’importance des prairies pâturées dans la fixation de carbone dans les sols est de nouveau totalement ignorée. Or ce sont là aussi des réalités établies scientifiquement. La FWA le rappellera à chaque fois que nécessaire et soulignera que le caractère lié au sol de l’élevage wallon représente un atout de premier ordre.

 

L’économie circulaire prend de plus en plus de place dans les préoccupations des entreprises. Cela fait partie de leur responsabilité sociale et environnementale. Même si à l’analyse, cela a quelquefois le goût et la couleur de la communication et du marketing. De son côté et depuis plusieurs milliers d’années, notre agriculture est la championne du recyclage toutes catégories confondues. Les co-produits, tels que la paille, les drèches, les résidus de betterave, ou encore de colza, sont particulièrement bien valorisés dans l’alimentation animale et en particulier celle des ruminants. Les agriculteurs belges ont compris depuis très longtemps leur plus-value dans l’alimentation de leur bétail et n’ont pas attendu qu’on leur parle d’agro-écologie pour les utiliser.

 

Dans nos fermes, la paille est valorisée dans l’alimentation et plus encore dans le confort de couchage et par là même, dans le bien-être des animaux. La litière paillée constitue pour de nombreuses espèces animales le nec plus ultra. Cette paille devient du fumier, rendu à la terre comme am

endement organique. L’apport fertilisant des engrais de ferme devient particulièrement important dans le contexte actuel. D’une part, la stratégie de la Ferme à la table de la Commission européenne prévoit une réduction de l’utilisation des fertilisants chimiques et d’autre part, beaucoup de questions se posent concernant l’approvisionnement et le prix des fertilisants dans les prochains mois. Dans ce contexte, les engrais de ferme représentent un précieux apport de nutriments et constituent la première source de matière organique pour les sols. De plus, dans son plan « Repower EU » la Commission européenne souligne l’importance des effluents d’élevage comme sources d’énergies renouvelables. C’est bien pour ces raisons que la FWA encourage les échanges paille-fumier entre éleveurs et cultivateurs.

 

Paradoxe de notre société bien plus que de notre agriculture: notre élevage de ruminants est critiqué, parfois lourdement pour ses émissions de méthane mais en même temps, par son rôle dans l’économie circulaire, il constitue une partie de la solution. C’est ce message-là que la FWA défend avec toute la vigueur possible.