Merci !

La Fédération vous met à l’honneur, vous, nos anciens élus. De nombreuses heures de réunions, de débats, de discussions nous ont permis de répondre au mieux aux demandes des différents secteurs grâce à vous!

Cheyenne Berger

Les élections des sections locales et régionales se sont clôturées fin 2022, laissant la place aux élections:

  • du (de la) Président.e et Vice-Président.e de Commissions ;
  • du (de la) Président.e, du (de la) Vice-Président.e de l’Assemblée des jeunes ;
  • des délégué.e.s Jeunes au niveau des Commissions ;
  • de la Présidence Nationale.

Qui dit renouvellement dit aussi fin de mandat pour plusieurs de nos élus

Avec une profonde reconnaissance, nous vous remercions sincèrement pour votre travail, votre implication, vos idées, vos remarques, vos suggestions, votre investissement au fil des années au sein des structures. Votre grande expérience et expertise du terrain ont permis de mener des combats acharnés dans diverses matières.

Nous avons demandé à 5 anciens élus de répondre à quelques questions: leur définition du syndicalisme, le souvenir le plus marquant de leurs années syndicales, ainsi que leurs espoirs pour l’avenir.

Jean-Claude Willem

Pleinchamp : Le syndicalisme pour vous en 1 mot?

JCW : En un mot, le syndicalisme, c’est d’abord la solidarité. J’y ajouterais la défense, mais aussi l’engagement fondamental de chaque agriculteur.

PC : Votre souvenir indélébile?

JCW : Deux événements me viennent à l’esprit. Le premier, c’est lors de l’instauration des quotas laitiers, en 1984. À l’époque, la FWA s’est battue pour obtenir de nombreuses dérogations. Ce qui fut assurément une grande victoire syndicale. La seconde a davantage trait à l’évolution de la société. Je me souviens que, quand j’étais adolescent, j’accompagnais mon père aux réunions à Bastogne. C’était encore du temps de l’Alliance. À l’époque, les gens se battaient pour faire partie des comités. Certains n’hésitaient pas à faire le tour des fermes pour obtenir des voix. Aujourd’hui, il faut parfois se battre… pour composer un comité. C’est révélateur, me semble-t-il, du manque de temps dont dispose désormais les agriculteurs.

PC : Que souhaitez-vous pour l’avenir?

JCW : Une meilleure reconnaissance de l’agriculture par la société en général. Il y a, à l’heure actuelle, un trop gros désintérêt des gens pour la fonction nourricière, pourtant fondamentale, assurée par les agriculteurs.

Jean-Claude Willem

Christian Royen

PC : Le syndicalisme pour vous en 1 mot?

CR : L’équité, la justice dans la défense du monde agricole.

PC : Votre souvenir indélébile?

CR : L’accession d’une femme à la présidence de la FWA, en l’occurrence Marianne Streel. Il s’agit d’une avancée considérable. Ça rejoint l’idée d’équité et de justice évoquée ci-avant. Ainsi, tout le monde se trouve désormais sur un même pied d’égalité.

PC : Que souhaitez-vous pour l’avenir?

Mon vœu, c’est que les agriculteurs puissent vivre décemment un jour de leurs produits, sans devoir aller demander un complément de revenu via des subventions européennes et autres subsides publics en tout genre.   

Christian Royen

Michel Thienpont

PC : Le syndicalisme pour vous en 1 mot?

MT : Le syndicalisme, c’est avant tout la défense, sans pour autant être l’attaque. C’est mettre en avant son opinion pour changer un jugement non compatible avec ce qui se passe sur le terrain.

PC : Votre souvenir indélébile?

MT : La crise du lait en 2009. On revenait à Gembloux tard le soir, après avoir été manifestés, pour discuter des avancées de la journée. J’ai toujours aussi apprécié le fait de défendre des positions qui ne me concernaient pas forcément, mais qui faisaient avancer les choses pour d’autres.

PC : Que souhaitez-vous pour l’avenir?

MT : J’espère que le mouvement syndical continuera et qu’il sera toujours revendicatif et performant. Qu’une nouvelle génération s’investira, qui n’aura pas peur de prendre des initiatives et de continuer à mener le combat pour trouver des solutions et relayer à nos instances politiques, qui ne savent pas toujours comment cela se passe sur le terrain, les réalités des différents secteurs.

