Dans notre vie familiale, professionnelle, dans les organisations dans lesquelles nous nous  engageons, dans nos relations avec les autres, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Tous les jours l’actualité nous le prouve, comme elle vient encore de le faire de la pire des façons. Inutile de rappeler que depuis les attentats du 11 septembre, nous sommes nombreux à ressentir une sensation d’oppression face aux violences qui se répètent perpétuellement ici et partout ailleurs sur le reste de la planète. Inutile aussi de rappeler les crises sanitaires, financières, socio-économiques qui se succèdent. Inutile enfin de rappeler les défis économiques, sociaux, environnementaux, climatiques, démocratiques qui se posent à notre société.

La semaine dernière est une semaine que personne n’aurait voulu vivre… Comment supporter et se retrouver face à ces images sidérantes, effrayantes, rappelant des périodes de l’histoire que nous ne voudrions plus jamais ni vivre, ni voir ? Le conflit entre Israël et le Hamas entraîne une succession d’actes inhumains et inacceptables ! En France, de nouveau un professeur poignardé à mort dans son école ! Et ce lundi, l’attentat horrible perpétré à Bruxelles contre des supporters suédois laisse sans mot…

Comment dès lors réagir face aux propos antisémites ou islamophobes proférés sur les réseaux sociaux, sans parler des fake news et des appels à la haine ? Comment espérer la Paix lorsque des enfants vivent dans leur chair ces évènements ? Comment envisager un avenir serein quand cette violence aveugle s’infiltre partout au cœur de nos sociétés ?

Nous devons le crier haut et fort, on ne peut se taire, ces horreurs et crimes sont inacceptables ici et ailleurs ! La dualisation de notre société doit cesser, quel que soit le sujet ou l’importance qu’il revêt aux yeux de chacun. Il est plus que jamais urgent de réintroduire de la nuance et de la réflexion dans nos actes de tous les jours. Notre société et notre avenir le méritent bien !

Nous devons pouvoir avoir le courage d’accepter que la richesse de notre société réside dans sa diversité, dans ses débats, ses divergences. Nous devons dès aujourd’hui arrêter de vouloir imposer une vision idéologique, quelle qu’elle soit, en utilisant comme armes la dualisation et la culpabilisation. Et remettre en avant le respect de l’autre et la pédagogie comme les meilleurs boucliers dont nous disposons contre l’horreur et la violence ambiantes.

C’est notre rôle à chacun de parler à nos enfants, d’expliquer, de rappeler continuellement que le premier principe qui régit les relations humaines est celui du respect de l’autre et de son droit à avoir un avis qui diverge du nôtre. C’est en leur communiquant cette première valeur, en leur enseignant aussi à apprendre de l’histoire, non pas pour juger, mais pour en tirer des leçons solides que nous en ferons les artisans d’une société démocratique résiliente.

Cette semaine, personne ne voulait la vivre… Mais elle s’est pourtant produite, sous nos yeux, dans toute son horreur et son injustice. A nous de décider de ce que nous en ferons. A nous de voir si nous continuerons à propager les raccourcis et la haine de l’autre, ou si nous trouverons dans cette expérience douloureuse la force de tendre la main à l’autre, quel qu’il soit.

De mon côté, mon choix est fait.

Marianne Streel
Marianne Streel