Michel Thienpont

Claude Duthoit

PC : Le syndicalisme pour vous en 1 mot?

CD : Défendre les autres et son métier.

PC : Votre souvenir indélébile?

CD : Je me souviens particulièrement des nombreuses participations auxquelles j’ai participé. L’une d’elles m’a même conduit à Reims, il y a 50 ans, pour aller manifester pour le secteur betteravier. Je me rappelle également de la grande manifestation du 23 mars 1971 à Bruxelles où il a fallu, sur les 100.000 personnes présentes, que je tombe totalement par hasard sur le cousin de mon épouse, venu de Laon (Aisne). En parlant de mon épouse, Denise, je voudrais la mettre à l’honneur pour avoir supporté mes absences. Je voudrais également évoquer mon ami Willy Varlet, avec qui j’ai souvent cheminé vers Gembloux, ne ratant que très peu de réunion.   

PC : Que souhaitez-vous pour l’avenir?

Je voudrais que toutes les réformes et les contraintes que l’on veut imposer au secteur agricole soient à la fois réalistes et génératrices de rentabilité, pour que le nombre d’agriculteurs se maintiennent. Je pense en effet qu’un certain nombre de jeunes sont apeurés par la paperasserie et les contraintes environnementales qu’on ne cesse de leur imposer.  

Claude Duthoit

Reinhard Hoste

PC : Le syndicalisme pour vous en 1 mot?

RH : Nécessaire!

PC : Votre souvenir indélébile?

RH : J’ai beaucoup de bons souvenirs, mais celui que je n’oublierai jamais, c’est celui de la manifestation de 2000. Nous étions montés à Bruxelles en tracteurs! Grâce à cela, nous avions obtenu plusieurs millions de Francs belges pour compenser le fait que le marché de la viande se soit effondré suite à la crise de la dioxine et que nous ne pouvions plus commercialiser notre production en magasin. 2009 est également une année qui reste chère à mon cœur syndicaliste: nous avions bloqué le zoning de Villeroux pendant quelques nuits. Pourquoi nous nous y étions rendus? Par solidarité envers les éleveurs laitiers!

PC : Que souhaitez-vous pour l’avenir ?

RH : Mon souhait le plus cher au niveau syndical est que nous puissions davantage dire «non» lors de négociations en tous genres. De nos jours, les dossiers traînent en longueur, parfois même volontairement si vous me passez l’expression, pour qu’ensuite les décideurs politiques et les fonctionnaires finissent par décider à notre place. Le bon sens paysan n’est plus pris en compte, que ce soit pour les négociations ou la prise de décision. Si je dois dépeindre grossièrement ma vision des choses aujourd’hui, cela se passe comme ceci: le fonctionnaire décide et l’agriculteur doit appliquer. C’est vraiment quelque chose qui m’horripile. Je pense que les agriculteurs devraient être beaucoup plus durs et intransigeants lors de négociations.

Reinhard Hoste

Que la campagne est belle

Ils nous parlent d’environnement,

De territoire, d’aménagement,

Et de nitrates et de lisier

Ils oublient le sang de la terre

Celui qui coule dans nos artères

Qui a fait grandir nos aînés

Hier on était encore fier

De montrer de quelle manière

On gérait les monts, les vallées

Aujourd’hui, il faut qu’on se cache

Il paraît que l’on fait taches

Sur les contrées qu’on a forgées.

 

Refrain

Pourtant, que la campagne est belle

Comment peut-on imaginer

Que des réformes ministérielles

Aient pu un jour la massacrer

 

Dès qu’on regarde une génisse

Qu’on travaille dans nos champs d’maïs

Il faut tout de suite déclarer

Grâce aux gens du ministère

On a compris où est la barrière

Entre absurde et réalité

S’ils pouvaient apprivoiser

Le vent, la pluie, les giboulées,

Ils en feraient une circulaire

Pourra-t-on faire notre métier,

Le transmettre à nos héritiers

Sans devenir des fonctionnaires.

Merci à Claude Duthoit de nous avoir partagé les paroles de cette chanson revisitée...